Bonnet rose et blanc bec

La journée de manifestations du 7 septembre marque un moment important de la lutte engagée contre le pouvoir sarkoziste et sa politique anti sociale. Certes il en manque toujours qui ont eu peur de mouiller leurs semelles sur les pavés revendicatifs... Mais plus de deux millions et demi, c'est déjà quelque chose dans l'état de dépolitisation de la société française aujourd'hui !
Le pouvoir autoritaire installé à l'Elysée comme à Matignon et à la Place Beauveau fait passer la police avant la justice comme il sert les privilégiés au détriment du plus élémentaire de la justice sociale.
Les grands médias, bons serviteurs obligés du pouvoir, ne cessent d'en vanter les mérites et les annonces de réalisations, à venir peut-être... Et pour partir à l'assaut de leurs moulins à vent, ces dom Quichottes d'opérettes invitent quelques fous du roi, Chérèque par-ci, Hollande par là ! Face à ce pitoyable spectacle le moindre guignol mérite sa statue au fronton de l'Opéra.


Ces tristes sires jouent bien coup dur chez les mous et méritent plus du musée Grévin que du Panthéon révolutionnaire ; leurs convictions ayant à peu près la consistence de la cire tiède face au tranchant brutal du système sarkoziste, ils avouent leur faiblesse, c'est touchant ! non, c'est plutôt navrant, désolant, révoltant, car leur faiblesse n'est pas nécessairement utile à partager ou soutenir.
Hier après la manif Chérèque expliquait que les français n'avaient pas les moyens de faire grève plus longtemps...
Aujourd'hui François Hollande, toiture repeinte et air convenu explique que, comme l'espérance de vie augmente il faut bien augmenter la durée de cotisation, et que comme les jeunes commencent de travailler plus tard, avec des durées de cotisations plus longues, ils ne pouront partir en retraite qu'après 60, 62, 63ans... mais que, sabre de bois, la retraite à 60 ans doit rester un droit pour que chacun soit "libre de partir à 60 ans" ! ... bien sûr sans que chacun espère approcher le niveau de sa retraite de député, non mais des fois, le mérite républicain ça existe !
Dans quel camp vous jouez, camarades ?
Peut-on mieux qu'eux rassurer Sarkozy et savonner la planche à celles et ceux qui veulent en finir avec cette politique insupportable dans le domaine des retraites comme dans beaucoup d'autres ?
Face à la radicalité du pouvoir, en face, les français n'ont pas besoin de syndicalistes ou de politiques poussant leur rengaine éculée en tutu d'opérette mais de représentants responsables et engagés.
Il y a 70 ans les jeunes comme les plus anciens savaient que ce n'étaient pas les collabos qui faisaient la force des réseaux de la Résistance.
Alors oui il va falloir y retourner le 23 septembre, mais ce ne sera certainement pas suffisant si on veut aller au delà de ce qui dessine le consensus prévisible entre PS et UMP sur le dos des travailleurs.
Pour que l'échéance de 2012 ne soit pas trop secouée de sanglots roses, c'est aujourd'hui qu'il faut déjà gagner, contre la droite au pouvoir bien sûr, mais aussi pour se prémunir des mauvaises habitudes d'une gauche social démocrate pour laquelle le pouvoir est une fin en soi.
La liberté guidant le peuple, changeons la vie, ici et maintenant, Changeons la vie, définitivement !