L'opportunité de la célébration du centenaire de la guerre de 14 autorise une forme de banalisation, de vulgarisation du "phénomène guerre". Gloire aux héros morts... sans trop se poser la question du pourquoi et des conditions du massacre. Le grandeur des morts au "champ d'honneur" est d'autant plus considérable que les "chefs de guerre" les ont précipités en nombre dans l'au-delà.
Les choses ont-elle tellement changé ?
La grande mécanisation de la guerre industrielle de 39-45 est bien dépassée.
La guerre de 14 avait accouché de l'aviation militaire et des premiers blindés... La seconde accoucha de l'arme atomique... Quels progrès !
Sans contestation sur le plan technique les choses ont changé ; désormais l'ennemi ne s'étripe plus à la baïonnette, mais en "frappes chirurgicale" à la manette de jeu des pilotes de drones...
Le phénomène guerre en devient-il pour autant plus supportable ?
Afghanistan, Libye, Mali, Centrafrique, pour ne citer que ceux-là... La France sème ses petits caillous bleu-blanc-rouge sur tous les continents aux semelles des rangers de ses soldats professionnels.
Aujourd'hui les guerres ne se déclarent plus ! Seraient-elles enfin devenues maladies honteuses de l'humanité ? Malheureusement non ; elle sont à ranger au rayon banal du maintien ou du rétablissement de l'ordre, opération de police internationale en quelque sorte. S'est-on interrogé sur la nature de "l'ordre" à rétablir ? Le plus souvent le prétexte humanitaire ou le règlement d'un conflit qui dégénère vont justifier l'intervention extérieure.
Curieusement l'intervention vient après le génocide, on parfois ne vient pas (cf. Syrie et ses années de guerre civile entretenue), tout dépend des conciliabules à l'Etat-major de la grande gendarmerie américaine
Va-t-on traiter les causes ? Quelles causes quand elles seraient plutôt embarrassantes à évoquer pour qui les armes gomment opportunément les traces incendiaires du pompier pyromane.
Après la seconde guerre mondiale la communauté internationale, grossie au fil des ans, avait établi avec l'ONU l'outil de la surveillance et du maintien de la paix. L'arme des "Casques bleus" venait pallier les faiblesse de la SDN, fille de la première guerre dont la cauchemar de la boucherie s'était achevé sur un "Plus jamais ça ! " bientôt mis à mal par nazis et fascistes européens ou orientaux.
L'ONU existe encore, affaiblie et oubliée des Etats-Unis et des ses petits valets.
Désormais la France participe activement à la disqualification de l'organisation internationale en s'arrogeant le droit de gendarmer le monde à sa guise, tout au plus sous "mandat de l'ONU"... C'est la funeste dérive que les opérations africaines confirment.
Les discours martiaux de nos dirigeants seraient plus crédibles si les situations laissées après le passage de nos armées respiraient la justice, la paix, la liberté et la démocratie...
En 1914 la France avait un "ministère de la guerre"...
De ministère des armées en ministère de la défense, le lobby du sabre ne résiste pas moins que celui du goupillon.
A quand verra-t-on graver la plaque du ministère de la PAIX ?
Plus que jamais déclarons la Guerre à la Guerre.
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