mercredi 30 janvier 2013

Jean-Luc Mélenchon

L'émission de Public Sénat invitant Jean-Luc Mélenchon a eu le mérite de poser les questions politiques au coeur du débat à gauche : comment vouloir faire gagner la gauche avec des socialistes au pouvoir et engagés dans une politique social-libérale qui a échoué dans tous les autres pays européens ?
En débatteur brillant Jean Luc Mélenchon n'use pourtant guère de langue de bois et son propos a cet accent de vérité qui rend son propos accessible et partageable. Encore faut-il en apprécier l’honnêteté intellectuelle, et en partager les exigences morales.
Il est facile de mesurer ces deux exigences lorqu'il évoque les écarts de comportement du conseil constitutionnel ou du socialiste président de la Cour des Compte aujourd'hui après avoir eu la présidence de la commission des finances de l'assemblée nationale sous la majorité de Sarkozy.
A l'écouter chacun peut aussi préjuger du piège tendu aux communistes dont le prochain congrès devient l'accessoire nécessairement congruent de la réorientation stratégique du Front de Gauche arrêté ces derniers jours. Ce n'est pas par hasard qu'on l'entend déconnecter radicalement les élections municipales des européennes de 2014 en déniant aux premières leur dimension politique -à l'exception des grandes villes-, pour réserver le grand jeu aux secondes. 
C'est une supercherie que de prétendre faire échapper les élections municipales à "la politique" ; les déclarer "citoyennes" en cache-misère démocratique c'est oublié un peu vite que tout acte de gestion, fut-il fortement contraint reste un acte politique dès lors qu'il touche à la chose publique.

mardi 29 janvier 2013

Abonnez-vous, rabonnez-vous !


Sport-spectacle-business...
L'article de Gilles Tanguy sur le site de Capital est éclairant sur les niches et les gouffres du capital...L'exemple du Stade de France à Saint-Denis est effrayant.
Extrait de la conclusion des deux pages de Capital à lire ici."... L’érosion des recettes n’a curieusement pas conduit le consortium à tailler dans ses dépenses. Ainsi, il emploie 183 salariés, quand Wembley, de capacité comparable, n’en compte que 104. Du coup, comme le contrat l’y oblige, l’Etat doit sans cesse augmenter son aide : moins de 1 million d’euros en 2008, 12 millions cette année. Pendant ce temps, Vinci et Bouygues se frottent les mains : la société dans laquelle ils ont apporté 22,5 millions d’euros en capital leur a déjà versé 73 millions de dividendes, plus de trois fois leur mise. Et la concession court jusqu’en 2025.
Bons princes, les actionnaires viennent de consentir quelques investissements pour rendre le stade plus attractif. Le nombre de places en loges et de fauteuils de prestige va passer de 8 800 à 16 000. Le consortium compte aussi aménager le no man’s land qui l’entoure. «On veut prendre en charge le client de la sortie du métro jusqu’à son siège», explique Philippe Auroy. Quatorze ans après son inauguration, le Stade de France apprend les rudiments du commerce.
Une fréquentation annuelle en forte baisse…
2008 : 1,9 million - 2011 : 1,5 million… qui fait chuter le chiffre d’affaires…Exercice 2007 – 2008 : 87 millions d’euros - Exercice 2010 – 2011 : 74 millions d’euros… Et oblige l’Etat à augmenter son aide 2008 : 0,8 million d’euros - 2012 : 12,2 millions d’euros"

lundi 28 janvier 2013

Payons le sinistre de l'éducation


Un décret publié en vitesse samedi dernier... Certains attendent des années, il faut croire qu'il y a urgence !
Annonce d'un mois de concertation supplémentaire... mais demande de déclaration des choix trois semaines avant la nouvelle échéance !
Paroles, paroles !
La réforme des rythmes scolaires file du mauvais coton, et d'une nécessité le gouvernement va faire une calamité. Au prétexte de "refonder" l'école, ce sont ses fondations républicaines qui sont minées, ouvrant grand les vannes de la dérégulation nationale, mettant à la fois les collectivités dans l'embarras et en mesure de s'approprier l'école pour faire exploser les différences...

