mercredi 8 janvier 2014

Donnez

La culture du don a besoin d'une multitude de catalyseurs pour produire la manne     que les collecteurs se disputent.
Des drapeaux sont aux couleurs des communautés de pensées, d'autres sont à celles de causes bien particulières sur des architectures associatives plus ou moins importantes en fonction de leur audience ; mais toutes cherchent naturellement à capter une part de plus en plus importante du fruit de la générosité populaire.
Les statistiques mettent en avant une quinzaine d'associations en capacité de collecter plus de 20 millions d'euros par an.
Pour certaines c'est beaucoup plus ; plus de 80 millions d'euros pour le Téléthon, les Restos du coeur ou la Croix Rouge, une cinquantaine pour l'UNICEF ou la Ligue contre le Cancer...
Les "pièces jaunes" que l'affiche ridée de TF1 présentait avec Bernadette Chirac et Jonhy Halliday font pâle figure en espérant de l'ordre de cinq millions et demi d'euros dans les tirelires en carton. Un peu plus que la collecte des Virades de l'Espoir "Pour Vaincre la Mucoviscidose"...
Et puis il reste les "petites collectes" des causes qui pourraient paraître aussi négligeables à la mesure des dons qu'elles mobilisent... mais qui n'en sont pas moins grandes pour soulager la peine des femmes, des hommes ou des enfants qui souffrent.
Au bout du compte c'est de l'ordre de quatre milliards d'euros qui nourrissent l'impôt volontaire des donateurs.
Mais ce n'est rien à côté de ce que les citoyens généreux donnent en perdant plus de dix milliards dans les jeux d'argent chaque année.

Dans les trente dernières années les dépenses de livres ont diminué de moitié... Celles des jeux d'argent ont augmenté de plus de 40% !

C'est peut-être aussi là qu'il faut chercher la baisse du nombre des donateurs (moins 30% sur les six dernières années). Ce serait trop simple d'attribuer à la crise la baisse des dons... Ce n'est pas simplement par le resserrement des ressources disponibles, mais aussi dans l'induction d'effets délétères que la crise mine la générosité et pollue les comportements solidaires avec tous les poisons des recettes miraculeuses à gratter, à jouer ou à tirer...


Grattage ou tirage ? Plus l'individu cherche à s'en tirer seul en grattant et moins il vote en tirant.

Tout compte fait, peut-être faudrait-il réfléchir à deux grandes réformes pour trouver les moyens de :
  • rétribuer chacun à la valeur de sa contribution au bien commun.
  • imposer chacun à la juste proportion de ses moyens pour le bien commun.
Qu'on appelle la chose salaire, rémunération, impôt ou contribution, qu'importe ; ce serait même l'occasion de supprimer l'Impôt de Solidarité sur la Fortune, puisqu'on aurait prélevé déjà beaucoup plus en prenant la juste part de l'indû indécent des accapareurs...

Des coups à "tuer le don" !

A qui se poserait la question de la justice dans la spoliation des fortunes acquises sur la misère du monde on peut poser la question de l'usage de la fortune... usage de sa fortune de l'épouse de DSK... usage de la fortune des Bettencourt... usage de la fortune de Khadafi... 

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