vendredi 16 juillet 2010
socialo compatible ?
Cela fait des années, des décennies mêmes, que l'opinion dite publique réduit "la gauche" au parti socialiste. Pour le reste, ce ne sont que copeaux ou sciures régulièrement rebaptisés au gré du temps, extrême ou ultra gauche par-ci, gauche de la gauche par-là, les plus respectables se parant du titre enviable de "parti de gouvernement" ! comme si une organisation politique n'avait pas pour première ambition de mettre en pratique les précepte qu'elle porte en exerçant la responsabilité ordinaire de la conduite des affaires publiques...
Du coup, depuis 1972 et le fameux "programme commun", et surtout depuis 81 et l'accession de Mitterrand à la présidence de la République, à l'approche de toute échéance électorale la question dominante à gauche porte sur l'alchimie des alliances autour des socialistes : "to be au gouvernement" or "not to be responsable politiquement" ? Réclamer sa miette tout en dénonçant la goinfrerie du gourmand dominant, voilà qui pousse au grand écart et accentue les risques de claquage !
De fait la seule offre (parfois) lisible à gauche est celle du moins-disant politique à laquelle il est prudent de se raccrocher pour rester visible avec l'espoir d'une vice-présidence ou d'un hypothétique sous-secrétariat d'Etat.
Et pour le reste, ne reste que l'agitation et la gesticulation, une forme d'activisme d'autant mieux entretenue qu'elle sert de contrepoint aux gros pots de terre qui se voudraient de fer. Sarkozy a contribué à l'hégémonisme de l'UMP sur la droite de la même façon que Mitterrand avait opéré à gauche en mettant en œuvre la promesse qu'il avait faite devant l'Internationale socialiste à Vienne de réduite l'influence du PCF à moins de 5%. Malheureusement depuis, le temps et les communistes ont conduit à bien pire.
Des communistes ministres aux ministres communistes.
D'Ambroise Croizat (père de la sécurité sociale) ou Marcel Paul (père d'EDF et du statut des électriciens et des gaziers), le nom reste bien moins que l'œuvre que la droite s'acharne à dépecer. De Charles Fiterman à Jean-Claude Gayssot ou à Marie-Georges Buffet que retiendrons les générations futures?
Quand une bougie sans mèche s'approche du feu, elle fond; tout simplement ! et la chaleur du feu comme sa lumière ont plus d'attraits que des larmes de cire tiède.
Le monde et les temps changent ; et les socialistes ?
Jospin participe au processus de Lisbonne qui annonce l'explosion des services publics livrés en pâture au privé...
Les socialistes, après avoir été désavoués dans leur soutien au TCE par la victoire du NON en 2005, désavouent la majorité du NON en participant à la ratification parlementaire par leur abstention, et le oui de Jack Lang...
Jack Lang part en mission à l'autre bout du monde pour le compte de Sarkozy, Kouchner et Besson vont à la soupe... Ils croient qu'ils sont ministres de la République : réveillez les ! Ce ne sont que poupées de chiffon pendues aux fils du marionnettiste de l'Elysée.
Ne parlons pas des troisièmes couteaux, Jean-Marie Bockel ou Fadela Amara, exhibés comme des prises de guerre par Sarkozy...
Strauss Kahn est directeur du FMI et Didier Migaud est Premier Président de la Cour des Comptes parce que Sarkozy a décié qu'ils le valaient bien... Pascal Lamy est devenu directeur général de l'OMC sur proposition du couple Chrirac - Raffarin, après avoir été l'ombre de Delors à la commission européenne et avoir préparé sa privatisation à la direction du Crédit Lyonnais...
Sans remonter aux miasmes de la SFIO de Guy Mollet avec la guerre d'Algérie, faut-il rappeler l'épisode Mauroy de 83 ? Est-il sans intérêt de rappeler la déroute dans la tentation séductrice de Ségolène en direction du Bayrou ? Est-il sans importance de souligner l'adhésion du PS à l'économie de marché et sa valse-hésitation sur le dossier des retraites ?
Les citoyens s'abstiennent massivement devant des choix politiques déterminants pour l'avenir de notre société et le progrès social; s'ils ne trouvent pas dans l'offre politique qui leur est faite une solution attrayante et porteuse d'espoir, ce n'est pas nécessairement parce que cette offre est absente, mais peut-être plutôt parce que sa dilution dans un potage insipide n'ouvre pas vraiment l'appétit.
Il est grand temps de considérer qu'une élection est d'autant mieux gagnée qu'elle est préparée hors des petits arrangements préalables entre alliés, d'autant plus inefficaces qu'ils cachent les pires pratiques de la concurrence.
Les appellations plus ou moins bien contrôlées sont foules de gauche, "parti de", "front de" pour les dernières trouvailles, "radicaux de" pour les plus antiques ! Pas d'équivalent "à droite", la droite serait-elle à ranger au rayon des maladies honteuses ? Presque vrai si on constate le peu d'empressement à s'avouer électeurs de Sarkozy des 53% de ceux qui avaient participé au jeu.
La Gauche, certains ont trouvé singulier qu'elle soit plurielle, l'important restant d'être "... de". Gardons-nous qu'il n'y ait pas bientôt plus d'appellations que d'électeurs, tant ils sont nombreux à être passés du statut "d'électeur de gauche" à celui d'abstentionniste.
Dans tout ça est-il encore possible et souhaitable d'être communiste, autrement que pour élire ou faire élire des "Jean de gauche".
Pour être reconnu et respecté, rien ne vaut qu'être soi, tranquillement, sans frilosité craintive face à l'adversaire, sans privilégier la cajolerie d'alliés de circonstance au soutien naturel de son propre camp.
Encore faut-il avoir quelque chose à dire, qui soit utile à la compréhension du monde, et qui suscite l'adhésion du plus grand nombre ?
Des idées, une idéologie pour structurer l'opinion, pour forger des convictions et créer les conditions du changement politique réel ; l'utopie est à portée de la main dès lors qu'elle est pensée.
Socialo compatible, là n'est pas la question, notre visée, c'est le communisme.
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