Pourquoi ne se pose-t-on pas la question simple du "à quoi ça sert ?"
Peut-être de peur de démasquer l'entourloupe et de vérifier que les faiseurs de sondages sont d'abord des faiseurs d'opinions.
En faut-il plus pour juger de l'usage des sondages électoraux produits dans des institutions privées gouvernées à droite ?
Philippe Poutou n'arrive pas au demi pour cent, cette fois-ci ; ça remet le phénomène Besancenot à sa place.
François Bayrou reste aux alentours des 12 %, à quoi ça sert le centre ? béquille de la droite courtisée par les socialistes...
Marine Le Pen baisse un peu autour de 16 %, à quoi ça sert une extrême droite dont le portefeuille d'idées hideuses fait le bonheur de Sarkozy...
Et si ces deux derniers se rejoignaient d'ici à quelques jours autour des 14 %...
Curieusement les sondages donnent François Hollande largement vainqueur au second tour dans une France majoritairement à droite pour peu qu'on compte les scores réalisés des uns et des autres par le passé ou même projetés demain..
Curieusement le score de Mélenchon monte vers un score à deux chiffres quand les initiatives de campagne rassemblent tant qu'il serait indécent de ne pas le signaler. Mais l'intention ne fait pas le vote !
Et, au bout du compte c'est le comptage des bulletins dans les urnes qui tranchera. Et d'ici là plutôt que de commenter la production de sondages, les médias seraient mieux inspirés des rendre compte des débats d'idées et de les susciter lorsqu'ils ne s'engrènent pas naturellement.
Plus important que le niveau des intentions de vote, il est intéressant de scruter les éléments de programme avancés par les candidats.
La stratégie Hollande du programme en points déterminés a déjà vu ses limites quand le candidat lance de nouvelles pistes pour recoller succès populaire des propositions du Front de Gauche.
La stratégie Sarkozy du pointillisme de mesures distillées au fil des jours sans cohérence programmatique autre que celle de la poursuite du service au capital vise à occulter le débat sur son bilan.
Et pour celles et ceux qui militent pour le changement, le vrai, la forme révolutionnaire tranquille, les urnes ne suffiront pas ; dès le lendemain des élections présidentielles comme législatives, la clé du changement sera dans les mains de ceux qui tiendront la rue, avec les banderoles, et sinon les fourches.
Sondez, sondeurs, votre insondable vanité sied bien au monde d'aujourd'hui dans lequel il est de bon ton de demander à l'autre de vous expliquer ce que vous pensez, ou devriez penser.
C'est le prototype insensé de la fameuse démocratie dite participative dans laquelle on assume le découplage entre le résultat du choix électoral et le discours démagogique des élus qui en sortent en questionnant leurs mandants pour connaître leurs inclinations...
Vivement la 6ème République ! et qu'elle soit populaire, pour de vrai.
« Rien n'est plus surprenant pour ceux qui considèrent les affaires humaines avec un oeil philosophique que de voir la facilité avec laquelle la majorité (the many) est gouvernée par la minorité (the few) et d'observer la soumission implicite avec laquelle les hommes révoquent leurs propres sentiments et passions en faveur de leurs dirigeants. Quand nous nous demandons par quels moyens cette chose étonnante est réalisée, nous trouvons que, comme la force est toujours du côté des gouvernés, les gouvernants n'ont rien pour les soutenir que l'opinion. C'est donc sur l'opinion seule que le gouvernement est fondé et cette maxime s'étend aux gouvernements les plus despotiques et les plus militaires aussi bien qu'aux plus libres et aux plus populaires. »
David Hume
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