Scolarité obligatoire de 3 à 18 ans, réimplantation des structures d'aide avec les professionnels formés qui doivent les composer (RASED rétablis et en développement), plus de maîtres que de classes pour intégrer les démarches de remédiation, une formation initiale réinstaurée pour les enseignants de la maternelle à l'université, une formation continue sur le temps de travail avec un corps de titulaires remplaçants à la mesure des besoins... Avec les recrutements à la hauteur des saignées des dernières décennies.
Quelques mesures emblématiques d'un changement véritable auraient pu être envisagées qui auraient peut-être mis les professionnels de l'enseignement dans la rue... pour soutenir le gouvernement et l'encourager à aller plus loin.

La roue de la fortune, qui veut gagner des millions, le juste prix... loto et euro million, tiercé et... misère à tous les étages ! Pour l'école il va falloir choisir entre les actionnaires et l'obligation scolaire, sa gratuité et sa laïcité.



TRIBUNE DE STÉPHANE BONNÉRY, CHERCHEUR EN ÉDUCATION, RÉSEAU ÉCOLE DU PCF
Changer de cap pour une démocratisation scolaire

lundi 28 janvier 2013

Les enseignants sont dans la rue. Et voilà qu’autour du gouvernement on les accuse encore d’« immobilisme et de corporatisme ». Si les réformes proposées rompaient avec les logiques libérales, probablement que les profs ne se battraient pas contre ! L’immobilisme semble au contraire bien qualifier la logique des réformes scolaires par rapport aux gouvernements précédents. A quand le changement de cap, une vraie direction à gauche et la démocratisation scolaire ? Quel gâchis ! Alors que les attentes sont si grandes et les besoins énormes.

La grande réforme annoncée de l’école se trouve cadenassée dans la préparation de l’acte 3 de la décentralisation : la réforme des « rythmes » est un prétexte pour transférer progressivement la scolarité vers les municipalités, les associations et les officines privées, donc sans égalité entre territoires.

vendredi 25 janvier 2013

Dans AGRICULTURE, il y a CULTURE


Dans sa livraison de cette semaine le Bourbonnais Rural ouvre une page à l'encre  vive à propos des élections à la Chambre d'Agriculture.
J'en retiendrai deux éléments pour moi essentiels en colonne de droite (curieusement la plus adroitement à gauche !) :
  • l'encadré consacré à la salle de la chambre d'agriculture débaptisée au prétexte des travaux de réparation...
  • l'article d'Alain Mercier (qui, lui, porte bien et haut le nom de Georges !) sur l'installation en agriculture dans l'Allier (et peut-être même au delà...)
Outre le partage sans réserve du mépris ressenti par la famille Mercier à la suite du retrait du nom de Georges à la salle de réunions de la Chambre d'Agriculture, la vision d'un avenir qu'il propose en conclusion est aussi partagée... Mais ne ressemble-t-elle pas furieusement à l'insupportable aujourd'hui, où on voit plus surement proliférer les centaines de chevaux sous les capots rutilants des engins du Crédit Agricole  que les espoirs de justice, de solidarité et d'intelligence du développement sous les crânes.

Allez penser ailleurs !

"D’Attac aux Économistes atterrés, de multiples lieux de « pensée critique » ont vu le jour ces quinze dernières années. Inaugurent-ils une nouvelle forme d’organisation politique et entérinent-ils la délocalisation du « cerveau politique » ? « Ces nouveaux cadres de réflexion ont indéniablement comblé le vide laissé par la désertion des intellectuels, le désarroi idéologique provoqué par la chute du mur de Berlin. La gauche et le Parti communiste en particulier ont mis du temps à se relever pour assumer le débat d’idées qui se posait tout à fait différemment », analyse un dirigeant du PCF. « Le Front de gauche, avec la dynamique militante et intellectuelle qu’il a su faire naître pendant la campagne présidentielle, peut représenter ce lieu de convergences entre la culture militante des partis et une production intellectuelle autonome », poursuit-il.

« L’époque “des intellectuels organiques” est bel et bien terminée », ironise un historien, qui se félicite que l’intervention des intellectuels se fasse désormais hors des partis, dans ces structures « qui garantissent leur indépendance, tout en assumant leur démarche militante ». Pour d’autres, cette désertion illustre « la mort cérébrale » de l’ensemble de la gauche, piégée par la « professionnalisation politique » et la technocratisation du débat publique. C’est ce qu’avance Philippe Corcuff, pour qui elle confond « discours critique et pensée critique ». « La résistance aux stéréotypes néolibéraux » en a fait naître de nouveaux, relève-t-il, « refermant trop vite le travail de l’interrogation ». Et le philosophe de soulever ce paradoxe : la gauche vient de gagner électoralement alors qu’elle était en état de « décomposition intellectuelle ». Autrement dit, le chantier reste ouvert."


