vendredi 20 janvier 2012

Le modèle allemand

Toute comparaison est nécessairement abusive dès lors qu'elle franchit les siècles. Il ne peut s'agir que de référence à des mécanismes dont les ressorts peuvent se retrouver et se tendre dans des contextes rassemblant des ingrédients comparables.
Dans l'après première guerre mondiale, l'Allemagne sortant vaincue passa aux mains des sociaux démocrates avec la République de Weimar. Les traités scellant la fin du conflit étaient vécus outre-Rhin sur le mode de l'humiliation et les sociaux démocrates étaient plus prompts à combattre les soulèvements communistes sur leur gauche que les multiples tentatives de coup d'état de la droite et de l'extrême droite qui échouait malgré tout à renverser la République. A l'agitation politique allait s'ajouter une crise monétaire sans précédent. Dès 1923 la république allemande n'avait plus les moyens de payer sa dette de guerre à la France. S'en suivirent une phase d'inflation extrême et la France occupa la Rhur pour "se payer sur la bête"...
L'hyperinflation avait rendu la vie bien difficile au peuple allemand... Par contre les grandes puissances industrielles s'en réjouissaient, voyant ainsi leurs dettes s'amoindrir et leurs exportations facilitées !
Après avoir mis en place une nouvelle monnaie et limité la création monétaire à la banque centrale pour juguler l'inflation le gouvernement s'engage dans une diminution drastique des dépenses de l'Etat accompagnée d'une augmentation des impôts et des taxes...
Ces mesures n'empêchent pas l'Allemagne d'être en grande difficulté à la fin des années 20 : 
  • une production industrielle qui n'est pas tirée par la consommation intérieure mais exposée aux fluctuations des marchés extérieurs
  • un endettement difficile à juguler dans la mesure où la dette extérieure est à plus court terme que le financement des activités intérieures qu'elle soutient.


A la crise économique s'ajoute la crise politique déclenchée par l'incapacité des socio-démocrates à mettre en oeuvre des solutions adaptées à la situation. Une gauche divisée, un centre à droite... il n'en fallait guère plus pour ouvrir la voie à l'extrême droite dans le cadre du processus électoral existant.
L'électorat du parti nazi est allé bien au-delà du noyau idéologiquement acquis au renversement du régime démocratique pour instituer un pouvoir fort. Il a rassemblé sur la base du mécontentement populaire. Autour des politiques au pouvoir, la gauche et l'extrême droite  comptabilisaient alors près de 40% des suffrages.
C'est le 30 janvier 1933 qu'Hitler accepte le poste de chancelier.
On connaît la suite.














Dans la France d'aujourd'hui, nous ne sommes plus en 1920 pas plus qu'en 1933.

Mais en 2012 et dans le paysage européen la France ne fait pas figure de vainqueur dans la guerre économique  et son peuple en est plus sûrement martyr que champion. La crise étrille les plus faibles et enrichit les riches...
Dans la France de 2012, et depuis plusieurs décennies les socio-démocrates sont de plus en plus ouverts au libéralisme, tendres avec le centre et acquis à la logique des marchés. La bipolarisation du paysage politique tend à marginaliser l'extrême droite et la gauche de la gauche. 
Le jeu des sondages est aujourd'hui à double sens, il influence autant l'opinion désorientée d'un peuple dépolitisé qu'il en donne une image réaliste. Chacun se souvient du soufflé Bayrou de 2007 qui s'était un tantiné dégonflé en passant aux urnes.
Le NPA a perdu son facteur fétiche, fou du roi négligé.
La faiblesse du marquage à gauche du candidat socialiste qui lorgne vers le centre en semblant faire son deuil des suffrages populaires combinée à l'ambition insultante du FN à vouloir être la voix du peuple libère un espace et souligne une exigeance pour le Front de Gauche que Jean Luc Mélenchon a bien commencé à défricher : incarner la gauche et faire pièce à la droite et à son extrême.
Les deux échéances du printemps prochain sont des échéances d'une importance inédite pour la France, son peuple et sa démocratie. 
Après il est toujours trop tard ! 
Avant, il est encore temps !!!
Quoi qu'on pense des voies et moyens que la gauche met en oeuvre face aux enjeux du moment il est urgent de donner de la voix et d'éclairer la perspective d'une sortie de crise au bénéfice du plus grand nombre avec une prise de pouvoir du peuple sur son destin.


Et là ça passe par la case Mélenchon.
A voir ou re voir la prestation du candidat sur France2 dans l'émission "des paroles et des actes".



J.-L. Mélenchon «Des paroles et des actes» par lepartidegauche

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