lundi 21 mai 2012

Stupide ?

"Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît."
Audiard , le père, fleurissait ainsi le dialogue des "Tontons flingueurs" dans la réplique culte de Lino Ventura...
L’universitaire italien Carlo M. Cipolla, spécialiste de l'histoire économique, s’est penché sur ce phénomène si banal qu'est la stupidité. En identifiant les lois fondamentales qui la régissent, il construit son argumentaire et explique comment la reconnaître.

L'Humanité Dimanche du 16 mai présente cet ouvrage comme un clin d'oeil à qui veut bien sérieusement se pencher sur les errements de la pensée et des comportement qu'un simple badigeon médiatique élève quotidiennement au rang de Nobel de l'intelligence.

Que sont donc les cinq lois de l'humaine stupidité ?
1. Chacun sous-estime toujours inévitablement le nombre d'individus stupides existant dans le monde.
2. La probabilité que tel individu soit stupide est indépendante de toutes les autres caractéristiques de cet individu.
3.L'humanité se divise en quatre grandes catégories : les crétins, les gens intelligents, les bandits et les êtres stupides.
4. Les non-stupides sous-estiment toujours la puissance destructrice des stupides.
5. L'individu stupide est le type d'individu le plus dangereux.

Le petit bouquin à 7 euros définit le crétin comme celui qui agit au bénéfice de l'autre en même temps qu'à sa propre perte, les gens intelligents comme ceux dont l'action est profitable aux autres en même temps qu'à eux-mêmes, les bandits agissant à leur profit tiré de la perte des autres...
"... est stupide qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d'autres individus, tout en n'en tirant lui-même aucun bénéfice et en s'infligeant éventuellement des pertes."

Si l'auteur note que l'individu stupide est plus dangereux que le bandit, c'est bien qu'il a noté que dans nos démocraties, si la loi protège contre le bandit, elle ne punit guère la stupidité.

"L'essentiel à retenir -écrit-il- est que le résultat de l'action d'un parfait bandit est purement et simplement le transfert de fortune et/ou de bien-être. Après l'action d'un parfait bandit, le bandit dispose sur son compte d'un plus qui équivaut exactement au moins causé à autrui...
Dans un pays sur la pente descendante, la fraction d'êtres stupides reste égale à x ; cependant, dans le reste de la population, on remarque parmi ceux qui détiennent le pouvoir une prolifération inquiétante de bandits à tendance stupide..."

... à lire sans modération pour décrypter autrement les journaux de 13 heures ou les résultats électoraux !

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