Cet extrait arrivait en conclusion de la série des quatre pages consacrées dans l'Humanité au passage du jour de l'an à l'enquête sur les "laboratoires d'idées", les "think tanks" qui nourrissent les discours politiques de droite comme de gauche aujourd'hui.
C'est bien là que sont posées les questions cruciales auxquelles il va falloir répondre : celles qui portent sur l'existence des partis politiques, de leur nature et de leur rôle.
Les débats qui naissent au chevet du Front de Gauche avec la distinction entre membres "partidaires" ou "apartidaires" ne sont qu'un épiphénomène du débat de fond sur l'organisation de la vie politique.
Le monde politique d'aujourd'hui s'est complexifié en singeant les modèles d'organisations industrielles qui ont vu les unités de production délocalisées à l'autre bout du monde tout en conservant localement la phase amont de la conception, recherche et développement et la phase aval de la commercialisation. Une filiale pour penser par-ci, une autre pour agir par-là... autonomisation et indépendance à l'ordre du jour comme vertus cardinales.
Les partis d'aujourd'hui ne sont plus que les unités de production "délocalisées sur place" bien utiles pour remplir à bon compte quelques salles de meeting. Pour ce qui est de la phase amont de la conception des orientations politiques, les "laboratoires d'idées" s'en chargent ; l'avis des "experts" renvoie bien vite les militants aux tâches ménagères, dans l'arrière cuisine, à bien suivre les prescriptions de la recette.
Quant à la phase aval de la médiatisation, les élus et leurs organisations spécifiques de toutes espèces, affinitaires ou fonctionnelles s'en chargent ; l'avis des élus, "confrontés aux exigences gestionnaires" renvoie bien vite les militants aux tâches ménagères, dans l'arrière cuisine, accessoirement au service.
Depuis quelques décennies, la pensée militante n'est plus considérée que subversive dans le rôle de faire-valoir, le fou du roi en quelque sorte, dont on accepte d'autant mieux la fantaisie caustique qu'elle ne remettra plus en cause l'ordre établi.
C'est sous ces auspices que l'éloge du pluralisme a pu servir de paravent au nouveau totalitarisme de la pensée unique, avec la gestion maîtrisée des "tendances", dans tous les partis.
La phase la plus récente de cette évolution touche désormais l'action ; et il est devenu beaucoup plus gratifiant d'agir ailleurs, dans des organisations extérieures aux partis qu'à l'intérieur.
Invités depuis longtemps à penser ailleurs, maintenant pour les plus déterminés agissant ailleurs, que restera-t-il des organisations politiques ?
Juste ce qu'il faut pour faire fonctionner une démocratie d'opérette avec un juste partage des tâches entre les "think tanks" et les élus ; le recyclage de Chérèque à la tête de Terra Nova, le "laboratoire d'idées" qui inspire la politique des socialistes bien plus que leur parti et ses militants l'illustre bien.
Pour ceux qui préfèrent les plats un peu plus épicés vous pouvez ajouter une pincée de Franc-Maçonnerie pour vous assurer des alternances douces à l'abri d'alternatives idéologiques redoutablement redoutées.

lundi 21 janvier 2013

Plus vrai que nature ?



La campagne électorale passe du grand au petit écran... Le film se partage désormais en série du le petit écran. C'est gros, énorme, monstrueux... monstrueusement proche de toutes les fantaisies dont celles et ceux qui aspirent au pouvoir, fut-il futile, sont capables et si souvent coupables. La politique en sort-elle grandie ? Pourquoi pas après avoir goûté à tant de petitesses.
De là à en faire un prétexte pour brûler sa carte d'électeur ? Il faudrait oublier qu'on y peut quelque chose, ne serait-ce qu'en leur bottant...

Concert qu'on sert...

La rue peut devenir la plus belle salle de concert quand l'émotion se partage, quand les regards se croisent, d'abord incrédules, et puis communiquant, partageant l'émotion, et chantant en choeur ! 
Quand bien même la scène est construite, l'intention qui l'anime fait du bonheur autour d'elle, et c'est aussi beau sans passer au guichet, n'est-ce-pas ?



