lundi 9 décembre 2013

Invictus

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,

Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,

Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,

Aussi étroit soit le chemin,

Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

Poème de William Henley, écrit en 1875 après qu'il ait été amputé d'un pied et qui évoquait ainsi sa résistance à la douleur, ce poème était aussi le poème préféré de Nelson Mandela.





La télévision publique rendait un juste hommage à Mendela en diffusant le film Invictus.
A côté de cela, la belle unanimité médiatique de tous les puissants du monde me fait penser à la poudre de riz des précieuses d'avant-hier qui maquillaient ainsi les rides de leurs vices.

  • Ont-ils toujours soutenu le vivant pour mériter d'accompagner le mort ?
  • Avaient-ils souvent réclamé justice et liberté du mort-vivant emprisonné pour mériter d'accompagner le mort ?

Combien coûtent les minutes de bavardage télévisé sur ces couples présidentiels qui vont ensemble en Afrique du Sud laisser imaginer aux français ou aux américains que toutes choses se valent ?

Ils occupent bien le "temps de cerveau disponible" cher au patron de TF1 pour y caser sa bouillie.
Mais de la misère persistante des noirs d'Afrique du Sud, de la bonne moitié des jeunes noirs au chômage, de la domination économique des blancs de là-bas ou d'ailleurs... qu'entendons nous dire ?
Il ne s'agit pas bien sûr de minimiser en quoi que ce soit l'action monumentale de Mendela qui, en passant du fond de sa prison au palais présidentiel a dépassé tous les petits roitelets du monde d'aujourd'hui et qui vont se presser à ses obsèques comme pour hériter d'une grandeur dont le costume n'est pas à leur taille.

Jean-Marie, notre camarade, nous a quitté, en même temps que Mendela. Sa discrétion est à la mesure de la gloire de Mendela... Incomparables histoires que celles de ces deux là me direz vous ?
Pas tout à fait car je pense que le poème préféré de Mendela pouvait l'être aussi du Résistant qui n'avait pas tremblé quand ses convictions guidèrent son engagement contre l'occupant et ses valets serviles du pétainisme. Ils étaient bien sur la même planète d'une humanité à servir, d'un idéal de générosité, de liberté et de paix.

Aussi étroit soit ce chemin pavé de châtiments, nous serons maîtres de notre idéal, et c'est en conservant leur mémoire vivante que nous poursuivrons ensemble la construction d'un nouveau monde.

Aucun commentaire: