Abstention massive... Les politiques se sont pris un grand coup de pied dans les urnes, et ça fait mal !
Dans la famille abstention, Monsieur Quinevotepas n'a jamais pris le chemin des urnes, indifférent à la vie politique, rebelle à l'exercice de son droit démocratique et de son devoir civique... Madame Quinevoteplus s'était essayée à l'exercice, mais lassée du peu d'effet de ses choix, parfois aussi déçue de l'écart de la promesse à la conduite, elle a cessé de faire l'effort, convaincue qu'elle n'existait pour "les politiques" que le jour des élections... Leur grand fils Quinevotepasencore en avait bien parlé avec ses copains, mais ils se sont dit que tous ces vieux en cravate ou tailleur chic, au discours creux préfabriqué, au sourire et à la poignée de main empesés, qui causent d'autant mieux de la vie des autres qu'ils ne la connaissent plus, c'était pas la vraie vie...
Plus sérieusement, si on constate une telle désaffection pour l'expression politique par le vote, c'est peut-être parce que beaucoup considèrent, à tort ou à raison, l'inutilité du choix politique. L'absence de "retour sur investissement" provoque le désengagement...
La France s'est encore américanisée un peu plus ! Le président qui prétend nous gouverner a rassemblé sur l'étiquette de sa politique -dite de la majorité- moins du tiers de la moitié des électeurs, ce qui fait grosso-modo un sur six !
On constate ensuite les résultats "fabriqués" à grands coups d'opérations médiatiques, de petits arrangements politiciens et accessoirement des sondages qui font l'opinion.
Le Bayrou ou le Besancenot, c'est comme les piles Wonder, ça s'use si l'on s'en sert. Lors des dernières échéances électorales on avait surcoté ces valeurs, ce qui explique largement leur déculottée du week-end dernier.
Cette fois ci, l'écologie politique tient le haut du pavé. A suivre lors des prochaines échéances : Dany le rouge est vert de peur à l'évocation est présidentielles, il annonce dès aujourd'hui qu'il n'y aura pas de candidat "Europe écologie" en 2012. C'est une belle mise sur le marché au plus offrant des suffrages mobilisés aujourd'hui ? A quel candidat de droite ou de gauche va-t-il les vendre en échange de quelques sièges de députés, histoire de faire vivre son petit microcosme ? En tout état de cause cette anomalie du paysage politique français n'est qu'une arme de division massive à l'usage des deux "grands", sarkozystes ou socialistes, qui assument leur devise -diviser l'adversaire comme l'allié pour mieux régner". En son temps Mitterrand avait bien joué de piano à deux cordes en gonflant Le Pen pour affaiblir la droite institutionnelle tout en siphonnant le réservoir des communistes pour mieux les dépasser.
Le "Le Pen" a repris du poil de la bête immonde, retour au bercail des captures de Sarkozy aux présidentielles; certains préfèrent l'original à la copie, même si l'imitation est bien faite; n'est-ce pas Monsieur Besson ! L'hystérie sécuritaire, la stigmatisation de "l'étranger", le gouvernement par la peur conduisent nécessairement les esprits faibles à amplifier le phénomène, à partager leur trouille paranoïaque pour se blottir dans le giron des grandes gueules... führer, caudillo ou duce ?
La "majorité" sarkoziste prend une bonne claque, bien méritée, et depuis longtemps... Mais qu'est-ce que ça va changer ?
Le pouvoir en place va continuer à transférer aux collectivités le cambouis de sa politique tout en reprochant aux élus locaux ravis d'ajouter quelques lignes de responsabilités sur leur carte de visite d'avoir les mains sales. Comment les régions dites "socialistes" qui se sont bien complues dans la chamaillerie concurrentielle dont l'Etat révait pendant 6 ans pourraient-elles proposer un autre spectacle demain ? Le vote qui conforte les socialistes aujourd'hui ne peut que les aider à oublier leurs erreurs de conduite d'hier pour mieux les reproduire demain : les négociations d'entre deux tours à gauche en disent assez sur la gourmandise hégémonique qu'ils montrent.
Quant au Front de gauche, et en particulier au meilleur score national obtenu en Auvergne avec la liste conduite par André Chassaigne, on doit bien sûr s'en féliciter. C'est une absence de régression massive comme aux dernières présidentielles; mais on ne peut pas encore constater de percée massive susceptible d'amorcer un rééquilibrage à gauche. Le point le plus positif est certainement le rapprochement de gens plus ou moins égarés sur des chemins trop proches pour être divergents. Ils se retrouvent dans une forme de "maison commune" où ils se sentent d'autant mieux qu'ils sont bien accueillis. L'image de l'auberge espagnole ne convient pas nécessairement mais il faudra bientôt s'intéresser au règlement du loyer et des charges... Voire même trouver un syndic pour la copropriété avant 2012.
Pour ce qui et des communistes, il leur reste les yeux rouges.
1 commentaire:
Un très bon résumé de ce que nous vivons sur la scène politico-merdiatique actuelle. L'analyse est pas mal du tout.
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