Tout va très bien Madame la marquise, tout va très bien, tout va très bien !
Mais à part ça il faut que je vous dise...
Juste une petite bricole.
Une amie a besoin d'une opération chirurgicale; quoi de plus banal me direz-vous ! Mais Oui, varice ici, avarice d'Etat par là.
Pour son opération, rendez-vous est pris, mais comme elle n'habite qu'à 45 kilomètres de l'endroit de ses soins, pas de prise en charge de transport et de séjour. Donc elle ira d'abord la veille pour qu'on lui donne quelques coups de crayon sur la patte à opérérer pour marquer les trous ! Et puis elle s'en reviendra chez elle.
Le lendemain elle retournera pour l'opération, petit endormissement sans doute, mais sitôt réveillée de sa sieste opératoire, retour à la maison, ce n'est pas loin, juste à une petite heure de route; mon amie sera ainsi rendue à l'affection des siens, au chaud à son domicile sous l'oeil attentif de son mari attentionné, qui dispose autant que moi des compétence d'infirmier ou d'aide soignant capable d'observer les signes inquiétants d'un incident post-opératoire.
Et le lendemain, il faudra vraisemblablement que mon amie, toujours avec sa petite auto, retourne dans le service qui l'a opérée pour quelques vérifications...
Je me demande si le vétérinaire qui prendrait soin de la chate de sa cliente ne l'aurait pas gardé la nuit à sa clinique pour s'assurer que tout allait bien des suites de son intervention...
Propos excessif et scandaleux direz-vous, amis du ministère ou élus de gauche membres zélés des conseils d'administration d'établissements de santé dont vous accompagnez la fin de vie de service public. Eh bien non ! C'est ça la vraie vie d'aujourd'hui pour les humbles, pour toutes celles et tous ceux qui n'ont pas l'opportunité d'être admis à l'hôpital américain de Neuilly ou en Californie pour suivre en même temps que leur convalescence l'avancement de la construction de sa dernière villa, loin de la Suisse, et encore plus loin de l'hôtel des impôts en France...
Pour en revenir à mon amie, après au moins cinq trajets aller-retour depuis la décision de son traitement -c'est quand même près de 500 kilomètres sur nos routes hivernales assez incertaines-, elle pourra nous conter les bienfait de cette intervention si nécessaire à sa bonne santé. Elle aura au moins eu le mérite de ne pas creuser le déficit de la sécu en mobilisant du personnel de nuit, un peu de blanchisserie pour son linge et l'au de sa toilette...
Sommes nous si loin dans la perspective de la médecine de brousse au coeur de l'"Afrique ? Encore un petit effort et on vous réclamera d'abord votre carte bancaire avant votre carte vitale au bureau des entrées.
Le système de santé de France longtemps considéré comme un des plus performants au monde est-il en quête du bonnet d'âne ?
C'est du sérieux la santé d'un peuple, ce n'est pas que la saga es urgences sur le petit écran, l'automédication des pauvres ou le déluge de moyens pour venir à bout de l'acnée des puissants : la santé des femmes et des hommes est un bon indicateur de la santé de la démocratie.
La République est en danger quand la santé, comme l'éducation par exemple, ne sont plus des choses publiques respectées, qu'elles deviennent de vulgaires objets marchands
NON, la vie n'est pas une marchandise !
Assez de reculs concédés; Le service public de santé a besoin d'être refondé dans notre pays en même temps que sa démocratie.
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