vendredi 26 mars 2010

Elections régionales






Deux dimanches d'élections ont livré leur résultat : une victoire écrasante de la gauche, plus précisément un retour à la pleine domination du parti socialiste face à une droite en déroute dont le fiasco illustre l'impopularité de l'action de l'énervé présidentiel. Mais plus grave est le record d'abstention qui va devoir interroger tous les politiques et la remontée inquiétante de Le Pen dont la famille a été boostée par l'insupportable débat sur l'identité nationale et ses avatars de Besson...
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Canton du Montet
RESULTATS 2ème TOUR 2010
Nombre
%
Inscrits
3835
Abstentions
1437
37% Inscrits
Votants
2398
63% Inscrits
Blancs ou nuls
141
6% Votants
Exprimés
2257
94% Votants
   
Souchon
1366
61%
Marleix
891
39%
rappel 2004
M. P.Joël BONTE (LGA)
1655
56%
M. Valéry GISCARD D'ESTAING (LDR)
1325
44%
Canton du Montet
RESULTATS 1er TOUR 2010
Nombre
% Inscrits
Inscrits
3835
Abstentions
1648
43% Inscrits
Votants
2187
57% Inscrits
Blancs ou nuls
103
5% Votants
Exprimés
2084
95% Votants
Liste conduite par
Voix
% Exprimés
M. Michel FANGET (LCMD)
75
4%
M. Alain MARLEIX (LMAJ)
535
26%
M. Christian BOUCHARDY (LVEC)
133
6%
M. Eric FAUROT (LFN)
150
7%
M. André CHASSAIGNE (LCOP)
618
30%
M. Alain LAFFONT (LEXG)
73
4%
Mme Marie SAVRE (LEXG)
21
1%
M. René SOUCHON (LSOC)
413
20%
rappel 2004
Voix
% Exprimés
M. Valéry GISCARD D'ESTAING (LDR)
873
33%
M. Louis CONDE DE (LFN)
199
8%
Mme Marie SAVRE (LXG)
139
5%
M. André CHASSAIGNE (LGA)
693
26%
M. Yves GUEYDON (LVE)
133
5%
M. Claude JAFFRES (LXD)
28
1%
M. P.Joël BONTE (LGA)
385
15%
M. Hubert CONSTANCIAS (LEC)
40
2%
M. Hugues AUVRAY (LDD)
131
5%





















L'examen des résultats doit d'abord prendre en compte le contexte différent des deux élections, le scrutin de 2004 ayant été concomitant avec l'élection cantonale la mobilisation des électorats avait été beaucoup plus forte; d'autant plus d'ailleurs que l'enjeu de la reprise réussie du canton à gauche avait particulièrement joué. La majorité confortée de la gauche au deuxième tour est d'autant plus importante que la droite gouvernementale a été sanctionnée avec une perte très sensible et des scores peu flatteurs dans les communes traditionnellement à droite.
La situation à gauche est particulièrement marquée par le glissement d'un électorat traditionnellement communiste sur les candidats socialistes. Plus que l'effet dit du "vote utile" cette évolution tient plus de l'affaiblissement de l'influence communiste accélérée par l'inexistence de toute manifestation de résistance à la maîtrise de la communauté de commune par la droite. Tout comme la droite, le parti socialiste n'a pas besoin d'organisation de terrain pour mobiliser; l'image médiatique imposée du bipartisme lui suffit pour attirer un électorat peu politisé. Le vide idéologique du discours politique enfermé dans des débats gestionnaires accentue la désaffection pour le courant communiste.
Plus largement, la faiblesse ressassée des résultats électoraux du Parti Communiste contribue également à une forme d'effacement du paysage au profit des formations propulsées par les médias et les deux "grands" -PS et UMP-, MODEM un jour, Verts un autre jour, Le Pen à l'occasion...
Quant au Front de Gauche, sans négliger le bon score auvergnat, particulièrement attaché à André Chassaigne dans le Puy de Dôme, son installation dans le paysage politique est encore incertaine à un niveau qui ne permet pas de bousculer le paysage à gauche. L'émiettement extrême des courants communistes, l'association avec les petites marges  dissidentes du PS ou du NPA, le contre-feu écolo au bénéfice des socialistes, la confirmation de la tentation monopoliste du PS à gauche...  Le Front de gauche, passé l'enthousiasme d'une campagne dynamique, est maintenant aux prises avec les perspectives des prochaines échéances dans un contexte ou chaque pièce de son puzzle n'est pas convaincue d'avoir tiré assez de bénéfice de l'opération.
Les chiffres qui donnent cent vingt sept élus du front de gauche, dont 94 communistes, éclairent une forme d'échec stratégique et électoral face au 180 élus communistes de 2004.
Le Front de Gauche devait, avec cette seconde expérience après les élections européennes :

  • créer une dynamique à gauche qui combatte l'abstentionnisme et mobiliser de nouveau l'électorat populaire
  • créer un nouveau rapport de force à gauche pouvant concurrencer le PS
  • s'affirmer comme la force alternative à gauche
Même en ayant dépassé le score de l'extrême gauche -NPA et LO- ces trois objectifs n'ont pas été atteints. Et l'affaiblissement du parti communiste n'est en rien ralenti, aggravé même par les insupportables écarts de comportements en fonction des régions et des personnalités en présence. A ce niveau là ce n'est plus de la diversité, mais du pilotage par le chaos.
Le rassemblement à gauche nécessaire pour regagner la confiance des français et la capacité à gouverner vraiment à gauche passe plus par la relance du débat et l'affermissement des lignes idéologiques que par des stratégies communautaires. Les collectifs antilibéraux et d'autres expériences auparavant avaient montré leur inefficacité; la réussite du Front de Gauche passe par un renforcement structurel et programmatique de ses composantes; construire du neuf, pourquoi pas ? Mais à la condition expresse qu'on construise "antisismique" sur des fondations solides et profondément ancrées dans les fondamentaux du communisme.
Construire "avec les gens", bien sûr; encore faut-il savoir où on habite et ce pour quoi on les invite à construire avec nous.
C'est certainement plus exigeant et moins "fun" qu'une campagne régionale, mais nos lointains ancêtres des Révolutions à la française, de la Commune de Paris, de la Résistance ou des luttes anti coloniales n'ont pas souffert qu'au pays de "oui-oui".

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