dimanche 10 juin 2012

sans surprise... ou presque !

Les urnes ont rendu leur verdict, et cette soirée électorale  restera comme le prototype du non événement. L'élection présidentielle va vraisemblablement produire son accessoire parlementaire conforme.
Depuis dix ans et l'initiative funeste de Jospin, l'élection législative est à la remorque des élections présidentielles, renversant l'ordre des choses dans une démocratie qui se voudrait parlementaire tout en sombrant dans le présidentialisme... au plus grand bonheur des deux formations qui jouent d'une alternance tranquille bleu blanc rose.
Quant au résultat du Front de Gauche, il est sans grande surprise à la hauteur des moyens des personnels politiques qui l'ont accaparé, bien loin des ambitions et des espoirs affichés.

Pour sa part le Parti Communiste ne devrait pas trop avoir à en souffrir tellement il était absent des discours comme des affiches.
Cette élection nationale porte peut-être dans son résultat la première justification des alertes des communistes qui s'inquiétaient de voir une tactique électorale tenir lieu de stratégie dans un paysage politique où les fondements idéologiques et les exigences en terme d'engagement devenaient accessoires.
Encore du temps perdu ! comme si la misère du monde pouvait encore attendre, comme si les souffrances du quotidien s'apaisaient en s'épanchant en larmes roses...

Quant au résultat du Front de Gauche, il est sans grande surprise à la hauteur des moyens des personnels politiques qui l'ont accaparé, bien loin des ambitions et des espoirs affichés.
Pour sa part le Parti Communiste ne devrait pas trop avoir à en souffrir tellement il était absent des discours comme des affiches.
Cette élection nationale porte peut-être dans son résultat la première justification des alertes des communistes qui s'inquiétaient de voir une tactique électorale tenir lieu de stratégie dans un paysage politique où les fondements idéologiques et les exigences en terme d'engagement devenaient accessoires.
Encore du temps perdu ! comme si la misère du monde pouvait encore attendre, comme si les souffrances du quotidien s'apaisaient sous l'onguent des promesses, comme si l'écriture de l'avenir pouvait s'affranchir de la grammaire d'hier...

Jamais dans une histoire bientôt séculaire les communistes n'ont eu l'intention ou l'opportunité de gouverner seuls le pays qu'ils ont tant contribué à construire, solidement ancré sur ses fondements républicains et démocratiques.
Si jamais des alliances considérées opportunes ou des soutiens calculés positifs se sont avérés décevants c'est le plus souvent dans la difficulté rencontrée avec des partenaires peu regardants sur la tenue des promesses.
L'exemple si souvent ressorti de la Résistance à l'occupant nazi et de la participation des communistes à la victoire et à la reconquête de la démocratie sur la base du programme du Conseil National de la Résistance ne doit pas être amputé de deux observations :
le cadre exceptionnellement exigeant de l'action ne supportait guère de faiblesse dans l'union sauf à compromettre la crédibilité de l'engagement et la réussite de l'entreprise.
De Gaulle s'est "débarrassé" au plus vite des ministres communistes... non sans avoir laissé le temps à Ambroise Croizat d'accoucher de la sécurité sociale.

Plus tard les communistes ont eu raison assez seuls longtemps dans la lutte contre le colonialisme. La solitude n'exclut pas la juste raison.

L'ambition du "Programme commun" en 1972 n'a pas corrigé l'incapacité à exploiter le flux de 68 endigué par la droite.

Et depuis on a passé plus de temps à gloser sur le périmètre et les formes de l'union des forces de gauches qu'à en nourrir le sens et la portée face aux deux grands courants qui s'accommodent du capitalisme : la droite et le social libéralisme qui ne manquent pas, eux d'outiller leur ambition du pouvoir au point de s'être installés dans une logique de bipartisme qu'ils voudraient indépassable.

Qu'on le veuille ou non, le communisme pré-existait en France bien avant qu'il ne se formalise dans les débats tranchés du Congrès de Tours en 1921. C'est d'ailleurs ce long temps de gestation qui l'a fait naître à terme. Comme toutes les créations des hommes il doit se prémunir de leurs faiblesses. La plus pernicieuse dans son installation insensible dans l'action est certainement l'ankylose qui laisse oublier que le temps passe avant d'en éveiller les douleurs. Le Parti Communiste a vécu pendant les décennies d'après-guerre sur la légitimité de la victoire sur le nazisme et le fascisme, gagnée à la force du sang des communistes dans la Résistance et de l'engagement des soviétiques avec les alliés occidentaux.
Les entorses à l'idéal socialiste, masquées par la guerre froide n'ont qu'éclaté plus fort quand le bloc de l'est s'est effondré sous les coups répétés du capitalisme triomphant.



Un nouveau badigeon sur une peinture écaillée, ça ne le fait pas sans apprêt avant ! Chacun sait que pour obtenir un bon rendu, la couche de finition ne suffit pas, et la qualité tient surtout à la préparation, à tout ce qui est caché par l'ingratitude du résultat.

Pris dans la tourmente de l'accélération du temps certains l'auraient-ils oublié ? Quand d'aucun semble né avant ses grands parents d'autres sont quasiment élus avant d'être candidats.

En matière de culture politique, il va falloir retrouver la raison et réfléchir à la méthode en même temps qu'au fond. Si aujourd'hui on peut pratiquer le semis direct, sans préparation du sol en un seul passage, il n'est pas dit que le respect de la terre passe par là. Prendre le temps d'un labour à l'automne, s'autoriser une petite culture dérobée, laisser agir le temps n'est pas du temps perdu pour peu qu'on sache utilement l'occuper.
C'est ce travail obscur et patient qui s'invite à la table des communistes aujourd'hui.

Il sera toujours temps de faire la fête après, si tant est qu'il y ait quelque chose à fêter.


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