Le regard de l'enfants ne trahit pas, il a la pureté du contentement partagé, aucune star à applaudir, que du partage, pas grand chose tout compte fait !

dimanche 20 janvier 2013

à l'initiative du réseau "écoles" du PCF


LETTRE OUVERTE AUX ENSEIGNANTS

                                                                      



Chers collègues

L’exercice de notre métier est de plus en plus difficile au quotidien. Seuls dans nos classes et sans formation adaptée aux réalités de la pratique, dans l’impossibilité de répondre à la multiplication d’injonctions contradictoires, enfermés par l’évaluation dans des logiques concurrentielles, empêchés de penser notre métier, responsables de tous les maux de l’école, surchargés de tâches administratives, en rupture de confiance avec notre hiérarchie nous ressentons un profond sentiment d’impuissance alors que notre travail réel n’est pas valorisé, voire même semble invisible, et que notre santé même se trouve atteinte sans aucune aide de l’institution.

Mais de quoi nous parle cette difficulté dans l’exercice du métier, qui, comme celle de nombreux salariés, se trouve souvent imputée à une responsabilité individuelle? Nous voilà devenus fragiles, comme le sont les employés de France-Télécom par exemple.

Mais nous ne sommes ni malades, ni démissionnaires, c’est l’exercice de notre métier qui est empêché.

L’école de la reproduction sociale, transforme les inégalités sociales en inégalités de réussite scolaire et conduit à invalider tout acte pédagogique.

seconde zone et troisième classe

Quelques indiscrétions filtrent à propos des intentions gouvernementales en matière d'intervention  territoriale, de rétablissement d'équité ou d'égalité territoriale. Le constat semble désormais partagé de la grande détresse de la France rurale, des "territoires ruraux" comme ils disent.
Pour faire simple il peut être commode de partager l'espace entre l'urbain et le rural sur le critère des activités économiques dominantes : la grande concentration des populations urbaine inspirée par les besoins de l'activité industrielle ou jadis d'extraction minière, et la faible densité des secteurs ruraux s'accordant avec les activités agricoles. L'arrivée de nouvelles population en milieu rural ne doit pas faire passer l'activité agricole à la trappe, tout juste secondée par le tourisme vert.

Depuis quelques décennies les secteurs primaires et secondaires ont subi une saignée considérable d'activité et d'acteurs au profit du gonflement parfois très artificiel du secteur tertiaire des services. Et de ce fait l'urbain et le rural entrèrent dans une phase de crise structurelle profonde régulièrement amplifiée par des crises conjoncturelles bien alimentées.
Des zones industrielles pas nécessairement vétustes ou dépassées ont cédé la place à d'immenses conglomérats commerciaux d'enseignes en chaînes. Les travailleurs des usines d'hier sont devenus les chalands d'aujourd'hui et au mieux vendeurs des articles qu'ils fabriquaient hier ici et qui font aujourd'hui la moitié du tour du monde en containers pour échouer sur leurs nouveaux étals.
Ce ne sont là que quelques propos de campagnard...

samedi 19 janvier 2013

Le chemin

"Nul ne s'est jamais perdu dans le droit chemin." 
L'observation du quotidien confirme à l'envie cette pensée de Goethe qui avance tranquillement ce qui est juste et bon, simple et satisfaisant, ce qui mériterait d'être l'ordinaire. 
Point n'est besoin de contorsions, de postures ou de faux-semblants. Les mots ne sont jamais bien longtemps le masque des choses ; et c'est bien ainsi, tout naturellement.

vendredi 18 janvier 2013

En avant !

Le "progrès" est une notion d'autant plus intéressante que sa charge positive est généralement partagée dès qu'on la dépouille de tout contenu. Progresser c'est avancer, et si c'est pour le bien, selon qu'on opère dans une classe ou dans une autre, le progrès de l'un sera nécessairement la régression de l'autre. Les négociations récentes sur le travail entre syndicats et patronat en est un bel exemple. Et lorsque les syndicats signataires soulignent un progrès en même temps que le patronat dans l'autre camp, chacun doit être en mesure de se poser la question :
qui berne qui ?
Plus généralement le progrès signale aussi l'amélioration, et quand les communistes revendiquent la nécessité du progrès social, il doit bien s'agir de donner des droits nouveaux aux travailleurs, au détriment de ceux qui les exploitent. La mécanique du progrès est d'apparence assez simple... encore que !
L'inventivité humaine est sans limite, si ce n'est celle de l'intelligence créative des hommes.

