mardi 1 avril 2014

Poison ros(s)e

Après l'annonce du remaniement ministériel et la nomination de Valls à Matignon, ce premier avril n'est pas jour de blague.
La démarche de Hollande, son propos qui relève plus d'un discours de premier ministre que de chef de l'Etat, les premières hypothèses de recomposition ministérielle, tout montre à l'envie que la décomposition politique que l'épisode des municipales vient d'illustrer impose désormais -du terrain le plus local jusqu'au sommet de l'Etat- les règles de la démagogie dans l'entre-soi du monde politicien.

  • Entendu le message des absents des urnes ?
  • Entendu le message des égarés de la haine ?
  • Entendu le message des honteux de l'étiquette ?

Pas si sûr... Dans la course à l’échalote du capital, les patrons qui tiennent Hollande et les siens au col et au cul leur donnent cette semaine l'impulsion nécessaire à la satisfaction de leurs intérêts les plus profitables (réduction des déficits, éradication de la dette, etc.) au détriment de la satisfaction des besoins sociaux et du bien public.

  • Abandonnée la purge de 53 milliards ?
  • Abandonnée la réforme mal ficelée de la municipalisation de l'école ?
  • Abandonnée l’obéissance aveugle aux injonctions européennes ?

Pas si sûr... Et si le président descend dans la cuisine pour évoquer quelques nouvelles flattant l'oreille de ses électeurs dépités, s'il compte sur l'effet d'annonce d'un nouveau gouvernement dont quelques "têtes" emblématiques occuperont les médias pendant quelques semaines, c'est surtout pour déployer l'écran de fumée qui tienne le pouvoir à l'abri d'un mécontentement grandissant jusqu'à l'élection européenne prochaine dont le résultat pourrait être tout aussi ravageur pour la gauche que celui des municipales.

Après viendra le temps des vacances ! 

Le changement c'est maintenant ? Non, mais pour bientôt, et pour un nouveau virage à droite.

L'anesthésie bien administrée par le gouvernement évitera au moins aux benêts qui croyaient au père noël rose de souffrir pour supporter en silence le régime de purge et d'amputation qui les attend.

En salle de réveil il seront peut-être surpris d'avoir changé de chef de service, mais rassurés d'être entre les mains des experts reconnus de la gestion capitaliste, de la saignée du public et de l'engraissement du rentier, des véritables champions de la mise en concession ou du Partenariat Public Privé...


Trop tard.

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