samedi 9 février 2013

Colère hic, non. Parfois révolté, OUI !

« Qu'il est pitoyable, l'être trop faible qui soudainement se fâche. Il ne sait plus, l'instant de colère passé, comment se comporter. »
Dans ce propos, le romancier québécois Gilles Archambault est d'une grande générosité ; trop bon peut-être !
Il est vrai qu'il ne parle pas de révolte mais de colère, de cette confusion embarrassante et des tensions intérieures d'un individu. La révolte, quant à elle,  figure la montée en charge de la contestation courageuse et collective capable de désigner la ou les causes de ses tensions. Signe patent d'un manque et d'une frustration, la colère est bien attachée à la faiblesse, et d'autant plus pénible, douloureuse et malsaine pour qui s'y laisse aller quand elle se cantonne au jugement d'un autre. C'est en cela qu'elle s'accorde avec la pitié. Commisération, apitoiement et compassion vont bien à celles et ceux qui, ayant pris peur d'eux-mêmes au constat de leur faiblesse cherchent dans un autre plus grand, divinité parfois, ou le plus souvent petite idole, l'espace de projection où  ils auront l'illusion de dépasser leurs bornes.
Les puissants, ou prétendus tels, l'ont bien compris qui, depuis des temps immémoriaux entretiennent leur cour d'obligés. Les seigneurs médiévaux étaient moins inquiets des accès de colère de leurs sujets que des risques de disgrâce de leur suzerain.
Quant à la révolution, l'histoire enseigne qu'elle n'est généralement pas l'issue du constat de faiblesse de l'individu, mais bien plutôt de la prise de conscience de sa force collective dans la dynamique d'un dessein partagé.
Révolte, résistance ou révolution portent le gène de la vie sociale et le sens du bien commun, toutes choses qui vont bien au communiste.
La colère convient mieux au piteux instrumentant la force d'un autre pour venger ses propres faiblesses. L'usager de service en colère les jours de grève... , des collabos délateurs d'hier aux  "jaunes" briseurs de grève aujourd'hui, les colériques de comptoir ont encore de beaux jours devant eux pour conforter le pouvoir en place, bouffons ou fous du roi de circonstance.

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