La solution à gauche que les grecs ont semble-t-il plébiscitée lors des élections législatives est structurée dans le rassemblement d'une douzaines d'organisations sous la bannière de Syriza. Alexis Tsipras, leader de ce rassemblement était récemment reçu en France par pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon qui portent une analyse proche de Syriza.
Les socialistes grecs, tout comme la droite n'ont fait qu'accompagner la descente aux enfers d'un peuple étranglé par la loi du capital.
Qu'il se rebiffe n'est que normal et salutaire. la réédition en juin des législatives ne peut qu'amplifier le mouvement déjà entamé et renforcer l'option du "front de gauche" grec de Syriza.
Le parti communiste grec est présenté comme marginalisé dans le processus politique qui se jouerait autour d'une recomposition de la gauche.
Ainé de trois ans du PCF, le KKE résiste dans la turbulence.
Le rassemblement des forces opportunistes alliées à ceux qui ont quitté le PASOK (parti socialiste grec) ressemble fort au mécanisme du "Front de Gauche" soutenu en France par le PCF.
Il subsiste en Grèce, à la gauche de la social-démocratie une "gauche démocratique" à la marge de Syriza.
La gauche radicale n'est pas encore unie en Grèce.
Toute extrapolation est certainement hasardeuse d'une situation grecque dans l'espace politique français.
Cependant comment ne pas y reconnaître les ressorts d'une tentative de troisième voie à gauche qui cherche à faire sa place entre les deux options historiques du socialisme : la social démocratie et le communisme.
Le maintien et la droitisation social libérale des socialistes d'un côté, la marginalisation du parti communiste de l'autre fixent les marges de manoeuvre de l'agglomérat disparate qui s'opère entre les deux de forces essentiellement ressorties de scissions marginales des deux grands courants.
Le processus de recomposition grec est sensiblement plus avancé que le modèle français du Front de Gauche et la survivance du parti communiste grec est un signe intéressant à observer. Il préfigure certainement le coeur du débat du prochain congrès du PCF, quand il aura lieu (*), et qui devrait trancher entre le maintien d'une organisation indépendante et la fusion dans une nouvelle entité politique préfigurée aujourd'hui par le Front de Gauche.
La seconde hypothèse affaiblirait considérablement un parti communiste déjà bien secoué, mais ne le ferait pas disparaître du paysage pour autant ; tant que des communistes auront à coeur de faire vivre leur idéal au-delà des péripéties électorales qui tiennent lieu de bible à tant de "novateurs" convaincus de leur génie politique les organisations communistes perdureront, disponibles pour servir la cause des peuples.
"Ce que nous dénommons vérité n'est qu'une élimination d'erreurs."
Georges CLEMENCEAU
La vérité nait plus surement de l'identification des erreurs dans leurs tenants et aboutissants qu'une claire conscience politique garantit mieux que l'illusion du pouvoir dont l'onction scellerait la vérité.
Le vrai, le juste ou le bien sont-ils nécessairement faits de majorité ?.
(*) : la direction actuelle du Parti Communiste Français joue la carte de cette "troisième voie" qui s'affranchit de la rigueur idéologique indispensable au développement des grands courants politiques. Le congrès tarde à venir aussi pour laisser le temps de l'expérience qui devrait faire valider un choix pré établi du "Front de gauche sinon rien".
Faire de l'opportunisme une stratégie a bien montré par le passé la petite limite de l'exercice au centre de l'échiquier politique. Période Lecanuet jadis, mouvement radical ou épisode Bayrou aujourd'hui, celles et ceux qui font de "l'ailleurs" leur terrain d'élection ne sont à terme que les instruments dociles des grands courants qu'ils côtoient et qui en font leurs variables d'ajustement en en dictant le périmètre.
Il est symptomatique de constater que ces mouvements de recompositions de la gauche dite plus "radicale" ne s'opèrent pas à la faveur de mouvements sociaux qui en souligneraient les options progressistes, mais à l'occasion d'échéances électorales où le pouvoir et ses attributs sont l'enjeu principal dans une logique de concurrence.
Dans ce contexte, le Parti Communiste Français a plus que jamais le devoir d'exister.
Le Parti communiste Grec aussi, comme partout, tout simplement.
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