vendredi 9 juillet 2010

Les petits ruisseaux font les grandes rivières...

La loi, la dite loi, peut-elle être scélérate ?


La pub est aguicheuse qui propose de profiter d'une forme de  "défiscalisation", ou plus exactement du renversement du processus fiscal.
Normalement la puissance publique collecte l'impôt pour offrir aux citoyens le soutien collectif de divers services qui ne peuvent pas être administrés au niveau des individus, sauf à être nécessairement discriminatoires : protection santé, éducation, sécurité collective, infrastructures et transport...
Le moyen-âge connaissait les péages pour charioter deux bricoles sur le chemin seigneurial... aujourd'hui tout a changé avec le péage autoroutier !
Jadis les bonnes familles s'offraient le service du meilleur précepteur pour assurer l'éducation de sa digne progéniture, sans compter l'usage inadéquat de la servante... Aujourd'hui dès qu'on jubile d'avoir économisé deux euros sur ses impôts, on s'empresse de commander quelques cours particuliers pour sa marmaille dont l'école bat de l'aile !

Jadis la grande dame donnait aux pauvres à la sortie de l'office, ce tout petit peu d'elle faisait beaucoup pour eux... aujourd'hui quand l'actualité évoque la circulation d'enveloppes bien garnies, on a le sentiment qu'on ne donne qu'aux riches, juste un peu moins riches, mais qu'on marionnettise aisément avec quelques subsides pour mieux s'en servir... Les pauvres bougres, qu'ils se débrouillent avec les restos du coeur et le secours Pop', entre eux, Fauchon pour les uns, Lidl pour les autres...
Le sens du bien commun n'est plus communément partagé, et ce qui prévaut souvent est réduit à la première personne, oubliant les autres; mais oubliant aussi par là même qu'on est nécessairement aussi l'autre, de l'autre !
La loi qui propose aux possédants (de pas grand chose) d'en posséder beaucoup plus en captant l'argent des autres est quand même singulière.
Outre qu'elle récomprense ceux qui font dans la construction de standing quand on a tant besoin de logement social, elle constitue un formidable aspirateur à fric pour qui se saisit du tuyau ; en l'espace de quelques années la mise de départ va faire six fois la culbute, en ajoutant au coût d'usage par le loyer jusqu'au tiers de la dépense pris dans la poche des contribuables. 
Pensez au taux exhorbitant du livret A...
Dans un tel mécanisme, la puissance publique abonde le patrimoine privé avec l'argent public; rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous ! Certes, mais des lois comme celle-ci, dont la droite et quelques autres sans doute vont glorifier les effets bénéfiques, votée sous le ciel républicain du parlement, sont-elles bien conformes et sincères avec la lettre et l'esprit de la République ?


Dis papa, c'est quand qu'on dit NON ?

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