Face à face et côte à côte.
Ce soir les deux candidats qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle vont se retrouver sur le plateau du studio et sur tous les écrans et la plupart des radios. Il faut absolument que l'audience soit au rendez-vous pour cet affrontement bien préparé. De la largeur de la table à la hauteur des chaises, jusqu'à deux climatisations particulières sous la table pour que chaque champion ne puisse souffrir du moindre coup de chaleur... L'événement médiatique est bien là et personne ne peut y échapper.
Chaque citoyen se doit bien sûr de s'informer et de mesurer les arguments de l'un comme de l'autre pour confirmer son prochain choix dominical.
Est-il vraiment besoin de ce spectacle pour satisfaire l'ego des deux candidats promis depuis des mois à la dispute finale ?
Que reste-t-il de démocratie dans ce grand barnum qui autoriserait le temps d'un week-end l'expression des intentions politiques de chacun pour s'empresser de contraindre tous les citoyens, sitôt les lampions du premier tour éteints, à se ranger du côté du moins pire.
A aucun moment tous nos experts politologues ne s'interrogent sur cette mascarade présidentielle qui confisque la parole du peuple au profit des grosses écuries capables d'investir des cents et des milles pour dresser l'opinion comme on forme l'otarie à tenir sa balle en équilibre. Le Front de Gauche a secoué un peu le cocotier consensuel du bipartisme entre UMP et PS
Aujourd'hui, François Hollande dit bien que Nicolas Sarkozy a échoué dans les cinq années de son premier mandat présidentiel.
François Hollande se trompe
; Nicolas Sarkozy a relativement bien réussi dans l'ensemble de ses insupportables projets. N'a-t-il pas jeté par dessus bord plus de 160 000 fonctionnaires et sabré dans toutes les dépenses publiques pour mieux dégager les milliards promis à ses amis déjà milliardaires ?
N'a-t-il pas renvoyé à leur misère initiale des dizaines et des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui croyaient trouver en France l'espoir de vivre et la liberté ? N'a-t-il pas bradé l'indépendance de notre pays à l'ambition guerrière de l'OTAN en petit valet docile de l'impérialisme américain ? N'a-t-il pas sans cesse flatté les plus sombres instincts d'une extrême droite vociférant la haine ?
Que faudrait-il encore concéder à sa réussite ? une justice à la peine ? Un service de l'emploi qui s'eeffondre à mesure que la foule immense des sans emplois grandit ? Un service de santé bien malade ? La retraite à point d'âge ?
Non, toutes ces misères faites au peuple de France au prétexte fallacieux d'une crise bien entretenue sont bien les réussites dont le candidat de droite se flatte bruyamment.
Le social libéralisme dont le candidat socialiste porte l'étendard peut-il porter d'autres perspectives que celles de ses pairs de Grèce, d'Espagne ou du Portugal ? Ses propos et le fond de son programme ne lèvent pas le doute. Ses dernières déclarations sur l'immigration (trop de clandestins) non plus, pas plus que ses tergiversations sur les mesures à prendre pour redonner aux travailleurs la part de plus-value dont ils sont spoliés par la voracité du capital depuis des décennies, bien peu de choses en vérité porte à l'enthousiasme à l'aube du changement, maintenant. Bien peu de choses, si ce n'est la perspective du soulagement, de l'impérieuse nécessité de dégager Sarkozy.
Malgré tout, bonnet blanc et bonnet rose ?
C'est pas du tout la même chose !
Une raison nécessaire et suffisante pour voter Hollande contre Sarkozy !
Au second tour, les lampions des mesures un tantinet plus révolutionnaires du Front de gauche sont éteint, mais il ne faudra pas tarder à les rallumer pour les législatives si on veut que le changement promis par François Hollande passe le cap du printemps.
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