vendredi 22 février 2013

Triste actu

Hier le ministre des affaires étrangères s'épanchait sur le déficit et la situation économique du pays... Aujourd'hui son homologue préposé aux anciens combattants annonce une fausse libération d'otages en Afrique...
Peut-on s'attendre demain à voir le ministre de l'éducation évoquer le retrait des militaires français du Mali ? Pourquoi pas en même temps que les candidatures supposées de Bernadette pièces jaunes et de Bigard à la succession du pape !
Le Président Français a visité les Grecs... N'est-il pas allé en repérage pour mesurer les effets des choix politiques européens inspirés par le capital mondialisé, qui si on n'y prend garde, vont ravager la France d'ici peu d'années après la Grèce, le Portugal, l'Espagne ou l'Italie. Deux jeunes sur trois au chômage, des salaires et des retraites diminués de plus d'un quart, des privatisations à tout va... Comment expliquer qu'en période de crise majeure, de catastrophe économique provoquée, le privé puisse s'intéresser à des activités que la puissance publique n'arrive pas à faire fonctionner (transport, énergie, santé...) ? S'il n'y avait pas de profit à se faire sur la bête les "investisseurs privés" ne montreraient pas leur sourire de hyènes.

Mais au niveau européen, de l'Etat ou des collectivités, les discours se rejoignent, la solution serait dans l'univers technocratique d'une organisation gestionnaire adaptée qui voudrait que des "compétences" soient repositionnées sur telle ou telle couche du mille-feuille territorial. Toutes les lois de décentralisations produites depuis trois  décennies ont produit les mêmes effets : en se passant la patate chaude des responsabilités, parfois avec la marmite, mais sans le feu qui la ferait bouillir tout le collectif qui fait la société se délite, s'éparpille et se différencie au hasard des lieux et des compétences des gentils organisateurs qui l'encadrent. Dans tout ce temps on n'a eu de cesse de vanter les mérites de la proximité, tout en éliminant tous les équipements de proximité (écoles, maternités, bureaux de poste, etc.) ; la supérette installée dans des locaux municipaux peut bien servir de banque au rabais, la poste devenue agence postale communale dépôt de pain, 
Aujourd'hui tout est dans tout et réciproquement, tant et si bien que le bistrot devient le lieu de réunion politique le plus branché... bien plus mode qu'une réunion publique, plus convivial, plus humain d'abord !
Jadis les cafés et autres bistrots étaient les lieux de rendez-vous ordinaires de toutes les générations et des travailleurs dans une vie locale riche d'allées et venues. Les doigts des deux mains suffisaient à peine à compter les débits de boisson ouverts parfois avec une autre activité commerciale ou artisanale. C'était le temps ancien où il fallait bien attendre que le maréchal ferrant ait achevé son ferrage avant de retourner à la ferme, que le café "brûle", ou qu'on s'attende à la sortie de la coopérative où on avait récupéré quelques sacs de tourteaux pour améliorer l'ordinaire des châtrons. Quant aux jours de marché ou de foire... parfois le cheval dans les brancards du chariot devait avoir la mémoire du chemin du retour ! Le travail était aussi dur que la vie, mais parfois le temps était pris de la pause pour discuter, boire et manger ensemble, vivre ensemble parce que parfois il fallait travailler ensemble. Moisson l'été, veillées l'hiver, la bonne humeur n'avait pas besoin de star académie sur petit écran ou du slogan "Vivre ensemble"pour rallumer les étoiles au coin des yeux en écoutant les histoires ou en chantant, ensemble. 
L'alcoolisme étant maintenant communément considéré comme une maladie il ne viendrait à personne l'idée de juger de l'abrutissement qu'il provoque... et dans une société d'abord humainement évoluée il est juste et bon de porter le plus grand respect aux malades. La gauche, la droite, une gauche maladroite, il y a tant de vers du nez à tirer au fil des verres que tous les arrangements deviennent possibles, toujours au détriment des plus atteints, des moins résistants ou des moins malins : la politique de comptoir mérite-t-elle le respect ? ... mérite-t-elle d'être flattée ?
Aujourd'hui, il est bien rare de se poser au bistrot dans une journée de travail, le travail est ailleurs, et la loi punit l'alcoolémie des conducteurs... 
Les rendez-vous bistrot vont-ils avoir la vertu économique de la relance d'une activité en péril quand elle ne sert pas conjointement celle du jeu de hasard ou du PMU ?
Qu'est-ce que la politique réduite au sommaire d'un plan de communication ? Les citoyens n'ont plus besoin qu'on leur donne la parole -l'abstentionnisme  électoral en témoigne-, les ersatz démocratiques n'ont que l'effet "canada dry" de la satisfaction à bon marché. Ils devraient prendre conscience de l'impérative nécessité de reconquérir la démocratie politique dans et avec le soutien d'un projet politique révolutionnaire, aux fourneaux de la vraie vie plutôt que sur les gradins du spectacle médiatico-politique.

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