vendredi 21 janvier 2011
Pas de pays sans paysan !
Pas de pays sans paysans ! Ce slogan fleure un petit air de nostalgie.
Ce slogan n'émeut guère les agrimanagers d'aujourd'hui. Dans la toute puissance illusoire que leur accorde les marchés spéculatifs ils s'autorisent à vendre la récolte qu'ils n'ont pas encore semée ! Inconscients des chaînes qui les entravent au monstre capitaliste ils en oublient la mission première des travailleurs de la terre : nourrir leurs semblables.
Mais il est vrai que les "semblables" sont une espèce en voie de disparition dans un monde où la concurrence vaut mieux que la coopération, dans une société qui préfère voir ses enfants s'entretuer plutôt que s'entraider.
"Dieu qu'il faut être con..." si j'emprunte cette vulgarité à la belle voix d'une chanson à succès, c'est peut-être qu'il n'y a pas d'alternative pour évoquer ces apprentis sorciers qui vont spéculer sur le prix de leurs graines de colza avant de s'étouffer d'indignation en voyant le prix de l'huile flamber... du blé à la baguette la culbute est la même.
S'il reste dans la paysannerie française encore aujourd'hui quelques grandes et belles consciences, elle sont souvent les premières victimes d'élus qui les trouvent "dépassés", de banquiers qui les trouvent "dépassés", de jeunes qui en oublient leur héritage en les trouvant "dépassés"...
La souffrance n'est pas la chose qu'on expose à l'envie, encore moins chez les hommes et les femmes de la terre conduits aujourd'hui aux pires extrémités, sans que le monde autour d'eux s'en émeuve. Double peine que cette indifférence à la vraie souffrance au travail à l'ombre du clinquant des grosses machines de ceux qui font mine d'incarner la modernité...
Quand mon camarade Jean-Claude inscrit la pensée de Pascal extraite des "Provinciales" en tête de son site il confirme bien ce malheureux constat qui nous afflige :
« Etrange zèle qui s’irrite contre ceux qui accusent des fautes publiques et non contre ceux qui les commettent » (Les Provinciales
Ne sera-t-il pas bientôt trop tard pour sauver l'humanité des griffes des affameurs, qui viennent piller la terre de nos campagnes ?
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