mardi 11 décembre 2012

Scrutez l'horizon !

Dans notre pays, et à tous les niveaux, il est symptomatique de voir le phénomène électoral prendre d'autant plus d'importance dans l'imaginaire collectif qu'au fil du temps la démocratie régresse.
Les primaires dites "citoyennes" des socialistes en ont été un bel avatar et la cacophonie calamiteuse de l'UMP couronne fort bien l'épisode.
C'est un peu comme dans la cour de récré de la maternelle, rassurez-vous ce n'est qu'un jeu, ce n'est pas pour de vrai... C'est simplement pour conditionner l'opinion et emprisonner les consciences dans un soi-disant choix qui leur est étranger. Il est tellement intéressant d'immobiliser l'opinion de droite en occupant le terrain médiatique avec la querelle des roses plus ou moins pâlichonnes qui désignera le champion du tournoi présidentiel...
Il est tellement intéressant d'anesthésier l'opinion de gauche en occupant le terrain médiatique avec la guerre picrocholine des bretteurs fatigués Coillon et Fipet pour désigner un chef de tribu sans pavois.
Certains mettent l'accent sur les querelles d'ego, des ambitions démesurées et la prise de marques pour des échéances électorales lointaines... Pourquoi pas ? La République est généreuse avec ceux qui la forment.
Mais au fond n'est-ce pas plutôt la tragique asphyxie de la démocratie qui se joue en coulisse des palais de la République ?
Toutes ces gesticulations n'ont de cesse d'éloigner les citoyens de leurs mandataires ; ces derniers le ressentent peut-être confusément puisqu'ils déploient des trésors d'ingéniosité pour ressusciter une démocratie grimée de participation ou de citoyenneté quand elle n'est pas dite active ! Certaines municipalités vont même jusqu'à recruter un "chargé de mission "démocratie participative" ! C'est certainement un beau métier dans le domaine de la communication... A quoi ça sert d'être élu si, après le recours systématique aux cabinets de conseil pour fournir des idées sur les réalisations nécessaires et la conduite des projets, il est maintenant indispensable d'avoir ses conseillers en "démocratie participative" ? Dans la machine théoriquement démocratique du gouvernement du plus local et jusqu'au niveau national, la prolifération des couches intermédiaires n'a de cesse d'éloigner les responsables de leurs responsabilités et de ce fait de promouvoir les ambitions personnelles au détriment des compétences compétences.
C'est ce fossé séparant les élus du peuple qu'ils représentent qu'on évoque parfois en commentant le taux d'abstention un soir d'élection... Jour de promesses s'il en est ! mais après, c'est fini jusqu'avant la prochaine échéance...
Aujourd'hui, à plus de dix-huit mois des élections municipales, les grandes manoeuvres sont lancées ! et c'est un spectacle cocasse, et d'autant plus dérisoire dans les petits villages de la ruralité profonde, de voir valser les appétits au bal des prétendants.
Du niveau national jusqu'au plus petit village le mauvais exemple est trop souvent donné.
Engagement, compétences, qualités humaines et professionnelles, droiture et respect ne sont pas nécessairement inscrits au cahier des charges et c'est peut-être ce qui justifie les agissements de l'ombre visant à créer les états de faits qui seront ensuite proposés comme des éléments de choix incontournables. 
Ce rabougrissement de la démocratie qui vise à déposséder les citoyens de leurs choix dans un système de pré-contrainte plus ou moins consciente ne saurait satisfaire les communistes attachés à la perspective d'une démocratie aboutie, mobilisatrice et respectueuse du peuple et de ses choix. La conduite des affaires publiques est chose politique, où qu'on soit et quoi qu'on en dise.
Pas de précipitation ! Ne suffirait-il pas d'être exemplaire aujourd'hui pour mériter d'être candidat demain ? 


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