lundi 7 mai 2012

Aie rose

L'ail de Limagne est moins rose que celui de Lautrec... et pourtant, les partisans de Nicolas Sarkozy ont senti passer leur mal et leur cri de douleur est bien rose en Auvergne.
Les quatre départements de la région Auvergne font de François Hollande leur champion du second tour. Puy de Dôme, pourquoi pas ; En Allier la vieille tradition communiste s'émousse, mais la règle du désistement républicain n'est guère contestée. Mais où les choses sont un peu plus cocasses, c'est dans tout le sud de la région. Le Cantal a-t-il été contaminé par la Corrèze sa voisine ? Les vaches de salers en baissent piteusement les cornes en pensant à la peine du grand penseur du charcutage des circonscriptions de l'UMP.
La Haute-Loire elle aussi a rosi, profitant d'une bonne mère en réparation sur son piton de lave, les ponots se sont encanaillés en délaissant la leçon de leur jeunot ministre...
Quelles perspectives peuvent être dessinées par ces résultats projetés sur l'échéance des législatives ?
Sursaut de la droite qui réclame sans honte un partage des pouvoirs avec une chambre des députés UMP, c'est assez peu probable. Le modèle habituel est plutôt dans le "malheur au vaincu" avec un résultat amplifiant le premier jet.

Rééquilibrage de la gauche au détriment du parti du président et au profit du camp plus exigeant du Front de Gauche ? Difficile aussi avec un Front de Gauche porté par la candidature de Jean-Luc Mélenchon dont les comptes à régler avec le PS ne sont pas encore soldés.
En fait les premières décisions de François Hollande vont sceller le sort du résultat que la gauche peut attendre des élections législatives. Pour peut que quelques décrets bien ciblés laissent à penser que le changement est en train d'arriver et l'hypothèse d'une "vague rose" est envisageable. Il faudrait que le cadre international agressif conjugué aux croche-pied du patronat fassent émerger quelques témoignages de la pusillanimité de l'option social-démocrate pour justifier la mise en pression du bocal réformiste sur le feu d'une gauche plus radicale qui n'a pas manqué de participer à la réalisation du succès de François Hollande.
Aussi bien la composition du premier gouvernement Hollande que les mesures engagées dès ses premières semaines de mandat risquent d'avoir pour but essentiel de déminer un possible regain de la fièvre à sa gauche, tout en outillant ses troupes en campagne sur le thème "je tiens mes promesses".
S'il est un talent consommé du nouveau président, c'est bien celui de la synthèse, qui lui permit toujours de passer au travers des querelles des tendances jusqu'à s'imposer en candidat président accompli.
Ne doutons pas qu'il s'emploie à ne pas être inquiété sur sa gauche, et le Front de Gauche va devoir choisir ses angles d'attaque pour alimenter la campagne des législatives avec beaucoup de doigté pour conserver les électeurs qui l'avaient d'abord choisi pour se débarrasser de Sarkozy. Cette mission remplie, le soutien au courant présidentiel contre une résurgence de l'UMP au parlement va devoir être conjuré à force d'arguments bien affutés en se frottant l'un à l'autre :

  • la gauche est forte de sa diversité
  • la gauche est forte de son union

De telles exigences de finesse tactique ne souffriront pas les tergiversations des celles ou ceux qui viseraient quelques poste pour devenir lumières sous les projecteurs du pouvoir.



Aucun commentaire: