Risk, c'est son nom d'aujourd'hui. A l'origine ce jeu de société inventé par Albert Lamorisse en 1957 était intitulé "La conquête du monde". L'auteur du jeu était aussi cinéaste, le plus souvent pour un public d'enfant -il a réalisé "Crin Blanc"- œuvrait alors en pleine période de guerre froide. Ce jeu de guerre, d'apparence bien moins violent que ses frères qui ensanglantent les écrans ne manque pas d'interroger cependant ; et c'est du côté de la géographie et de la carte politique du monde qu'il faut jeter un coup d’œil.
Le jeu connait une multitude de variantes avec des plateaux proposant des "terrains de jeu depuis l'antiquité à nos jours et avec des versions inspirées des films de science-fiction. La carte du plateau de base actuelle règle beaucoup des problèmes du monde en faisant disparaître la Russie sous l'espace d'une grande Ukraine, tout le Moyen Orient est désormais unifié et la Chine un peu rétrécie. Par ailleurs quelques entités au relent colonialiste émaillent aussi cette cartographie géopolitique pour le moins approximative...
Mais pourquoi s'en inquiéter ? Ce n'est qu'un jeu... et les joueurs vont s'affronter à coup de régiments, de cavalerie et d'artillerie sans que le plateau ne dégouline du sang des victimes.
Dans un monde où la guerre est désormais affaire de pro...
Dans un monde où la guerre fait bouger les frontières des ambitions de puissants bellicistes plus facilement que celles de la misère des peuples...
Dans un monde où l'assaillant ne RISQUE PLUS la vie de ses populations et l'intégrité de ses forces avec le truchement de quelques drones pilotés à la manette de jeu d'un fauteuil à l'autre bout du monde...
Dans un monde de violence universelle, la guerre reste un jeu dangereux.
Et la réalité dépassera l'affliction tant que le père fouettard gardien du temple capitaliste distribuera les jeux guerriers aux garçons et les petites mallettes roses des missions humanitaires à leurs petites sœurs.
Et il n'y a pas là qu'une question de sexisme à régler entre filles et garçons dans un monde où la guerre est plus souvent chaude que froide !
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