L'Huma du 23 septembre évoque la menace qui pèse sur nombre d'associations au gré du désengagement de leurs financeurs. Les baisses de crédits menacent 40 000 postes dans des associations comme le planning familial, le réseau des MJC, prévention contre le SIDA, etc...
Deux vagues de restrictions viennent miner les ressources associatives : une baisse de l'ordre de 30% des financements d'Etat sur les cinq dernières années et l'annonce gouvernementale de 4,5 milliards d'euros de baisse des dotations aux collectivités sur les deux ans qui viennent. Ces dernières vont devoir arbitrer des choix budgétaires difficiles en se recentrant sur les missions incontournables et les dépenses contraintes. Le soutien aux associations ne peut qu'en pâtir dangereusement.
Sur les trois dernières années ce sont 35 000 emplois qui ont été supprimés ; les restrictions budgétaires d'aujourd'hui en promettent encore autant.
Peut-on raisonnablement penser que tous ces travailleurs des réseaux associatifs n'étaient d'aucune utilité sociale ou économique ? ce serait faire injure à l'engagement militant de beaucoup aux côtés des bénévoles qui s'y épuisent également.
"Variable d'ajustement" et "moins d'Etat".
Depuis des années les politiques de droite comme de gauche ont privilégié, dans leur logique de désengagement de la puissance publique, le recours à des dispositifs accessoires pour externaliser la réalisation de certaines missions, notamment dans le domaine social. La logique du "moins de fonctionnaires" ne supprime pas nécessairement l'objet de leur action, mais il est plus facile de rogner une subvention que de fermer des postes de fonctionnaires titulaires dans les services sociaux.
Avec les GIP les partenariats public-privé sont privilégiés sous couvert de la souplesse tant recherchées du côté de l'échine des salariés.
Si le monde associatif est consubstantiel d'une démocratie vivante, la crise actuelle va peut-être faire prendre conscience de la fragilité des structures conçues comme des instruments ; mais dans le même mouvement les mouvements associatifs anciens, modestes, des quartiers ou des campagnes n'en souffriront pas moins, toujours en butte aux tendances individualistes ou communautaristes.
Le renouveau démocratique passera par une réappropriation publique de bien des champs d'action et cette dynamique redonnera son sens à l'engagement militant associatif libre et émancipateur.
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