lundi 31 décembre 2012

L'important...

Le monde d'aujourd'hui, celui qu'on dit "moderne", est marqué au sceau de l'apparence. Les médias font et défont les heurs et les malheurs des choses bien plus que le talent des producteurs. Ce monde de la starisation n'épargne aucun domaine, débordant largement le champ du spectacle ou du sport - spectacle pour investir celui de la culture et, plus grave pour la démocratie, celui de la politique.
Les campagnes électorales américaines, qui préfigurent les nôtres à quelques années près, l'illustrent abondamment : on se mesure à compter les like et les amis de Facebook, sans négliger les "millions de tweet"...
Les idées dans tout ça ?
L'important c'est d'être hissé sur le pavois, bien en visibilité au-dessus de la multitude des gogos qui vous portent, aussi intellectuellement investis que la foule du concert partagée entre les premiers rangs dont les tripes sont secouées au rythme des basses et les derniers qui tenteront d'imaginer la binette de leur idole dans la lumière des écrans géants...
La musique dans tout ça ?
La où les choses deviennent intéressantes à disséquer, c'est à l'observation des usages des moyens technologiques aujourd'hui accessibles. Là où il y a du fric à faire, la morale et l'humanité s'évaporent ! De grandes société musicales viennent de se faire épingler pour avoir gonflé artificiellement les statistiques de fréquentation des clips de leur écurie vus sur un site de vidéo en ligne. Chacun comprendra que les clients seront plus enclins à acheter le CD de la vedette encore inconnue dont le clip est visionné trois millions de fois que pas du tout ! Quelques petits malins ayant flairé la bonne affaire en servant aux tricheurs le service qui va bien ; ils ont trouvé le moyen de gonfler les statistiques miracles... pour le plus gros tricheur les statistiques ont été ramenées de 850 millions de visites à guère moins de trois millions !
La mesure de l'impact des médias s'en trouve d'un coup nécessairement contestable ; du fait de l'impact financier de la publicité lié au degré d'exposition médiatique la tentation peut être grande dans ce monde où l'apparence prime sur le fond, l'avoir sur l'être et le fric surtout sur tout, d'abattre la frontière du réel et du virtuel. La frénésie sondagière toujours présente ne serait-elle pas suspecte au point de devenir le premier outil de manipulation d'opinion ?
Les primaires tant vantées à droite comme à gauche font partie de ce paysage où l'important est dans le buzz, dans le bruit qu'on fait autour plutôt que dans la chose... Il est vrai qu'en grattant un peu le vernis on peut apprendre à frémir (cf. "plus belle la vie" avec DSK).
Et la démocratie dans tout ça ?

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