Vingt pour sang

La froideur de la statistique rend souvent le chiffre étranger à la chair humaine qui compte ses maux.
L'actualité regorge pourtant d'informations qui devraient aiguiser les consciences et pousser la chaudière des luttes.
12, 15, 20 %, c'est la pente vertigineuse dui voit grimper les demandes d'assistance aux Restos du Coeur, au Secours Populaire, au Samu social... Le signal d'alarme est tiré par les responsable des organisations caritatives qui s'émeuvent également de l'évolution inquiétante de la situation des demandeurs parmi lesquels il se trouve de plus en plus de jeunes, de vieux, de femmes, de familles, de travailleurs pauvres... 
Aujourd'hui notre pays en est arrivé au point qu'un travail ne garantit pas un toit et n'éloigne pas de la misère. Alors pour qui n'en a pas ou plus...
Les marchands constatent de plus en plus de "vols de nourriture", voient des gens consomme dans les rayons des magasins... La faim, le froid, c'est bien de survie qu'il faut parler pour une part très importante de notre population.
La presse et l'ensemble des médias qui n'abordent ces sujets que par le petit bout de la lorgnette compassionnelle, sans explication ni mise en perspective consacre dans ses pages économiques des analyses brillantes, de brillants analystes économiques et financiers sur le rendement des placements. Ils justifient pour l'épargne populaire la baisse du taux du livret A à 1,75% de la même façon qu'ils légitiment l'appétit des spéculateurs des fonds de pensions qui réclament de 15 à 20% de rendement à leur capital.
Est-il si compliqué de comprendre que c'est sur la faim et le froid des pauvres que les riches bronzent et se gavent ?
Mais voilà, les millions de bougres et de bougresses qui souffrent de la misère ne sont pas exclus que du grand cirque de la consommation, ils ont déserté celui des élections depuis belle lurette, renvoyant dos-à-dos les diseurs de bonne aventure de droite et des marchands d'illusions de gauche.
Du coup, la moitié des citoyens qui votent choisissent par

jeudi 17 janvier 2013

Du train de sénateur au TGV

Les voeux du Président Hollande aux parlementaires ont été pour lui l'occasion de revenir sur un de ses engagements de campagne promis au passage par la loi du "non-cumul des mandats".
Véritable arlésienne qui ressort régulièrement depuis des lustres pour réconcilier l'opinion publique avec ses grands élus nationaux, la perspective imminente du passage à l'acte réveille la fronde des parlementaires de tous bords, ou presque.
Que la droite se mobilise pour préserver sa démocratie d'Ancien Régime où les notables montent au créneau dès qu'on s'approche d'une nuit du 4 août, rien que de plus normal ! Mais que la fronde s'alimente aussi chez les sénateurs socialistes ne passe pas inaperçu. Pour s'en étonner peut-être faudrait-il oublier qu'ils sont sénateurs, élus élus par des élus sur leur territoire d'élection... 
La première des failles de la promesse socialiste s'ouvre au Sénat, une assemblée où le cumul des mandats est assez naturel avec un corps électoral de "grands électeurs".

Un article de l'encyclopédie Larousse fournit les éléments essentiels à la compréhension du rôle et de fonctionnement du Sénat au cours des deux derniers siècles de l'histoire de France. (à lire ICI)

De tous temps, le Sénat a fonctionné en élément "modérateur" des "excès" de la démocratie directe. Les députés directement issus du suffrage universel sont sensés porter des opinions plus proches de celles de leurs mandants, plus fortement porteurs des appétits de changement qui anime les électeurs. 
Le suffrage indirect présidant à la désignation des sénateurs conduit assez naturellement à resserrer le choix du second degré sur un éventail réduit privilégiant la "notabilité" où la rondeur et la séduction seront utilement préférées à vigueur des convictions. 
Le Sénat est assez naturellement conservateur dès lors que 95% des grands électeurs sont issus de conseils municipaux dans lesquels il est parfois de bon ton de "ne pas faire de politique" et de se prévaloir de l'étiquette des "sans étiquettes". Une observation simple suffit généralement à  démasquer les politiques de droite camouflées derrière ce pitoyable subterfuge.
La Haute Assemblée a souvent aussi été considérée comme une forme de "contre-pouvoir" quand sa majorité d'opinion n'est pas en cohérence avec celle de la Présidence ou de l'Assemblée Nationale. Ces dernières années l'ont assez bien montré avec des formes de blocage dépassables quand la Chambre des Députés peut avoir le dernier mot, mais gênantes dès lors que ce sont des majorités au Congrès des deux chambres réunies qui sont attendues.
Il est assez rare de voir le progrès démocratique fleurir sur ce terreau de la combinaison et de l'arrangement politicien.

