dimanche 16 décembre 2012

waouh !

Ces deux derniers jours les communistes devaient se prononcer sur le texte de base commune de discussion du prochain congrès en février prochain.
Outre les imperfections du processus d'information qui conduisit quelques adhérents à méconnaître les textes proposés au choix faute d'en avoir été destinataires, beaucoup d'autres rechignant à la lecture, le phénomène en lui même mérite une observation attentive pour en apprécier l'ampleur et la véritable nature du résultat.
Pour le département de l'Allier il semblerait que le nombre des inscrits par rapport au scrutin de 2008 ait baissé d'un quart en passant de plus de 1200 à 900.
Ensuite le texte proposé par la direction nationale qui avait recueilli près des trois quart des suffrages il y a quatre ans n'en retient plus qu'à peine deux tiers aujourd'hui ; les textes alternatifs profitant d'un mouvement de 6% en leur faveur. Cette évolution ne se retrouvera vraisemblablement pas au niveau du résultat national. 
S'en arrêter là serait déjà inquiétant pour une stratégie pourtant éprouvée au fil de quatre années d'échéances électorales et dont les résultats sont ainsi jugés.
Plus grave certainement serait le diagnostic si l'analyse de situation s'approchait du réel. L'expérience que j'ai pu vivre comme d'autres avec les deux tiers des votes favorables au texte de la direction nationale obtenus après l'aveu et la constatation que personne des votants à l’exception d'un seul n'avait lu les textes proposés au choix, quelques rares en ayant lu les résumés !
La lecture de l'article de l'humanité en date du 16 décembre "Les communistes ont voté pour rallumer les étoiles" ne peut qu'en laisser plus perplexe encore par rapport aux résultats et à leur analyse !

Il ne s'agit pas d'un exercice facile ; la démocratie est bien ressortie défigurée de la consultation interne de l'UMP et elle râle encore tous les jours sous les coups de Coillon et Fipet. Au parti socialiste, cette pratique ancestrale de la culture du consensus sur le terreau de la division n'a jamais produit que deux effets, celui de l'accord sur le plus petit dénominateur commun pour expliquer les insuffisances du consensus mou désormais au pouvoir, et la chute régulière de quelques copeaux, Chevènement avant-hier, Mélenchon hier, d'autres aujourd'hui avant ceux de demain...
En emboîtant le pas à ces pratiques sensé valoriser et respecter la diversité notre parti s'empêtre dans la nécessité de contrôler ces divergences (cf. modification des statuts) et en sclérose des positions. Pour que le discours sur l'enrichissement par la différence soit crédible, encore faudrait-il que toutes les voix aient également droit au chapitre pour contribuer au bien commun. Tout l'art de l'exercice consiste à conserver en interne une forme d'opposition bien contrôlée et sans accès "aux manettes" tout en acceptant le "dégraissage" régulier des éléments les plus turbulents. Il suffit d'explorer les composantes du "Front de Gauche" pour retrouver dans nombre de ses petites composantges des "ex" du PCF. Robert Hue en était parti tout près du PS et d'autres à la FASE ou ailleurs... Contrairement au pertes du PS, ce ne sont pas les plus exigeants à gauche qui s'en vont.
Si le résultat ainsi commenté par Pierre Dhareville : "Les adhérents du Parti communiste français ont largement adopté, à 73,15% des suffrages exprimés, pour le texte "il est grand temps de rallumer les étoiles, humanifeste du parti communiste français à l’aube du siècle qui vient." Les militants ont voté ces vendredi et samedi, avec une participation en hausse depuis le dernier congrès..." est essentiellement appuyé sur les suffrages de camarades qui n'ont pas lu les textes en jeu, le poids du résultat ne peut qu'en être amoindri.
Ne devrait-on pas constater que cette forme de pseudo-débat nuit à la dynamique aujourd'hui indispensable à gauche pour à la fois faire sortir les socialistes de l'ornière social-libérale et combattre efficacement une droite toujours revancharde ?

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