mardi 12 février 2013

Grève au Vatican et neige dans les écoles...

Passées les bornes, il n'y a plus de limites !
L'actualité du jour, d'hier à demain et pour des semaines encore ? Le pape ôté, mon dieu quel boulot ! il va falloir mobiliser les cardinaux des quatre points pour le feu blanc... Les américains du nord n'ont pas de chance, les radios et les télés vont devoir rapatrier en urgence leurs équipes qui nous gavait de la neige en hiver outre atlantique pour les loger un mois au moins sur les rives du Tibre et à l'ombre des hauts murs de la Place Saint Pierre.
Tout fout le camp romain ; comment voulez-vous que les jeunes révisent convenablement leur géographie avec Papi et Mami en répondant aux questions des champions si le pape vient brouiller les chaines. A coup sûr, même la guerre au Mali va en prendre ombrage.
Les licenciements chez Goodyear ou Peugeot ou Renault ou... les errements d'un industrie agro alimentaire mondialisée très à cheval sur ses profits, qui asphyxie les paysans et empoisonne les pauvres, le prix de l'énergie qui explose quand les travailleurs sont à la diète ou au lavement, cherchez !
Vous n'êtes pas près de trouver une minute d'actualité médiatique qui touche à votre vie de tous les jours, à votre vraie vie. Chaque matin, et jusqu'au soir tard, les médias vous abreuvent de tous les poncifs qui vont meubler les conversations de comptoirs des boit-sans-soif, ou des stressés secouant la machine à café ou la photocopieuse.
Pendant qu'on parle du pape...

Et on en profite pour en remettre une couche en ce jour de grève des enseignants qui s'élèvent contre le peu de considération qu'on fait de leurs élèves dans une réforme des rythmes scolaires passée à la hussarde dans une république de pacotille.
Haro sur les pédagos qui défendraient leurs privilèges ! La restructuration du temps scolaire, si nécessaire à la réussite des jeunes de notre pays est ici proclamée à bon marché sur le dos des enseignants... et des communes qui sont bien en peine pour assumer leur responsabilité nouvelle d'organisation du temps scolaire et périscolaire libéré en confettis sur la pause méridienne ou en deuxième partie d'après midi.
La revendication des collectivités serait à la rigueur audible et respectable... Celle des enseignants dont on met en cause les conditions de travail et de vie sans bourse délier après des décennies de dévalorisation de leur métier seraient honteusement indigne...
Alors, qu'on éteigne télés et radios pendant quelques jours, pour s'écouter penser...
Mais la nature ayant horreur du vide, les jours, même les heures, seront de trop, le sevrage des béquilles médiatiques est si insupportable !
Si vous en voulez la preuve regardez de près le travail des collectivités locales, même les plus petites ! Aujourd'hui quand on nous rebat les oreilles qu'il n'y a plus un sous, qu'il faut moins dépenser d'argent public, on s'inquiète bruyamment des difficultés générées par la charge nouvelle d'une occupation utilement intelligente des enfants des écoles "à côté de l'école".
Mais à côté de ça, rien n'est trop cher pour faire une poignée de places de parking à grands coups de centaines de milliers d'euros, sans compter la rémunération des cabinets de conseil et des bureaux d'études bien indisPENSABLES pour éclairer la lanterne d'élus qui dépensent aujourd'hui beaucoup plus qu'ils ne pensent.
Pour réussir la réforme des rythmes scolaires, peut-être faudrait-il d'abord s'interroger sur son urgence et sa nécessité, de ses objectifs combinés à ceux également nobles de l'éradication de l'échec scolaire, dans une société qui s'emploie à fabriquer des sans-emploi.
(au passage peut-être faut-il se souvenir que Jean Luc Mélenchon, alors ministre sous Jospin, s'activa fort à la mise à mal de l'enseignement professionnel...)
Si c'est la qualité de l'enseignement et celle congruente de l'apprentissage scolaire des élèves qui sont en jeu, ne manquons pas d'élargir l'espace de réflexion à la vie des parents qui conditionne en grande partie la qualité de l'exécution de leur mission éducative, aussi !
Il est confortable pour les Diafoirus qui causent dans le poste de déconnecter la crise économique et sociale et les politiques d'austérité qui l'amplifient de leurs effets sur la vie, des bébés qui ne naissent pas vivants faute de maternité, des gens qui ne se soignent plus faute de moyens, des gens qui ne se nourrissent plus que de malbouffe ou de secours humanitaires, des jeunes qui sont livrés à l'économie parallèle  dans des quartiers gouvernés par la mafia des stups.
La réforme des rythmes scolaires dans tout ça ?
Elle a le mérite du révélateur pour peu qu'on l'utilise ; alors, et même si l'apparence en est paradoxale, il faut bien aujourd'hui lutter contre la précipitation de sa mise en oeuvre qui voudrait en cacher la misère et les intentions cachées, mais aussi s'y engager sans tarder pour mieux mettre en relief les incohérences de son impréparation et forcer par l'expérience les consciences à s'éveiller. Si c'est encore possible...

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