dimanche 27 novembre 2016

Sans doute pas de vérité

"La folie, c'est de se comporter de la même façon et de s'attendre à un résultat différent.".
Albert Einstein

Albert avait certainement raison... Mais avait-il intégré le fait que le comportement des "fous" produit parfois de saines réactions dans leur environnement au point qu'ils peuvent finir par croire que c'est leur persistance dans l'erreur qui produit le résultat profitable, quand c'est le fruit d'une résistance efficace à leur folie.

C'est aussi là que se découvre le hiatus entre le croire et le faire, que se construisent toutes les stratégies de contournement du réel chez les titulaires du pouvoir, d'où qu'ils soient et à quelque niveau qu'ils l'exercent.
Le travail des autres a toujours produit des résultats faciles à adopter.

Macron a raison d'évoquer la déliquescence consentie des organisations politiques au profit des ambitions des personnages qui s'en affranchissent.  C'est d'autant plus convaincant de sa part qu'il en joue d'autant( mieux qu'il en est.

La nouvelle donne politique passera plus surement par un mouvement d'essence démocratique en prenant Jean-Luc Mélenchon au pied de la lettre : instituer la sixième République, ce qui ne ne fera qu'en approfondissant le bilan des dérives de la Cinquième pour mieux les conjurer.
Et là les "fous",  seront faciles à démasquer, impuissants qu'ils sont à faire, et tout juste capables de croire qu'ils sont.

1 commentaire:

depallus a dit…

De la tyrannie du média démocratique.

Hollande n'y va pas.
Les interventions vont bon train.
Oubliant les questions d'honneur, de dignité, d'illégitimité ou que sais-je encore (même si elles ne manquent pas d'affect) une chose se joue :
Les candidats ne s'offrent plus aux électeurs.
J'insiste. Il fut un temps où l'expression de la volonté d'accession aux responsabilités suffisait à légitimer la candidature. Puis un autre ou les tenants du titre "anticipés" se disputaient l'investiture. Puis un autre encore ou les journalistes proposaient des listes de noms à tester auprès de l'opinion.
J'insiste, aujourd'hui les candidats ne s'offrent plus aux électeurs.
Les journalistes repartent avec la marée descendante et les études d'opinion en font cortège.
Ils ne restent sur la grève que les gens. A nu et à vif.
De l'autocratie nous sommes passés à la médiatocratie, puis à l'accession de la fabrique de l'opinion par les individus.
J'ai trente et quelques ans.
Et je sens qu'à devoir s'aplanir sous le joug du pouvoir direct des individus, la politique perd de son essence. Bientôt les candidats devront être déguisés et sourire en sautant à cloche pied pendant un prime-time censé consacré leur authenticité sous prétexte de jauger ce qu'il sont profondément.
Avec l'avènement de la proximité et du rôle de l'image on nous place en position effective de décideur. Avec la magie d'effacer la nécessité d'avoir une conscience politique.
Soyons honnêtes : les réseaux sociaux incarnent le vecteur de la modernité. Mais quel utilisateur y relaie honnêtement le projet d'un élu ou d'un aspirant? Et pire encore, qui relaye ce relais sous le signe désintéressé de l'image et seulement dirigé sur le débat d'idées?
Bref :
Le leadership ne s'exprime plus qu'à travers l'homme et son image. C'est un regret
les réseaux sociaux sont incapables, pas définition mais par constat d'utilisation, de valoriser l'idéel.
La médiatisation moderne classique n'est plus en prise avec les réactions, vives, changeantes, imprévisibles, réelles et silencieuses.
Où est la place du projet?
Dans la personnification. Oui! Il s'agit désormais d'emprunter les canaux qui médiatisent le personnage pour que le candidat s'anonyme et s'estompe jusqu'au silence pour faire glisser le regard uniquement sur l'objet de ses convictions. utilisons les formes graphiques, utilisons les animations, utilisons Pixar où que sais-je encore pour poser un bloc de granit sur la grève de tous ceux qui regardent la politique comme une télé-réalité aspirant puis déversant incessamment l'opinion. "Daft-punk" l'a fait en séduisant les gens bien que masqué par des casques intégraux, séduisant uniquement par sa création et non par son image même involontaire. Cette modernité est de mise. Faisons écouter une musique, faisons d'un projet un personnage universel sans visage individuel. Osons le contre-pied, refusons la sur-enchère médiatique, ou pire, le retrait. Pensons différemment.
Mettons sur la scène un avatar, une figure, une histoire, un récit, un emblème, un tatouage animé, une mélodie, que sais-je? mais mettons les idées en jeu sous cette forme néo-médiatique prometteuse.
D'autant plus que l'humain n'est pas si con et qu'il se reconnaîtra dans des idées si elles lui apparaissent comme un univers.
Bien à vous.
SD