"la France s'est idéologiquement droitisée"

Ne pas rater...
... dans l'Humanité dimanche cette semaine, grand entretien avec l'historien spécialistes des droites nationalistes, Zeev Sternhell. 
Extrait vidéo de ce quatre pages exceptionnel.


Avec la crise, les idées de la droite dure, celle qui a donné naissance au fascisme, retrouvent une inquiétante vigueur.
Bien loin de les combattre efficacement, des réformes justes sur le fond, mais timorées dans leur ampleur et déliées d'une véritable ambition transformatrice d'ensemble en aiguisent les poussées réactionnaires et les accents démagogiques.



Gourmandise



Si Jean de La Fontaine avait signé cette petite animation n'aurait-il pas fait du cookie un mandat ?

mardi 15 janvier 2013

Allez Vincent, encore un effort !

Le ministre de l'Education Nationale vient de publier une circulaire encourageant la scolarisation des jeunes enfants, trois ans, moins de trois ans... mais dans les limites assez floues des quartiers en zone d'éducation prioritaires, zones rurales, zones de montagne... et avec un effort de recrutement étalé jusqu'en 201...
On y va ou on y va pas ?
On reste dans l'enfumage des "rythmes scolaires" ou parle de choses sérieuses en matière scolaire ?
La scolarisation obligatoire dès trois ans, c'est pour quand ? possible dès deux ans et demi si affinité...
la scolarisation obligatoire jusqu'à dix-huit ans, c'est pour quand ?
Dans une France qui a vu la scolarisation des 3 ans divisée par trois dans les dix dernières années pour la simple et bonne raison que les suppressions de postes par dizaines de milliers chaque année ont évidemment eu des répercussions, et qu'il est plus difficile de renvoyer chez leur nounou des gosse de huit ans que des petits de trois !
Mais encore une fois, coup dur chez les mous, la mesure est une demi-mesure enrobée dans une collection d'excuses qui sonnent comme autant d'insultes au bon sens. La scolarisation précoce est reconnue comme génératrice de réussite scolaire et favorable à une construction sociale harmonieuse. Pourquoi la réserver à celles et ceux de nos enfants qui sont issus des milieux défavorisés ? 
Outre que cette ségrégation a quelque chose de stigmatisant pour celles et ceux à qui on signifie très publiquement qu'on veut corriger leur faiblesse tout en laissant les privilégiés d'à côté broûter leur privilège à l'écart de l'école de la République.
Ne devrait-on pas, au contraire privilégier, avec l'obligation scolaire dès trois ans, favoriser les prémices des apprentissages dans une mixité sociale aussi utile aux uns qu'elle est nécessaire aux autres ?
Alors, Monsieur le Ministre, ne soyez pas le ministre de la demi-mesure au prétexte fallacieux de l'économie du projet. Dans moins d'un demi-siècle peut-être, une de nos marmailles de trois ans aujourd'hui sera à votre place, et, pour être bien sûr que le ministre d'après-demain ait une chance d'être issu des milieux populaires du "neuf-trois" que vous semblez vouloir aider aujourd'hui, il est bien indispensable qu'il use ses fonds de culotte sur les mêmes bancs que les petits bourgeoillons d'Neuilly.
Ah, j'oubliais, il faudrait aussi priver l'école privé d'argent public. Le monde a changé, nous ne sommes plus aux temps où Michelin infestait la vie de ses travailleurs du baptême à l'extrême onction sur plusieurs génération pour que certains considère comme normal que l'argent privé serve à la privatisation du bien public. Les impôts ont été inventés pour prélever sur les ressources de chacun ce qui permet d'assumer la charge de la vie commune.
Alors ne nous lassons pas des luttes vieilles de plus d'un siècle mais toujours d'une brûlante actualité, celles de l'école publique, laïque et obligatoire, l'école de la République.
Cette perspective est certainement trop ambitieuse pour les conseillers de Vincent en matière d'éducation, mais il n'est jamais vain de ressasser les exigences des justes causes.

Et surtout sachons faire pièces aux cris d'orfraie de celles et ceux qui défilaient dimanche dernier à Paris et qui ne manqueront pas sur ce sujet comme sur d'autres de réclamer le respect de la "sainte famille" garante de la pérennisation des valeurs que l'école galvauderait ou détruirait... J'en entends même déjà crier à la ruine des "nounous" et au scandaleux gâchis de l'embauche de nouveaux enseignants ! A écouter de telles sornettes, il faut bien se rendre à l'évidence que l'école d'hier n'a pas réussi à tous ses élèves !

