samedi 12 novembre 2016

'oute 'imetière 'n 'rgent

La route deviendrait-elle enfin co-responsable du carnage quotidien qui entache son bitume de rouge ? Tout comme les accidents ou incidents des transports ferroviaires n'échappent guère à la vétusté ou au mauvais entretien des infrastructures...
Il en a fallu du temps pour que les médias deviennent perméables à l'information traitant de l'état déplorable du réseau routier français, et de sa détérioration constante depuis des années. Nids de poules, revêtement dégradé ou défauts de signalisation, il faut même en arriver à mesurer plus de 40% de sondés inquiets du mauvais état de la voierie communale !
il est vrai qu'on ne peut plus, en cette période de disette budgétaire, construire  et entretenir les infrastructures nécessaires à l'exercice de la médecine libérale, ou payer de rondelettes factures aux bureaux d'études qui vont dessiner les contours alambiqués des pelouses municipales, et consacrer à l'entretien ordinaire du patrimoine commun les moyens nécessaires.
Quel que soit le niveau d'intervention il est toujours plus glorieux de faire le superflu un peu clinquant que d'assumer les responsabilités ordinaires. On en revient aux temps anciens de l'ancien régime où les petits nobliaux saignaient leurs sujets pour mieux briller à grands coups d'artifices.
Et puis désormais, les collectivités de prédilections, communautés de communes ou d'agglomérations, grandes régions, se sont désormais suffisamment éloignées des citoyens pour ne plus en écouter les attentes ou en mesurer les besoins.
L'Etat a abandonné sa responsabilité en matière de transport routier en s'en déchargeant aussi bien sur les départements que sur les sociétés d'autoroutes auxquelles on fait un pont d'or avec les concessions. Le citoyen est ainsi mis à contribution (péages et impôts locaux) un peu plus pour être moins bien servi (dégradation du réseau et défaut d'entretien sur les routes, réseau autoroutier transformé en tunnel-tirelire déservant mal les territoires traversés).
Désormais on en parle.
L'enquête ne date pas d'hier, mais elle mérite d'être connue et ses résultats confrontés au ressenti et aux constats de chacun.
Plus récent, le sondage fait par l'UFC Que Choisir auprès de ses lecteurs confirme ces constatations.
Face à cet état de fait, les mesures de limitations et l'accentuation de la répression prennent une coloration moins clairement calées sur le sécurité ; ou plutôt elles apparaissent comme les emplâtres sur jambes de bois destinés à masquer les effets de la dégradation des infrastructures.
Passer de 90 à 80, pourquoi pas ? Surtout quand la chaussée trop étroite pour les poids lourds qui l'empruntent a des bordures grignotées et un orniérage qui conserve bien l'eau pour les amateurs de glissades... On pourrait même aligner tout le monde sur les 40 km/h des gros tracteurs agricoles d'aujourd'hui qui remorquent toujours des engins limités à 25... Ce serait aussi une mesure propre à diminuer considérablement le danger représenté par des voiturettes dont le look  (et c'est bien) ne les différencie guère des plus petits modèles.
Toutes ces mesures de limitation de vitesse ne s'appliqueraient évidemment pas aux poids lourds qui se jouent aussi bien des distances de sécurité que du respect des limites affichées sur leur panneau arrière. Le choix du privé face au transport public n'est-il pas justifié par la plus grande facilité des opérateurs du transport à faire travailler à bon marché les camionneurs. La SNCF qui doit rester le plus gros transporteur routier au travers de ses filiales ne laisse pas sa part aux autres.  Le transport routier use plus que la marche à pied ! ah bon...



Tous ces éléments sont-ils si méconnus des décideurs pour qu'ils puissent s'en déclarer surpris aujourd'hui ?

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