jeudi 13 décembre 2012

Migrations

Les migrateurs ont leurs habitudes, et elles leur sont vitales.
Parfois sous la pression des hommes quelques grands nomades deviennent sédentaires...
Le mouvement régulier des saisons peut guider la migration ; c'est "le grand chassé-croisé" des vacances ou la "ruée vers l'or blanc" des prochaines semaines !
Des mouvements moins perceptibles calés sur une autre échelle de temps permet à certaines espèces de coloniser de nouveaux territoires, souvent poussés par la nécessité de la survie. L'ours blanc juché sur les confettis d'une calotte polaire en morceaux y songe vraisemblablement ; tout comme nos frères d'Afrique tentant de gagner la rive nord de la Méditerranée pour survivre au péril de leur vie, les migrations humaines sont rarement poussées par la fortune.
Les thèses abruties de la droite jusqu'à son extrême sur le sujet des mouvements migratoires vont à l'encontre de la nature même du développement humain fondé sur l'enrichissement par le métissage. Elles en deviennent même criminelles dès lors qu'elles s'aventurent sur le terrain de la "pureté de la race"   qu'Hitler et les fascistes de tout poil avaient instituée en modèle voila un peu plus d'un demi siècle. Il n'est pas de trop aujourd'hui de se souvenir des "migrations" accompagnées de la déportation ; celle des opposants politiques avait précédé celles de minorités "indésirables", avant que l'industrialisation de l'horreur soit couronnée par la Shoah.
Aujourd'hui que de discours ne fait-on pas sur la prise en charge du grand âge, sur la dépendance quand on ne l'habille pas d'une plus présentable "perte d'autonomie" ? 
Dans ce même temps on évite d'évoquer la misère des pensions et des retraites et on propose d'en reculer l'échéance... c'est toujours ça de gagné ! Et pendant ce temps les marchands d'assurance ou les grands sociétés d'exploitation de maisons de  retraite "travaillent".

Mais que fait-on des "vieux" quand on les "exporte" vers le Maroc où la misère de leur retraite devient comme par miracle une petite opulence dès qu'on a franchi Gibraltar. Certains ne vont pas si loin et se contentent du soleil d'Espagne où de véritables camps, pardon "villages" de seniors étrangers s'installent.
Tout se passe comme si les migrations sud-nord des pauvres d'Afrique ou nord-sud des pauvres d'Europe étaient calées sur la boussole de la misère poussant des individus à se déraciner d'eux-mêmes. Derrière ces phénomènes dont on aimerait nous faire croire qu'il s'agit du libre choix des individus quand verra-t-on la main du capital dictateur et de ses frasques profitables ?
Maintenant il est une autre forme de migration dont les médias sont peu friands pour pisser l'encre des Unes racoleuses : ce sont celles qui font voyager les capitaux et le travail en laissant les travailleurs à quai.
Pour ne prendre que l'exemple de l'industrie automobile, Peugeot-Citroen qui sacrifie quelques milliers d'emplois à Aulnay importe de Tchéquie les 107, les C1, les C3 Picasso de Slovaquie, les RCZ d'Autriche, ,les C-Zéro du Japon, les 4007 et C-Crosser de Hollande après les avoir fait venir du Japon, l'Italie ou l'Espagne produisent les Partner, Boxer Jumper, C4 Picasso...
Renault n'est pas en reste avec la Twingo produite en Slovénie, la Clio estate et la Fluence en Turquie, Latitude et Koléos en Corée du sud, Modus et Mégane en Espagne...
Le moteur de ces délocalisations vers les pays à "bas-coût" salarial et social tournent à plein régime. Et c'est bien là qu'il faut repérer les fondamentaux du système. On vous dira que pour que les populations paupérisées de chez nous aient accès à l'automobile, il faut leur livrer à un tarif qui impose qu'on les fasse fabriquer à bon marché... Ce qu'on omet d'évoquer, c'est peut-être que les marges profitables n'en sont que meilleures en soutirant aux plus pauvres le peu qui leur reste, puisqu'à force de délocalisations faisant peser une pression énormes sur les travailleurs en matière d'emploi et de prétention salariale, les maîtres de la finance jouent sur les deux tableaux, exploitant à l'ouest avec chômage et précarité et à l'est avec le frein au développement économique et social.
C'est aussi ça l'Europe indifféremment libérale ou social libérale, terrain de jeu du capital que l'incantation d'une "Europe sociale" ne bouscule en rien.
Une autre forme de migration, plus discrète pour ne pas dire secrète fait voyager de gros poissons avec leurs bagages de luxe bien garnis vers la félicité des paradis... fiscaux : ilôts caribéens, Luxembourg, Suisse ou Belgique pour les plus casaniers !
L'humanité, tout comme la planète qui la porte (qui souffre bien souvent pour la supporter), n'ont jamais eu vocation à l'immobilisme ; la vie est mouvement, tout naturellement. Pour qui fait du vélo, c'est une garantie évidente de l'équilibre !
Mais les mouvements contraints ne l'ont jamais été que pour le profit particulier contre le bien commun ; et c'est peut-être autour de cette dialectique du mouvement "coopération vs concurrence" que devrait s'articuler la réflexion autour d'un projet communiste respectueux de nos racines et mobilisateur pour l'avenir de l'humanité.



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