vendredi 18 janvier 2013

Vingt pour sang

La froideur de la statistique rend souvent le chiffre étranger à la chair humaine qui compte ses maux.
L'actualité regorge pourtant d'informations qui devraient aiguiser les consciences et pousser la chaudière des luttes.
12, 15, 20 %, c'est la pente vertigineuse dui voit grimper les demandes d'assistance aux Restos du Coeur, au Secours Populaire, au Samu social... Le signal d'alarme est tiré par les responsable des organisations caritatives qui s'émeuvent également de l'évolution inquiétante de la situation des demandeurs parmi lesquels il se trouve de plus en plus de jeunes, de vieux, de femmes, de familles, de travailleurs pauvres... 
Aujourd'hui notre pays en est arrivé au point qu'un travail ne garantit pas un toit et n'éloigne pas de la misère. Alors pour qui n'en a pas ou plus...
Les marchands constatent de plus en plus de "vols de nourriture", voient des gens consomme dans les rayons des magasins... La faim, le froid, c'est bien de survie qu'il faut parler pour une part très importante de notre population.
La presse et l'ensemble des médias qui n'abordent ces sujets que par le petit bout de la lorgnette compassionnelle, sans explication ni mise en perspective consacre dans ses pages économiques des analyses brillantes, de brillants analystes économiques et financiers sur le rendement des placements. Ils justifient pour l'épargne populaire la baisse du taux du livret A à 1,75% de la même façon qu'ils légitiment l'appétit des spéculateurs des fonds de pensions qui réclament de 15 à 20% de rendement à leur capital.
Est-il si compliqué de comprendre que c'est sur la faim et le froid des pauvres que les riches bronzent et se gavent ?
Mais voilà, les millions de bougres et de bougresses qui souffrent de la misère ne sont pas exclus que du grand cirque de la consommation, ils ont déserté celui des élections depuis belle lurette, renvoyant dos-à-dos les diseurs de bonne aventure de droite et des marchands d'illusions de gauche.
Du coup, la moitié des citoyens qui votent choisissent par
défaut la solution du moindre mal dont ils préjugent qu'elle leur épargnera la descente aux enfers du monde d'à côté qu'ils vont gratifier d'une obole le jour du charithon.
Dans le monde d'aujourd'hui les pauvres de demain donnent aux pauvres d'aujourd'hui, et c'est bien nécessaire pour que les nantis d'aujourd'hui s'enrichissent encore demain.
Quelques cassandres, jusqu'au sommet de l'Etat affirment sans broncher que nous serions sortis de l'oeil du cyclone de la crise, que l'euro est sauvé, que la relance arrive...
Les mêmes qui ont perfusé le système bancaire à coups de milliards d'argent public voient sans broncher Renault programmer 7500 suppressions d'emplois et dégueniller la vie des travailleurs qui restent. Pour que l'Etat actionnaire à hauteur de 15% en tire un peu plus de dividendes ?
Peugeot avait fait mieux et plus brutal avec la fermeture des usines d'Aulnay et, non pas une charrette, mais un grand train de plus de 8000 emplois sacrifiés.
Pensez-donc, écoutez les "experts", les observateurs économiques qui disent que le marché de l'automobile va mal, en baisse de 40% en Grèce et au Portugal, de 20% en Espagne, de 12% en Italie... et en France ? Peut-on imaginer que les travailleurs licenciés ou mis à la retraite anticipée vont se précipiter chez leur concessionnaire commander la guimbarde que leurs anciens patrons vont faire construire là où la chair à profits est moins chère ?
Moscovoci, Montebourg ou Cahuzac bronchent-ils ?
Oui, pour récompenser les ex leaders de la CFDT avec les pantoufles de quelques postes leur épargnant la misère ; échange de bons procédés, l'ascenseur est bien renvoyé avec la signature de la CFDT aux attentes patronales sur la casse du code du travail.
Oui, pour évoquer la désindexation de l'indice des prix des pensions de retraites... Le patronat a bien tiré les rois.

L'intervention militaire au Mali arrive à point nommé pour réchauffer la soupe populaire utile aux 8,6 millions de pauvres de France, plus de 6 millions vivant des minimas sociaux, des 3,5 millions de mal logés, près de 700 000 sans domicile personnel, plus de 100 000 sans domicile fixe, plus de 100 000 dans des habitats de fortune, des 3,5 millions qui survivent grâce à l'aide alimentaire... Bien sûr il ne faut pas additionner tous ces chiffres, ce sont les mêmes le plus souvent qui collectionnent les infortunes.

Près de 15 % de la population en péril et 15% de rendement financier à servir aux spéculateurs...
Jusqu'à quand va-ton supporter que ce soit au prix d'une telle agonie des hommes, des femmes et des enfants de France, de Grèce, du Mali ou d'ailleurs que se paye l'arrogance du pouvoir de l'argent ?
Le pire des terrorisme n'est-il pas à la bourse ?

des infos à suivre sur l'



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