Numér' hic à l'école


Dans le numéro qui vient de paraître la revue syndicale du SNUipp, "Fenêtres sur Cours" consacre son grand interview à la question du "numérique", désormais installé à l'école comme dans la vie et à son impact sur les apprentissages.
La question est d'autant plus intéressante que l'intrusion des outils numériques dans la vie a suivi des chemins chaotiques  souvent bordés de difficultés pour les travailleurs. Ces derniers ont été profondément affectés dans leur exercice professionnel pour la génération de transition. Le temps nécessaire à l'inclusion du nouveau monde relève à la fois un temps long pour l'appropriation d'un contexte opérationnel fondamentalement différent et du temps court dans la confrontation brutale avec de nouveaux outils bousculant les processus de production ou de service.
Dans le monde de l'école le changement a été beaucoup plus complexe à conduire.
Pour ce qui est des "travailleurs de l'éducation", tout au long des trente années de la transition que nous venons de vivre, de multiples phases d'adaptation ont été nécessaires. Depuis les tout premiers temps où il fallait surmonter les appréhensions dans un espace professionnel où il était toujours possible de reporter à demain la confrontation au changement, jusqu'à l'intégration banale d'aujourd'hui, les processus de formation évoluant au fil du temps ont été nécessaires. Des phases de découverte et de "dressage" des machines rebelles jusqu'aux simples usages de systèmes dans la conception desquels tout (ou presque) a été pensé pour dégager l'usager des contraintes fonctionnelles des machines. Les nouvelles générations d'enseignants font l'économie de cette route chaotique  et c'est très profitable au vu de l'expérience des trois décennies de la transition au cours desquelles la plupart des acteurs de l’éducation ont été plus souvent en situation de subir que d'agir en co-acteurs du changement.
Tout le monde y va de son couplet, collectivités en charge des écoles pour l'équipement, administration pour orienter les usages, parents pour accompagner jusqu'à la maison...

dimanche 13 janvier 2013

Terre de lune

Tout se passe comme si notre planète devait copier sa lune, laissant dans le froid et l'obscurité sa moitié honteuse.
L'agriculture de la planète peut nourrir plus de terriens qu'on en compte pour peu qu'on ne jette pas la moitié de la production alimentaire qui ne mettra pas la moindre parcelle de goût sur le moindre palais...
Les cinéastes français produisent une foultitude de films qu'aucun public ne verra jamais ! Si seulement ceux qui monopolisent les écrans étaient les meilleurs...
Derrière les millions d'exemplaires de Harry Potter vendus de par le monde, combien d'oeuvres vont connaître le pilon à la sortie de l'imprimerie sans qu'aucune feuille n'ait tremblé sous un doigt ?
La solidarité a grandi, grandi, grandi.... et son industrialisation aujourd'hui fait toucher les limites de sa plus noble matière première, ce que les pauvres donnent aux pauvres pendant que les nantis s'enfuient cacher leur honte dorée à l'abri des regards citoyens.
Dès qu'on a décollé le vernis de l'illusion officielle on ne peut découvrir que la face cachée de notre monde, celle de la misère et du froid de sa vraie vie, misère du sud ou rigueur du nord, de l'est ou de l'ouest, la MISERE majuscule que les paravents médiatiques ont maintenant bien du mal à cacher : celle des SANS de toutes les douleurs va passer le mur du silence.
Le capitalisme, venu du fond des temps de l'ère glaciaire de l'inhumanité veut nous faire croire qu'il est capable d'empêcher la terre de tourner pour réserver les rayons du soleil aux vacances paradisiaques des fortunes paresseuses pendant que les travailleurs resteraient à l'ombre !
Quand va-t-on enfin se préoccuper de cet insupportable gâchis des hommes et de leur intelligence, des ressources de la planète comme du travail et de la sueur des hommes qui l'habitent ?
Rallumons les étoiles, pourquoi pas, mais dans le firmament d'un autre monde, plus juste, plus libre, plus humain et plus respectueux...

