samedi 3 avril 2010

« Quand j'entends parler de révolver je sors ma culture... ».


... ça, c'est de Francis BLANCHE !
15 à 12 !
Score de rugby ? … de hand ball ? … ça ne peut pas être du foot quand même !
Eh bien si ! Le théâtre sort encore vainqueur cette année face au foot !
Difficile à croire quand on voit la radio, qu'on entend l'Equipe, qu'on lit la télé, et qu'on va à confesse assidument à la française des jeux pour se faire pardonner d'avoir raté sa vie, sans Rolex à 50 balais…

 
Plus d'entrées dans les théâtres que dans les stades de foot ! Vous n'en revenez pas ? Eh bien si !
Et c'est heureux !
Ce qui l'est moins
c'est que sur les planches les comédiens sont payés à peu près deux fois moins que vingt ans en arrière… C'est là que la culture et l'agriculture se rejoignent !!!
Ce qui l'est moins encore, c'est la perspective de la réforme territoriale qui risque de mettre à sec le soutien des collectivités à la culture, étant donné que l'Etat n'assure que 30% du financement public de l'action culturelle.
Tous les régimes autoritaires ont mis la culture dans le collimateur de leurs politiques de destruction massive. Au-dessus des bouffons à la botte, aucune tête ne devrait dépasser !
Sans élever Guillon au rang de la Joconde, l'humour restant une des formes les plus archaïques de l'art à la portée de l'intelligence humaine, ni Eric Besson, ni Dominique Strauss-Kahn, tous les deux élevés au biberon social démocrate, n'ont eu la délicatesse respectueuse du sourire. Et on peut penser que la radio publique va devoir bientôt se débarrasser des quelques trublions caustiques qui s'y tiennent encore au chaud !
Alors oui, les stigmates de l'autoritarisme sont présents, réduire l'enseignement de l'histoire à l'école, canaliser l'exercice de la mémoire collective en détachant les commémorations des racines de leur histoire, considérer insupportable l'entretien et la conservation du patrimoine architectural de l'Etat ou des collectivités et en faire le cadeau au privé…
Depuis longtemps, et peut-être jamais, notre pays n'a été gouverné par une telle négation de la culture face au pouvoir de l'argent et à l'accaparement de la richesse réduite à sa possession. Le pouvoir en place, activateur du capitalisme, tout comme ceux qui voient la vie en rose et s'en imaginent adoucisseurs est aujourd'hui le fossoyeur de la France des lumières étouffées au sous-sol des salles des coffres.
L'heure n'est cependant pas au désespoir ! La preuve par le score : 15 à 12 !
Tant qu'il reste « La baie des Singes » à Cournon d'Auvergne, le « Point-Virgule » rive droite à deux pas de l'île Saint-Louis, avec de vrais artistes, de vrais comédiens en chair et en os, pour faire se rencontrer de vrais auteurs et de vrais spectateurs…
La vigilance reste de mise si vous ne voulez pas voir se déployer autant de forces dites « de l'ordre » autour des théâtres qu'il en faut autour des stades.

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