lundi 21 avril 2014

Promesse pour dans... cent ans !

« Est-ce que le Président de la République fera la même chose que le Président du Conseil général de Corrèze [François Hollande] pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l'exemple » ?
François Hollande avait répondu : « Oui, sans problème »...



Les promesses n'ont jamais engagé que ceux qui y croient dit l'adage une fois encore vérifié.


Pour la Réhabilitation collective des « fusillés pour l’exemple »...

Remenonville, Verdun, Ambleny, Cormicy, Vouillers, Tracy, Belrain, Chuzel, Saint-Denis, Vingré… pour la seule année 1914, nombre de villages de France ont eu à voir couler le sang de soldats « fusillés pour l’exemple » pour forcer l’obéissance par la terreur militaire. 1915, 1916, 1917 et ses mutineries y ajouteront leurs lots de victimes innocentes.
La Première Guerre Mondiale a ensanglanté les terres de France et meurtri la jeunesse des nations avec son sombre cortège de plus de dix-huit millions de morts (neuf millions sept cent mille militaires tués toutes nations belligérantes confondues et huit millions neuf cent mille civils), sans compter plus de 21 millions de blessés, dont nombre de mutilés devenues « gueules cassées ».
Dès septembre 1914, mis en danger par l’inconséquence ou l’incompétence de l’Etat-Major, de premiers régiments se révoltaient, provoquant en réaction le début de la grande vague des « Fusillés pour l’exemple ». Le commandement militaire avait décidé de réprimer la rébellion par des exécutions capitales et de nombreuses condamnations furent décidées de façon sommaire, parfois même sans passer par le Conseil de Guerre qui a prononcé plus de 2500 condamnations à mort pour refus d’obéissance, mutilation volontaire, désertion, abandon de poste, délit de lâcheté ou mutinerie et plus de 650 d’entre eux ont été fusillés, d’autres furent emprisonnés ou renvoyés au front, certains furent abattus, sans procès aucun. Les familles de ces martyrs faits pour l’exemple ont eu à subir l’opprobre de la société.
Près d’un million et demi de soldats français sont « morts pour la France » ; à côté d’eux, 650 ont été exécutés « pour l’exemple » devant le front français.


Aujourd’hui, avec la célébration du centenaire du début de la première guerre mondiale, le temps est venu d’honorer tous ses morts, y compris les « fusillés pour l’exemple ». En faire des mutins, des poltrons ou des lâches serait abuser de leur conscience civique et de leur humanité ; soldats qui sont allés au-delà des limites de leurs forces, et que la mort programmée pouvait terroriser, ils méritent comme tous les autres la reconnaissance nationale en mémoire de leur dignité face à leur mort abjecte. Quand bien même des cas individuels ont pu être l’objet de réparation symbolique, c’est une réhabilitation collective que la mémoire de ces « morts par la France » exige.



L’argument fallacieux selon lequel y seraient mêlés des condamnés de droit commun et autres personnages peu recommandables, doit être balayé sans ménagement : quand les autorités politiques de l’époque avaient offert à des détenus condamnés de s’engager dans l’armée pour monter au front en 1914 –grâce ou réduction de peine à la clé-, personne ne se posait la question de l’honnêteté de la démarche et du mélange des sangs versés des repris de justice côtoyant les jeunes conscrits aussi sacrifiés.



S’est-on jamais interrogé sur les fautes ou les faiblesses du commandement militaire et de son encadrement politique dans le tumultueux désastre du carnage de 14-18 ?



La République se doit de réparer l’injustice de l’affront fait à notre mémoire collective avec des citoyens assassinés par leurs semblables pour installer la terreur et forcer l’obéissance à des ordres conduisant le plus souvent à la mort ceux qui ne renversaient pas par terre le quart de gnôle qui les enivrait au moment de surgir des tranchées sous le déluge de la mitraille adverse.



De nombreux mouvements et organisations luttent depuis des années avec "La Libre Pensée" pour cette juste cause : les « fusillés pour l’exemple » doivent être réintégrés dans la mémoire nationale aux côtés de leurs frères d’armes « morts pour la France ».



D’ores et déjà plus de trente départements, trois régions et des centaines de communes portent cette revendication soutenue par des milliers de citoyens.



Il est encore temps de s’associer à cette démarche et demander à Monsieur le Président de la République Française – qui l’avait promis - de procéder à la réhabilitation de tous ces soldats « fusillés pour l’exemple » sur le front français pendant la guerre de 1914-1918, pour rendre honneur à la République et à titre posthume à ces victimes de l’injustice et de la barbarie.







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