jeudi 29 août 2013

Lutte des classes ou lutte des places ?

Question de méthode ! mais pas simplement...
La compétition politique en démocratie devrait se jouer sur le terrain des idées, avec convictions forgées au chocs des arguments... Les grands tribuns des siècles passés posaient leurs mots sur une pensée construite et éprouvée ailleurs que dans les agences de communication... Les temps ont bien changés et la langue politique s'est faite de bois.
Depuis toujours peut-être d'autres méthodes ont été utilisées pour gagner sur l'adversité politique ; et en matière électorale, le choix du mode de scrutin et le découpage des "circonscriptions" électives permet à loisir d'orienter le résultat. Il y a quelques décennies la création de la troisième circonscription législative dans l'Allier qui prenait le département en écharpe du nord au sud, des confins du Cher jusqu'au Puy de Dôme, en a fourni un bon exemple sous le scalpel de la droite.
Le découpage des nouveaux cantons aux ciseaux socialistes ne déroge pas à la règle...
Il en a été de même lorsqu'il s'est agi de tracer les frontières des intercommunalités ; et le jeu continue avec les nouvelles mesures déterminant la composition des conseils communautaires.
D'aucuns s'imaginent utiliser ce processus pour en tirer parti en misant sur d'hypothétiques majorités à venir. Dans un sens comme dans l'autre des pratiques de cet ordre illustrent bien le degré zéro de la politique et de son exercice. A défaut de s'opposer sur des orientations clairement défendues pendant tout le temps d'un mandat, majorité contre opposition, il faut être bien faible pour s'imaginer que c'est en jouant sur la règle du jeu que la victoire se gagne. Si c'est possible, ça n'a rien de glorieux.
Avant d'additionner les mandats constituant une majorité, encore faut-il prendre le temps d'être élu.

Pas étonnant que, dans un tel paysage les citoyens ne sachent plus très bien faire la différence entre la droite et la gauche en réduisant les chamailleries qu'ils observent à la lutte des places ; méfions nous cependant qu'ils ne prennent pas la démocratie à contre-sens en s'abstenant, ou pire, en votant pour l'extrême droite.

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