jeudi 3 avril 2014

à propos de désintox

N'est-on pas d'abord et toujours ce que l'on pense ? et c'est peut-être ce qui fait le confort de ceux qui sont en accord avec eux-mêmes et l'embarras des langues de bois et des sourires commerciaux.

Dans sa livraison d'aujourd'hui l'Humanité Dimanche propose un petit article en page 19 accrochant le bonnet d'âne aux confrères journalistes du Monde dont l'arithmétique défaille dès qu'il s'agit de compter les élus communistes.
Il est juste et bon de saisir toutes les occasions d'épingler celles et ceux qui prennent trop souvent leurs désirs pour des réalités, et plus particulièrement la minoration de l'option communiste ou du Front de Gauche, pour servir la soupe tiède aux socialistes.
Mais dans le calcul des élus sur des listes étiquetées "union de la gauche" ou "divers gauche", le journaliste de l'HD précise que, dans ces deux catégories, "se cachent plusieurs milliers de conseillers municipaux communistes ou Front de Gauche".
C'est frappé au coin du bon sens !
Et c'est bien là où la réalité du propos rejoint l'affliction de l'observateur.

Est-il si glorieux de "cacher son communisme" derrière les appellations qui l'effacent ?



  • Il y a quelques mois, Manuel Valls voulait supprimer le qualificatif "socialiste" du nom de son parti...
  • Depuis des années nombreux sont ceux qui voulaient débaptiser le PCF de son attribut "communiste"...
  • D'autres y sont parvenu en le perdant dans le brouillard d'un Front de Gauche à géométrie variable...


Mais cornegidouille, comme dirait l'autre, que celles et ceux que le mot communiste dérange déménagent et changent de voisins ; très généralement assez récents locataires ou squatters de la place, libre à eux de se trouver une autre dénomination, le choix reste très ouvert au catalogue des partis ou mouvements politiques ; il n'existe pas encore de parti chèvre, ou mouton pour tous les apôtres du panurgisme, pas plus que de Mouvement de Comptoir ou d'Union des Cuites...

Alors peut-être est-il temps de relire "Les mots et les choses" de Michel Foucault  pour réfléchir à l'entrée dans sa quatrième épistémé, celle de hypermodernité.
Ou alors se ranger au côté de Roland Barthes dans son propos :
« Quand je me sais photographié, je me transforme en image... »
pour comprendre la vanité des icônes qui peuplent toutes les scènes politiques et pour qui l'image suffit d'autant plus à la gloire qu'elle exonère de la pensée.



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