lundi 8 décembre 2014

Election législative partielle : l'Aube crépuscule de la démocratie...

L'UMP François Baroin ayant choisi de passer du velours du Palais Bourbon à celui du Luxembourg il fallait une élection législative partielle pour remplacer le député devenu sénateur.

  • Première info du matin : le PS est laminé et éliminé de la compétition du second tour
  • Deuxième info : l'UMP se retrouve au second tour face au FN

Dans cette circonscription la droite et la gauche alignaient cette année chacune quatre candidats ; la droite a mobilisé 10000 électeurs dont plus de 4000 pour le FN, et la gauche de l'ordre de 4500 dont un peu plus de 2300 pour le candidat socialiste et un peu plus de 1000 pour le communiste.

En 2012, 12 candidats étaient en lice, 4 à droite ou au centre rassemblant au premier tour 60% des suffrages exprimés avec 23000 voix  (dont 6700 voix pour le FN) et 8 à gauche rassemblant 14000 électeurs dont moins de 11000 pour le PS et 2700 pour le PC.

Au-delà de la mobilisation généralement plus faible lors d'élections partielles par rapport aux élections générales, force est de constater que l'abstention prend une dimension qui remet en cause leur représentativité.
Rapporté aux citoyens inscrits, les résultats d'hier dans l'Aube donnent globalement 10% à l'UMP, % de ses électeurs. 7% au FN, 4% au PS, 2% au PC, 1% aux écologistes et 1% à un divers gauche...

Plus de trois électeurs sur quatre n'ont pas voté.
Si on constate que le FN gagne 10% entre les deux scrutins, c'est en perdant 40% de ses voix de 2012. Et si l'UMP maintient son pourcentage c'est en perdant près de 60% de ses suffrages de 2012.
Quand on parle d'effondrement du PS, c'est en constatant qu'il passe de près de 28% à guère plus de 14%, perdant au passage lui aussi près de 60% de ses électeurs de 2012... et les communistes conservant le même pourcentage n'en perdent pas moins plus de la moitié de leurs électeurs.

Dans tous les cas c'est bien du phénomène abstentionniste qu'il faut s'inquiéter plus que de la "montée" du FN dont le résultat ne tient qu'à l’arithmétique d'une résistance à l'érosion plus forte que dans les autres formations politiques.
L'abstention devient si massive qu'elle traduit bien une démarche politique, une posture de défiance par rapport à celles et ceux qui dessinent un paysage politique complètement artificiel et où les responsables politiques semble d'autant plus impuissants à servir les intérêts des populations qu'ils ne font qu'obéir aux injonctions de groupes de pression du monde économique qui s'est accaparé le monde et ses richesses dans le processus de mondialisation. 
"C'est pas moi, c'est Bruxelles !" 
"C'est pas nous, c'est la Chine..."
"... sans compter avec le terrorisme autant que possible intégriste et musulmans..."

Nous sommes rentrés dans l'ère des boucs-émissaires qui renvoie chacun face à ses peurs.

Les conflits qui émaillent tous les continents illustrent les dangers de cette dérive antidémocratique ; et à l'intérieur la multiplication des foyers de tensions mettant en scène des protagonistes "non institutionnels" fait de même. Organisations politiques ou professionnelles se voient dépassées par les "zadistes" ou autres "bonnets rouges", la "manif pour tous" et combien d'autres à l'extrême droite, de Civitas au Printemps français ou au GUD...

La reconquête des électeurs pour que vive une véritable démocratie passe par la réhabilitation de la nature et du rôle des organisations politiques, syndicales et associatives après que la personnalisation et la "professionnalisation" du pouvoir aient été mises au ban de la vie publique dans tous les domaines.


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