Avec l'irruption du Front de gauche dans le paysage politique les mouvements habituels de balanciers gauche-droite qui rangent les cycles politiques de la France au rang des essuie glaces de 2cv se complexifient.
A droite, tout d'abord : Sarkozy s'accapare l'UMP et s'en fait le marchepied de sa présidence. Ses avancées conjointes vers l'extrême droite de Le Pen qu'il prive de son fond de commerce avec les pratiques populistes liées aux thèmes de l'immigration et de la sécurité, et au centre avec 'intégration du "nouveau Centre", tendent à asseoir une majorité hégémonique dans la monoculture de l'UMP. Sans compter les prises anecdotiques de quelques pions socialistes qu s'étaient tant approchés du centre qu'ils étaient bien prêts à tomber à droite.
Du côté de la gauche, la gauche du PS ayant fait secession sous la houlette de Mélenchon dans le "Parti de Gauche", se retrouve avec la "Gauche Unitaire", fraction du NPA pas trop effrayée par a fréquentation d'autres courants de la gauche communiste et socialiste et le Parti Communiste, initiateur de l'assemblage dit du "Front de Gauche". Le Parti communiste, figure historique du paysage politique français se trouve ainsi flanqué de deux petits nouveaux arrachés aux marges de forces politiques en crise et mises en échec sur leur stratégie. Le pivot communiste du dispositif n'en est pas moins fragile à la fois sur la base de résultats électoraux aux dernières présidentielles à un niveau historiquement bas et dans un fonctionnement qui affiche une diversité de comportements régionaux qui laisse à penser qe la direction nationale n'a que peu de prise sur le pouvoir local des élus (cf. situation cahotique de l'approche de l'élection régionale dans de nombreuses régions), sauf à faire l'éloge de sa diversité.
Ceci dit, le dispositif Front de Gauche, dans ce qu'il contient de perspective unitaire et d'ancrage à gauche lève un peu d'espoir dans une gauche assez désespérée par les errements du parti socialiste au pouvoir, comme dans l'opposition.
Plus le front de gauche gagnera en audience et plus le Parti socialiste cherchera à équilibrer ses pertes en mordant au centre sur les terres du Modem. C'est ce que Ségolène Royal avait d'ores déjà amorcé lors des présidentielles. La droite avait alors allumé le contrefeu d'un Bayrou fort dans les sondages avant que la baudruche ne se dégonfle dans les résultats. Pour le régionales c'est le ballon écolo qu'on gonfle...
Les électeurs centristes ne votent pas encore trois fois, et ce n'est donc qu'alternativement qu'on les retrouve penchant du côté des socialistes ou du côté de la droite; ils n'ont jamais bien réussi dans le dernier demi siècle à rester en équilibre pour exister.
Quant à l'extrême gauche, NPA ou lutte Ouvrière, elle s'agite toujours un peu pour neutraliser les voix d'un maximum de mécontents...
Quand bien même on la condamne et on s'en indigne tant elle appauvrit le débat démocratique, la dérive bi partisane de la vie politique française est bien en jeu dans les soubresauts de la gauche ajourd'hui.
Soit le Font de Gauche est capable de percer et de reconquérir une part significative de l'électorat de gauche et les alliances à gauche s'envisageront sous un nouvel angle, où il reste dans la forme d'un conglomérat incertain et la succession des échéances électorales le mettra à mal dès qu'il faudra trancher sur les candidatures.
Mais c'est aussi et surtout chez les 50% d'abstentionnistes annoncés qu'il faut aller chercher le bon résultat du Front de gauche !
A suivre dès le 14 mars au soir.
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