mardi 15 janvier 2013

Allez Vincent, encore un effort !

Le ministre de l'Education Nationale vient de publier une circulaire encourageant la scolarisation des jeunes enfants, trois ans, moins de trois ans... mais dans les limites assez floues des quartiers en zone d'éducation prioritaires, zones rurales, zones de montagne... et avec un effort de recrutement étalé jusqu'en 201...
On y va ou on y va pas ?
On reste dans l'enfumage des "rythmes scolaires" ou parle de choses sérieuses en matière scolaire ?
La scolarisation obligatoire dès trois ans, c'est pour quand ? possible dès deux ans et demi si affinité...
la scolarisation obligatoire jusqu'à dix-huit ans, c'est pour quand ?
Dans une France qui a vu la scolarisation des 3 ans divisée par trois dans les dix dernières années pour la simple et bonne raison que les suppressions de postes par dizaines de milliers chaque année ont évidemment eu des répercussions, et qu'il est plus difficile de renvoyer chez leur nounou des gosse de huit ans que des petits de trois !
Mais encore une fois, coup dur chez les mous, la mesure est une demi-mesure enrobée dans une collection d'excuses qui sonnent comme autant d'insultes au bon sens. La scolarisation précoce est reconnue comme génératrice de réussite scolaire et favorable à une construction sociale harmonieuse. Pourquoi la réserver à celles et ceux de nos enfants qui sont issus des milieux défavorisés ? 
Outre que cette ségrégation a quelque chose de stigmatisant pour celles et ceux à qui on signifie très publiquement qu'on veut corriger leur faiblesse tout en laissant les privilégiés d'à côté broûter leur privilège à l'écart de l'école de la République.
Ne devrait-on pas, au contraire privilégier, avec l'obligation scolaire dès trois ans, favoriser les prémices des apprentissages dans une mixité sociale aussi utile aux uns qu'elle est nécessaire aux autres ?
Alors, Monsieur le Ministre, ne soyez pas le ministre de la demi-mesure au prétexte fallacieux de l'économie du projet. Dans moins d'un demi-siècle peut-être, une de nos marmailles de trois ans aujourd'hui sera à votre place, et, pour être bien sûr que le ministre d'après-demain ait une chance d'être issu des milieux populaires du "neuf-trois" que vous semblez vouloir aider aujourd'hui, il est bien indispensable qu'il use ses fonds de culotte sur les mêmes bancs que les petits bourgeoillons d'Neuilly.
Ah, j'oubliais, il faudrait aussi priver l'école privé d'argent public. Le monde a changé, nous ne sommes plus aux temps où Michelin infestait la vie de ses travailleurs du baptême à l'extrême onction sur plusieurs génération pour que certains considère comme normal que l'argent privé serve à la privatisation du bien public. Les impôts ont été inventés pour prélever sur les ressources de chacun ce qui permet d'assumer la charge de la vie commune.
Alors ne nous lassons pas des luttes vieilles de plus d'un siècle mais toujours d'une brûlante actualité, celles de l'école publique, laïque et obligatoire, l'école de la République.
Cette perspective est certainement trop ambitieuse pour les conseillers de Vincent en matière d'éducation, mais il n'est jamais vain de ressasser les exigences des justes causes.

Et surtout sachons faire pièces aux cris d'orfraie de celles et ceux qui défilaient dimanche dernier à Paris et qui ne manqueront pas sur ce sujet comme sur d'autres de réclamer le respect de la "sainte famille" garante de la pérennisation des valeurs que l'école galvauderait ou détruirait... J'en entends même déjà crier à la ruine des "nounous" et au scandaleux gâchis de l'embauche de nouveaux enseignants ! A écouter de telles sornettes, il faut bien se rendre à l'évidence que l'école d'hier n'a pas réussi à tous ses élèves !

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