samedi 30 janvier 2010

92000 Pigeons voyageurs...

92000 à la une de "la semaine de l'Allier"...
C'est le score annoncé des radars sur le département en 2009.
La récolte est impressionnante !
Les 19 radars fixes ont épinglés près de 43000 excès de vitesse (en baisse de 2% par raport à 2008) dont plus de 90% sont inférieurs à 20 km/h et moins de 1% supérieurs à 50 km/h.
En ce qui concerne les radars mobiles, ils ont constaté 48789 excès de vitesse (en hausse de 18% sur 2008) dont 95% étaient inférieurs à 20 km/h et 0,1% supérieurs à 50 km/h.


250 excès de vitesse épinglés par jour dans le département, c'est grosso modo un toutes les 5 minutes !
Les effets de cette moisson de  contrôles sont-ils sensibles sur la sureté des parcours routiers et la sécurité des usagers ? Il faudrait rapporter ces éléments aux statistiques d'accidentologie sur le département. Le nombre de drames de la route émaillant régulièrement notre actualité mériterait qu'on s'y penche.
Maintenant sur le fond, la règlementation de la vitesse peut constituer un progrès dans un espace où la densité des véhicules en circulation a considérablement augmenté sur des infrastructures souvent à la traine.
C'est une vérité de Lapalisse que de dire que la vitesse est un élément aggravant en cas d'e choc. Mais ne faut-il pas rapporter la dangerosité de la vitesse à la multitude des autres paramètres qui font que la circulation fonctionne sans accident ?
La route en soi, son profil, la nature et l'état de son revêtement, les conditions météorologiques, le trafic, sa densité et sa composition,  la nature et l'état du véhicule, l'état et l'expérience du conducteur, son environnement dans le véhicule, etc. Nombreux sont les points sur lesquels il est facile de relever un accroissement du risque potentiel que la limitation de vitesse, même respectée, ne corrigera qu'à la marge.
Depuis des années, l'essentiel des efforts portent sur l'arsenal répressif et la sanction. L'aboutissement en était la pose des radars fixes et maintenant que leur "rentabilité" tend à diminuer, on déploie la mobilité et la surveillance masquée des véhicules banalisés. La miniaturisation des équipements permet aujourd'hui des prouesses. Ce processus est bien an harmonie avec la logique d'un gouvernement par la peur et la méfiance. qui conduit bon nombre de gens à fonctionner sur le mode infantile du jeu du chat et de la souris ou pire du gendarme et du voleur. Or la route n'est pas une cour de récréation et il n'est pas bon d'occuper la vue et l'esprit des conducteurs à déjouer quelque piège plutot qu'à bien se conduire en conduisant bien.
Une bonne politique de sécurité routière devrait passer par une bonne éducation à la sécurité routière dès le plus jeune âge à l'école, faite par les enseignants dans une démarche pédagogique adaptée à l'âge des enfants et à leur usage de circulation. Les textes le prévoient avec la passation de plusieurs niveaux de certification, mais la formation et la disponibilité des enseignants n'est peut-être pas suffisante pour que cet élément prenne sa pleine efficacité.
Une bonne politique de sécurité routière passerait peut-être aussi par un apprentissage de la conduite plus efficace. Outre les aspects économiques qui pénalisent la jeunesse la plus fragile, la nature et le cadre des apprentissages peuvent être repensés sans nécessairement augmenter la pression sur les jeunes pour lesquels la difficulté d'accès et le risque de perdre sa qualification sont accrus. L'intégration de l'apprentissage de la conduite dans le processus scolaire serait-il tout à fait incongru avec la gratuité à la clé.
L'état du réseau et ses équipements inspirent aussi quelques mesures qui protègeraient bien des vies. L'exemple de la RCEA (axe est-ouest pour Route Centre Europe Atlantique) est à ce titre caricatural : qu'une route nouvelle dont la construction a commencé il y a plus de 35 ans au Pontet à Tronget en soit toujours à attendre sa finition à 2 fois 2 voies serait un objet de raillerie de l'inefficacité de l'Etat si son parcours n'était pas jalonné de plus de fantomes de ses victimes que de panneaux indicateurs.
Il est décidément plus facile d'envoyer quelques petits soldats guerroyer en Afghanistan que des secours en Haïti ou des entreprises de travaux publics sur nos routes.

Certains osent des avis iconoclaste... mais peut-être pas tant que ça !
à lire ici : http://www.ripostelaique.com/Radars-le-grand-mensonge-de-Jean.html
à voir et entendre là : http://www.argusauto.com/actualite-automobile/videos/interview/jean-luc-nobleaux-journaliste-iconoclaste-168355.html

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