lundi 4 juin 2012

évidence...

Avoir raison trop tôt n'a rien d'une fierté et ne sert à rien ; bien au contraire ! c'est la pire des punitions que de ne pouvoir faire comprendre ce qui, demain, deviendra l'évidence commune. Et, jamais celles et ceux qui avaient vu juste à temps n'auront tant d'éloge que les visionnaires du lendemain.


Die Linke vient de traverser, et traverse encore une crise de première grandeur en Allemagne. Cette nouvelle gauche qui sert d'étendard à notre "front de gauche" ou au "syriza" des Grecs est en prise avec un dilemme intordable pour qui veut s'ancrer à gauche :

  • l'option des "réalistes" prêts aux concessions nécessaires pour participer avec les socio-démocrates au gouvernement.
  • l'option des plus "radicaux" qui ne veulent pas en rabattre sur leur radicalité...

A se chamailler sur cette déchirure, le parti a perdu ses élus dans deux Länder. Et, autre curiosité qui n'en n'est pas une pour qui observe la politique allemande depuis des années, les plus exigeants sont à l'ouest et les plus accommodants sont à l'est ! 
Comparaison n'est pas raison, MAIS...

Les péripéties allemandes du moment sont bien le prototype des tensions qui vont resurgir dans le Front de Gauche en France dès que les dirigeants du parti communiste auront donné leur feu vert à ce nouveau parti pour en finir avec ce que d'aucun considèrent comme le modèle dépassé d'un parti révolutionnaire.
Si l'attelage incertain des dépités de partout devait fonder l'espoir d'une nouvelle gauche en capacité de se mesurer avec le social libéralisme et de combattre la droite,  le résultat en serait mesurable quelque part, en France ou ailleurs, et même jusque dans nos communautés de communes !
Force est de constater que ce n'est pas le cas et que ces accommodements avec les règles et les convictions ne conduisent qu'à un dépérissement de l'option du changement radical. La preuve est au moins faite que les urnes, tant qu'elles ne verront passer que des opportunités d'opportunisme, n'accoucheront jamais du changement que les crises sociales, économiques, politiques et morales exigent aujourd'hui.
Le débat qui va resurgir, dès le résultat des législatives connu, sur la participation des communistes au gouvernement de gauche dirigé par les socialistes, est dans la logique de ces affrontements internes à la gauche dite "radicale".
D'un côté les amateurs de place au soleil, de l'autre les soutiers de l'ombre. La gloire ne sied toujours qu'aux uns sur la sueur des autres (qui n'ont jamais réclamé que le respect plus que cherché la gloire).


Alors, demain, au nom du réalisme, ne va-t-on pas poser la question qui va fâcher le bel assemblage du Front de Gauche qui, de la voix de Mélenchon dit NON, et qui entend Laurent sussurer pourquoi pas, c'est à voir !
Le Front de Gauche aurait dès lors rattrapé Die Linke dans l'histoire de ses contradictions.
Aujourd'hui c'est trop tôt ; demain ce sera peut-être évident.

Aucun commentaire: