mardi 21 septembre 2010

La traque

Eric Woerth, ministre dit « du travail » nourrit une grande méfiance vis-à-vis des travailleurs; et en particuliers des fonctionnaires de l'Education et de l'Equipement. Il a sorti en douce dimanche dernier au Journal officiel le décret qui donne à la Caisse Nationale d'Assurance maladie le contrôle des arrêts de travail de ces fonctionnaires d'Etat. Les médecins conseils de ces administrations vont certainement apprécier cette marque de défiance du gouvernement.
Ces politiques de gribouille font l'hypothèse que 10 à 13% des arrêts maladie seraient de complaisance et ainsi leur dénonciation permettraient ainsi de faire de l'ordre de 500 millions d'économie,
Une telle mesure est certes beaucoup plus facile à annoncer que de remettre en place les services de remplacement des enseignants qui ont été sacrifiés au point d'être rendu au bon usage du Pôle Emploi.
Première question subsidiaire, comment se fait-il que les deux autres fonctions publiques, hospitalière et territoriale, ne soient pas concernées ? L'état est bien mesquin de ne pas se préoccuper de la sauvegarde des finances des collectivités territoriales et des budgets des établissements hospitaliers qui sont aussi certainement affectés par les arrêts-maladie de complaisance de si nombreux agents fainéants... mais plus sûrement mises sur le flanc par les coupes budgétaires de l'Etat !
Seconde question accessoire : l'Etat en est-il rendu au dernier sou pour tenter de trouver 500 millions d'euros sur des arrêts maladie prétendus de complaisance des profs et des cantonniers afin de signer le chèque de 300 millions d'euros à Madame Bettencourt au titre du « bouclier fiscal » ?
Le ministre intime de la milliardaire vous dira que ça n'a rien à voir, circulez, y a rien à voir !
Et puis en période de grande méfiance du peuple à l'endroit de son gouvernement, c'est toujours de bonne recette démago que de montrer du doigt les fonctionnaires, ces privilégiés pour le moins aussi paresseux qu'ils sont ingrats envers leur Etat patron...


Trop poli pour être honnête, le ministre ne manque pas de casseroles dans sa batterie de cuisine... Pris les doigts dans le pot de confiture, ça devrait le rendre plus discret et prompt à s'effacer pour profiter pleinement de la sienne de retraite, anticipée.
Pour préserver la présomption d'innocence il est utile d'écouter quelques extraits sonores sur mediapart...
On est ensuite évidemment convaincu de l'urgente nécessité de punir les abominables profiteurs de la Réublique que doivent être les instits et les cantonniers de l'Etat !!!

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