Tous ont bien compris que le fondement ordinaire de la démocratie repose sur la pluralité des choix. Et tous, serviteurs zélés du capital dans la forme libérale ou sociale libérale s'ingénient à piper les dés en faisant jouer les citoyens au choix en coulisses de la première partie de soirée... Il ne reste plus qu'à leur imposer le programme dont ils auront l'impression qu'il est un peu le leur, plutôt un leurre d'ailleurs.
2012 est l'échéance... depuis 2007 ! La machine anti démocratique initiée par Jospin tourne rond : vous élisez un président, ensuite vous élisez les députés du même emballage, vous piquez quelques pions à l'adversaire pour donner l'impression que la différence existe, et le tour est joué, les mauvais coups peuvent pleuvoir jusqu'à la prochaine échéance.
Des élections régionales... toutes les régions sont gouvernées par la gauche, ça devrait se voir. Les régions font bien leur travail, elles servent du mieux qu'elles peuvent avec leurs moyens les compétences qui leur sont dévolues par le désengagement de l'Etat, transports ferroviaires régionaux, etc.
Des élections cantonales... Chut on vote ! On n'en parle le moins possible et on s'étonne de la grosse majorité d'abstentionnistes ! Pas de problème il y aura toujours des élus. Près des deux tiers des départements sont dirigés par la gauche ! et alors ? Victimes consentantes des lois que la gauche comme la droite ont votées tour à tour pour promouvoir le "moins d'Etat" les élus départementaux sont aux prises avec des problèmes budgétaires insolubles par défaut de maîtrise des recettes. Dépendant de délégations de crédits d'Etat il leur est difficile de faire autre chose qu'une mise en oeuvre d'une politique de droite établie par la majorité parlementaire et l'action gouvernementale. Cerise sur le gâteau, la réforme territoriale devrait achever cette dérive antidémocratique instituant la concurrence territoriale comme règle d'or d'administration locale.
Les collectivités locales sont rendues au sort des bénéficiaires des aides sociales, dépendant d'un système dont ils ne maîtrisent pas les ressorts et qui les ballottent au gré des humeurs des puissances qui s'engraissent même des crises.
Des élections présidentielles : alors là oui il faut mobiliser l'opinion pour la plus antidémocratique des élections. Et pour être bien sûr que les sondeurs gagnent bien leur vie, il va falloir alimenter le psychodrame de l'élection préparatoire, celle du candidat ! Les socialistes, experts dont l'arithmétique est limitée aux deux opérations de la division et de la soustraction veulent organiser des "primaires". Ca fait moderne, ça vient d'Amérique, Strauss-Kahn en reviendrait aussi... Et dans ce grand théâtre de guignol les spectateurs béats ne peuvent échapper à la règle du scénario. Le méchant doit toujours être méchant, et Mélenchon fera bien l'affaire, c'est un ancien de la maison dont on connait tous les travers ! Quant au bon ? Le bientôt futur ex directeur du FMI ferait sacrément bien l'affaire, le monde des affaires n'a rien à lui pardonner, et puis en se débrouillant bien pour qu'il soit face à la fille du père de second tour, on est sûr du coup...
Alors oui, il serait grand temps de revenir à l'esprit de la loi de 1913 qui imposait l'isoloir dans les bureaux de vote, et que nos parlementaires votent dans une grande fièvre démocratique la loi INTERDISANT LES SONDAGES dont le premier considérant pourait dire :
Considérant l'atteinte grave qu'ils portent à la liberté de conscience et aux choix politiques, les sondages d'opinion sont interdits.
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