dimanche 13 novembre 2011

Histoire de mémoire


Le tombeau du Soldat inconnu
inhumé sous l'Arc de triomphe,
le 11 novembre 1920.

© INA


Sarkozy profite du 11 novembre pour monter à l'assaut de la mémoire républicaine ; il réitère la proposition d'un "memorial day" à l'américaine, son modèle fétiche. 
Pauvre petit Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa qui n'a vraisemblablement pas fréquenté assez assidûment l'école de la République pour apprendre le respect de l'histoire... à moins que, fervent catholique qui en est à sa troisième épouse, il ait conservé des ressorts qui avaient fait fuir sa famille vers l'ouest quand l'armée rouge libérait son pays avec un goût immodéré des "libertés" très particulières.
Quoi qu'il en pense, ou qu'il en dise, le Président de la République n'a pas en son pouvoir de gommer la mémoire de l'histoire à sa convenance. Il s'y essaie cependant avec différents projets, une maison de l'histoire de France qui dirait la bienpensance, un jour de mémoire commune...
Aussi inhumaines qu'elle puissent être les guerres ont un sens et le souvenir des victimes dont elles émaillent la terre entière ne peut qu'être particulier et leur mémoire particulière.
Si ce n'était pas le cas, comment expliquer autrement que par un aveuglement idéologique le pouvoir refuse toujours de faire du 19 mars une date commémorative dela fin de l'aventure coloniale de la France en Algérie ? 
Si tel n'était pas le cas, comment expliquer l'opposition à l'établissement du 27 mai en journée nationale de la Résistance à l'anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance en 1943 ?
Alors NON, définitivement NON, le 11 novembre n'est pas jour de célébration des soldats morts en Afghanistan. C'est la date anniversaire de l'armistice mettant fin à la grande boucherie du début du siècle dernier.
D'ailleurs, ne faut-il pas s'interroger sur le sens et la portée des mots. Hier il fut dit à propos des soldats morts en Afghanistan qu'il sont "morts pour la France". Au regard des textes qui régissent maintenant cette inscription très particulière, peut-être, et même certainement. N'a-t-on pas modifié les textes avec cette intention ?
Mais comment peut-on mettre sur le même plan les conscrits tombés sur les champs de bataille de la Grande Guerre et les soldats de métier engagés en soutien dans les opérations militaires de l'impérialisme américain partagé dans l'OTAN. Que des Résistants à l'occupation nazie et à la collaboration honteuse de Pétain, que des déportés disparus dans l'enfer concentrationnaire puissent voir leur hommage confondu avec celui des victimes des engagements de militaires français d'une armée de métier élevée en gendarme du monde comme ils le sont en Afrique, Côte d'Ivoire, Somalie, ou Lybie confondues, constitue bien une entorse à l'histoire.
Qu'un jour il en soit qui veuillent célébrer la mémoire des soldats français tombés en Afghanistan, pourquoi pas, et l'annivesaire du jour de la paix que mérite le peuple Afghan serait peut-être le bon choix... encore faudrait-il que la paix leur soit accordée autrement que sous les armes étrangères.


La manipulation politicienne de Sarkozy et de la droite est manifeste ; par le stratagème de la commémoration commune et du jeu sur l'émotion des parents des victimes il voudrait faire oublier le non sens de l'engagement militaire français en Afghanistan.


  







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