mercredi 6 mars 2013

Acte III

Le processus de décentralisation va s'enrichir de son acte 3. Point de théâtre, et  encore moins de comédie, c'est la tragédie qui plonge la République au rang des accessoires.
"Une et indivisible", disait la loi suprême... Désormais il va falloir la penser et la vivre au gré des humeurs régionales, rejoignant ainsi le modèle allemand et préfigurant une Europe de länder où les riches pourront continuer d'être plus riches, pourvu que les plus pauvres s'enfoncent dans la misère. La mise en concurrence des "territoires" va bien à celles et ceux qui n'ont que ce mot à la bouche, s'accaparant les terres et les hommes pour leur dicter leur destin. La territorialisation de la santé avec les ARS où siègent nombre d'élus falots, pâles excuses muettes de la grande marchandisation, celle qui se profile dans l'éducation avec la réforme des rythmes dits scolaires et la dévolution prochaine aux régions des services d'orientation scolaire, celle des transports qui avait déjà produit des miracles, etc. Tout continue d'aller dans le même sens du moins d'Etat
et du renvoi aux régions, sous prétexte de proximité, des responsabilités de services jadis garant de l'unité nationale. Cherchez la différence entre le droite d'hier et la gauche d'aujourd'hui dans cette course à l'anéantissement de la diversité politique pour fonder la pérennité d'une alternance douce et docile aux intérêts de l'économie de marché et du capital.
L'efficacité serait indissociablement attachée à la proximité... Baliverne, encore faut-il que les compétence soit en action avec les ressources nécessaires. L'exemple des transports en est un bel exemple. Il suffit de voyager un peu pour profiter du service de la SNCF dans ses différentes configurations, nationales ou régionales, et vérifier que les trajets sont devenus des marchandises à profits, rares avec la réservation, et cher les jours d'affluence... Combien ça coûte ? Personne n'est en mesure de le dire. 
C'est dans ce contexte qu'il faut bien comprendre la poursuite de l'entreprise de démolition de l'ETAT. Point n'est besoin de sortir de Saint-Cyr pour constater les dégâts de cette politique de dérégulation ; elle est toujours plus dure aux faibles, et toujours plus profitable aux plus forts. Jamais avec le moins d'Etat la misère et la difficulté sociale ne régresse : c'est au contraire un formidable amplificateur de crise économique et sociale. Mais les apprentis sorciers qui nous gouvernent ne s'en émeuvent guère puisque dans le même temps c'est la démobilisation citoyenne qui leur laisse les coudées franches pour poursuivre leur sale besogne.
Quand, faute de débat démocratique dans l'affrontement idéologique, les élections ne produisant que des élus élus pour être élus, il arrivera un moment où ce ne sont plus seulement d'élections dont les peuples auront besoin pour s'affranchir de leurs chaînes, mais de révolution.
L'histoire de demain ne s'est pas écrite hier avec les "actes I et II de la décentralisation", elle continue de se détricoter aujourd'hui avec son "acte III". Dans la guerre idéologique qui fait crever tant de peuples du monde sous la férule du capital et de ses armes, peut-être verra-t-on se fonder un nouveau Conseil de la Résistance... Et s'il brave l'adversité pour imaginer l'avenir dans les lignes de son programme, peut-être devrait-il l'intituler "Les Jours Heureux", comme 70 ans passés.
Depuis Chavez avait compris l'utilité de l'appropriation collective au travers des nationalisations garantissant plus d'égalité et de justice devant les nécessité de la vie.

Si les mots avaient encore un sens aujourd'hui la question mériterait d'être posée de savoir ce qu'il reste de socialisme au Parti Socialiste... et pour ne pas être en reste de communisme au Parti Communiste.

1 commentaire:

depoilenpolitique a dit…

et ce qu'il reste de communisme au parti communiste ? La question mérite d'être posée ... et que deviennent les communistes qui restent communistes ? dommages collatéraux assurément...

Fraternellement