vendredi 11 janvier 2013

l'Afrique noire de sang

Le dernier raccourci de la guerre sarkoziste en Libye à celle de Hollande au Mali est trop court pour laisser le temps de la non compréhension.
Que l'épisode libyen ait exporté les forces islamistes vers la centre-afrique ne doit être une surprise pour personne. 
Sarkozy a semé ; Hollande récolte. Et la guerre succède à la guerre dans le plus grand mépris des peuples de l'exigence démocratique de leur "gouvernance".
Le versant islamiste des bourreaux du Mali va justifier l'engagement d'une "guerre de religion" qui ne dira pas son nom et qui va sans nul doute contribuer à la déstabilisation du monde. Il va bien falloir justifier de l'engagement aux côtés de forces qui sont plutôt catho-rétro-trad que révolutionnaire.
A nous l'Afrique, comme aux plus beaux temps de la colonisation, donnez leçons, raisonnez cagettes, il doit bien tester quelque chose à tirer...

mardi 8 janvier 2013

Le grand Georges

L'humanité de ce jour se serait grandie à consacrer sa Une, ou pour le moins une page plutôt qu'à Bigeard, à l'emblème du documentaire que FR3 programme ce soir du 8 janvier 2013 sous la signature de Marthouret : Georges Guingoin.
Pour balayer un demi siècle de honte oublieuse entre son exclusion du parti en 1952 et sa réhabilitation en 1998, la moindre des choses aurait été un geste dont le symbole aurait pu souligner l'honneur du PCF dans la Résistance.
Précurseur de la dénonciation du stalinisme, cette grande figure communiste de la Résistance limousine méritait mieux de la part des communistes d'aujourd'hui. Faut-il que la rédaction de l'Huma soit à ce point sevrée de son histoire ?
Sauf à considérer qu'aujourd'hui, comme hier, il ne fait toujours pas bon déplaire aux "maîtres" du moment.
Dommage pour eux, c'est l'histoire qui tranche.
Et si jamais, comme en d'autres occasion les médias se saisissent d'une de nos images pour instiller les germes de l'anticommunisme et le travestissement de notre idéal démocratique et républicain, au moins poussons le feu de la vérité et de l'histoire.

Un moment partagé en direct avec Georges GUINGOIN ci-dessous :

vendredi 4 janvier 2013

Quand l’histoire devient un instrument…


HISTOIRE, MEMOIRE & POLITIQUE
Quand l’histoire devient un instrument…
Obélix déserte le village gaulois, pire, il pactise avec le diable… La comédie de la Grande Vadrouille fait pâle figure à côté du drame du chaudron d’argent de Depardieu… Cette réflexion sur la cohabitation désormais turbulente entre l’histoire, la mémoire et la politique me revient à cette occasion, avec la certitude à peine confuse que nous courrons aujourd’hui un risque d’autant plus grand que la dictature du présent s’impose, au point qu’on nous en retire la jouissance en nous enfermant illico dans le présent de demain… et puis d’après-demain… sans jamais plus nous autoriser à penser l’avenir tellement nous serions assujettis au présent !
Coup d’œil dans le rétroviseur.
Avant même d’entamer son quinquennat à la Présidence de la République, Nicolas Sarkosy, alors candidat avait fait un passage remarqué sur le plateau des Glières… Quelques temps plus tard c’était la convocation de Guy MOCQUET par le même qui commandait aux enseignants la lecture de l’ultime lettre du jeune martyr communiste devant leur classe…

jeudi 3 janvier 2013

La béquille

"La révolution, c'est comme une bicyclette, quand elle n'avance pas, elle tombe !"
Belle parole du CHE que le "fanarchiste" livre en conclusion de cette petite perle de court-métrage !  (un clic sur l'image pour le visonner).

Quand je pensent que d'aucuns pensaient qu'ils n'avaient plus besoin de béquille...
... Heureusement qu'on ne les a pas privé des petites roues !


mercredi 2 janvier 2013

2013, c'est maintenant !



Le clip publié par le Conseil national a eu le don d'énerver les dirigeants du parti socialiste... Le premier secrétaire du Ps, Harlem DESIR le trouvant "de mauvaise foi, mensonger et caricatural: il est une faute contre la gauche (…) il est une honte pour ses auteurs."

Ne serait-ce pas simplement parce qu'il est dans le juste et le vrai, qu'il chatouille là où ça fait mal du côté des promesses non tenues ?

3 minutes 42 de dérision pour ouvrir 365 jours de lutte face aux changements du 1er janvier 2013 qui, peints en rose bien pâle n'ont ni le goût, ni l'allure bien à gauche.

Juste quelques exemples dans le florilège du changement 2013 :