mercredi 10 décembre 2014

Au choix


Lorsqu'il est question de "nouvelle génération" deux grandes hypothèses sont posées ; soit il s'agit de l'éclosion d'une nouveauté, soit on assiste à un passage de relais entre deux phases consécutives d'un processus qui file dans le temps.
La lecture des textes issus de la dernière conférence nationale me conforte plutôt dans la première option. L'héritage idéologique devient encombrant pour les "nouveaux communistes" et la modernité des postures électoralistes a pris le pas sur le travail opiniâtre des militants trop "à l'ombre" pour plaire. 
«La notion de l’utilité du service public, de sa mission de répondre aux besoins de la population s’est fortement atténuée devant la réalité concrète très dégradée. »
Pourquoi pas partager le constat ? Mais un état de fait ne fait pas un projet et  quand sur le terrain d'un département le glissement du "service public" au "service au public" devient la colonne vertébrale d'un débat de gestionnaires confrontés à une raréfaction des moyens, on peut légitimement se poser la question du sens de l'action des communistes.
S'agit-il de poser les meilleurs pansements sur les jambes de bois des estropiés du capitalisme ou plutôt de PENSER avant d'agir sous la contrainte pour s'autoriser à refuser d'agir dans un ricochet infernal de renoncements qui ne fait  que contribuer, au mieux en traînant des pieds, aux régressions sociales conduites par le pouvoir (politiques sociales, éducative ou de santé par exemple).

Le parti communiste n'a pas besoin de rénovateurs, marchands de badigeon sous quelque appellation qu'ils se présentent, mais de militants respectueux de l'histoire d'un parti qu'ils connaissent et reconnaissent comme le leur pour mieux en assumer l'héritage, en développer le patrimoine idéologique et projeter des perspectives d'avenir mobilisatrices pour son renforcement.

Empêtré dans la fracturation excessive d'une gauche minoritaire dans l'expression électorale de l'opinion, incapable de raccrocher ne serait-ce qu'à la marge, les évadés du théâtre d'ombre de la démocratie que sont devenues des élections massivement boycottées, il se perd dans la facilité d'une appréciation des situations "au coup par coup" dont le désordre résultant finit d'achever sa désaffection.
Les idées du projet sont généreuses ; elles peuvent pour beaucoup servir de base à la réflexion sur un projet d'avenir ; encore faudrait-il que leur pertinence ne soit pas ruinées par l'exercice du pouvoir sous d'autres jougs.

Aucun commentaire: