Mais dans un conflit, les parties opposées ne peuvent qu'inverser l'ordre de la légitimité dans leur propre discours, souvent alors frappé du sceau dégradant de la propagande. Tel est terroriste qui terrorise le camp belligérant d'en-face quand il se considère lui, comme résistant à l'ordre oppressif de son opposant.
Le terroriste et le résistant ne sont pas à renvoyer dos-à-dos pour produire un discours stérile et débarrassé de toute aspérité idéologique. Leur position respective est une prise de parti qui s'explique et qui peut tout naturellement susciter adhésion ou rejet.
L'exemple caricatural de l'Afghanistan a vu passer les "résistants" d'hier, armés par les américains contre les soviétiques au rang de terroristes dè lors que l'ordre oppressif a changé de camp.
Le mardi 18 juillet 1944 des centaines de miliciens et de GMR
partaient de Vichy pour des opérations de nettoyage dans le centre à quelques dizaines de kilomètres au nord. Il fallait au régime collaborationniste de Pétain poursuivre sa sale besogne accompagnant les comportements criminels de l'occupant nazi.
Au petit matin ce sont les maquisards retranchés dans la ferme de Villars à Noyant qui reçoivent le premier assaut. Une ferme brûlée, des familles terrorisées par la violence et la brutalité de l'assaut, des prisonniers emmenés pour une destination inconnue...
Quelques heures plus tard c'est au tour du maquis Danièle Casanova retranché dans les bois autour du Château de Bost entre Besson et Cressanges où le Prince de Bourbon Parme les savait pour les protéger. Les maquisards de garde au petit matin avaient bien entendu passer la colonne ennemie à quelque distance, mais ce n'est qu'après-midi que leur tour est venu, laissant deux maquisards mort, des blessés et des prisonniers dans l'affrontement qui contraignait les résistants à la dispersion et au repli.
Une semaine plus tard le journal qui rend compte des événement a choisi son camp et sa présentation des faits trahit sans réserve son soutien à la collaboration et à l'occupant nazi.
Pour les Pétainistes et l'occupant allemant les résistants étaient bien des terroristes...
... des terroristes qui ont redonné à la france son honneur et sa République au prix de beaucoup de leur sang !
Alors de grâce, dès que vous entendez le terme de "terroriste" quelque part, cherchez à savoir et à comprendre qui terrorise qui et pourquoi.
Très souvent aujourd'hui assorti d'un qualificatif garantissant l'origine arabe le terrorisme ne serait-il pas l'os donné à ronger aux peuples qu'on opprime, pour mieux leur faire supporter sous la crainte les privations de liberté trop encombrante pour le pouvoir ?
Hier on s'en prenait au juif ou au communiste... A qui le tour ?
Mais les mots ayant un sens, chacun doit bien comprendre que l'emploi qu'il en fait le range dans un camp ou dans un autre, dans celui de l'oppresseur ou dans celui de l'opprimé. Les moyens de la lutte ne sont pas déterminés le plus souvent par l'agressé mais bien plutôt par l'agresseur, et celui qui s'en défend ne peut généralement recourir qu'aux expédients à sa portée.
En politique, comme en histoire la question du vocabulaire est tout sauf anodine.
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