vendredi 12 mars 2010

Comment et pourquoi saper les services publics ?

Les attaques du service public dans tous les domaines ne datent pas d'aujourd'hui, certes. Mais le mécanisme reste toujours le même, la sape !
Le discours officiel reste lisse en surface : pas d'inquiétude ! on se félicite même de sa qualité ! Le petit chaperon rouge peut dormir tranquille, le capital veille sur lui !
Dans le même temps les grandes manoeuvres se trament par en dessous, quelques milliers de suppressions d'emploi par ci, le remplacement des emplois statutaires par des contractuels de droit privé par là, quelques restrictions budgétaires, une bouchée de partenariat public privé ailleurs... Et les premières fissures apparaissent; l'édifice public se lésardent, on a beau jeu d'en dénoncer les dysfonctionnements, les queues s'allongent au guichet, les trains n'arrivent plus à l'heure, et le courrier urgent n'en parlons pas. L'argent public trouve plus facilement le chemin des cliniques privées qui grandissent, grandissent, grandissent dans le même temps où on voit les urgences de l'hôpital public bondées, les dépassements d'honoraires, les lits fermés, les maternités fermées, les services transférés au privé, l'école en carafe et les enfants en misère en voyant passer une douzaine et demie d'enseignants en deux ans de scolarité dans leur classe...
Des pans entiers vont tomber... dans l'escarcelle du privé, partout où il y a du profit à faire, bien entendu, sur le dos des usagers, sur notre dos de citoyens.
Pas de fatalité, c'est un processus tellement bien rôdé !
Et si ça s'explique, ça devrait se comprendre un jour d'élection !

Merci aux camarades de Montluçon qui ont cueilli la chose, et qu'ils l'ont publiée sur mag-montlucon.fr !

Comment et pourquoi saper les services publics ?
Conversation de la Fondation Concorde (UMP) : réunion du 20 octobre 2008 rapportée par Charlie Hebdo


Il me semble qu'il est important de diffuser le plus largement possible ces propos du Ministre de la Fonction publique (sic) rapportés par Charlie-Hebdo, tenus lors d'une réunion de la Fondation Concorde, proche de la majorité actuelle, le mercredi 20 octobre au Café Restaurant Pépita à Paris :
"Les retraités de la fonction publique ne rendent plus de services à la nation. Ces gens-là sont inutiles, mais continuent de peser très lourdement. La pension d'un retraité, c'est presque 75% du coût d'un fonctionnaire présent. Il faudra résoudre ce problème." !!!!

"Le grand problème de l'État, c'est la rigidité de sa main-d'oeuvre.


Pour Faire passer un fonctionnaire du premier au deuxième étage de la place Beauveau, il faut un an. Non pas à cause de l'escalier [rires dans la salle], mais des corps. Il y a 1400 corps. 900 corps vivants, 500 corps morts [rires], comme par exemple l'administration des télécoms.


Je vais les remplacer par cinq filières professionnelle qui permettront la mobilité des ressources humaines : éducation,administration générale, économie et finances, sécurité sanitaire et sociale. Si on ne fait pas ça, la réforme de l'État est impossible.


Parce que les corps abritent des emplois inutiles."


"A l'heure actuelle, nous sommes un peu méchants avec les fonctionnaires. Leur pouvoir d'achat a perdu 4,5% depuis 2000."


"Comme tous les hommes politiques de droite, j'étais impressionné par l'adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c'est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques."


"C'est sur l'Éducation nationale que doit peser l'effort principal de réduction des effectifs de la fonction publique. Sur le 1,2 million de fonctionnaires de l'Éducation nationale, 800 000 sont des enseignants.


Licencier dans les back office de l'Éducation nationale, c'est facile, on sait comment faire, avec Éric Woerth [secrétaire d'État à la Réforme de l'État] : on prend un cabinet de conseil et on change les process de travail, on supprime quelques missions. Mais pour les enseignants, c'est plus délicat. Il faudra faire un grand audit."


"Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics. L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d'une crise majeure - c'est ce que fait très bien Michel Camdessus , mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, ils se recroquevillent comme des tortues."

1.Il admet dans ses propos que les français sont satisfaits de la qualité du service public rendu par les fonctionnaires, quels qu'ils soient...


2.Et c'est en les fragilisant de l'intérieur (sous effectif, baisse d'investissements etc.) qu'il compte rendre les services publics impopulaires auprès des populations. Une impopularité qui servira de prétexte pour les privatisations à venir.


Alors que ce sont bien les attaques depuis quelques années qui dégradent la qualité des services publics.

1 commentaire:

depoilenpolitique a dit…

si tu veux tuer ton chien, explique qu'il a la rage!
Tiens bon ,camarade!le vent souffle mais celui révolte aussi!
Fraternellement
Jean Claude