mardi 15 juin 2010

Les curseurs







Réduire les basses, monter dans les aigües, bien balancer les sources, chacun sait qu'à la table de mixage tout est dans l'agilité à jouer des potentiomètres pour que, dans la salle, le son soit au top.
Les marionnettistes de l'aide sociale se comporteraient-ils aujourd'hui en apprentis Disc Jockey ?
L'alerte est dans quelques témoignages; prestation fournie désormais à partir de 75 ans et non plus de 60... Le coût de cette prestation sera enfin plus raisonnable quand le décideur aura poussé le curseur aux "plus de cent ans" !
Si vous êtes curieux de cette situation votre recherche vous donnera des dizaines et des dizaines d'illustrations alarmantes à trois titres au moins :





  • Le risque de perte de prestations
  • Le monde associatif mis en difficulté
  • La disqualification des politiques en charge de ce dossier
Visitez ces quelques articles qui traitent de la vraie vie d'hier déjà, et d'aujourd'hui...

  1. Non, les associations de service à la personne ne sont pas aussi en forme qu'on veut nous le faire croire !
  2. Difficultés croissantes rencontrées par les associations d'aide à domicile : question écrite au Sénat
  3. Aide à domicile : liquidation judiciaire du Codapa, association de services à la personne
  4. Difficultés financières pour l'aide à domicile : « Nous sommes menacés de disparition ! »
  5. Associations d'aide à domicile : des difficultés...     
  6. Le modèle de l'aide à domicile en grande difficulté
Ces problèmes ne sont pas d'ordre conjoncturel ou simplement liés aux aléas d'une gestion hasardeuse. Ils illustrent cruellement la dérive antidémocratique et antisociale du moins d'Etat.



Pour ma part, je suis intimement persuadé que le modèle associatif très largement mobilisé dans les dispositifs d'aide à la personne n'est là que par commodité pour les politiques commanditaires. Sous couvert de souplesse d'organisation et de plus grande légèreté des contraintes l'association a aussi l'avantage d'être un "prestataire ami", reproduisant l'entraide voisine ou familiale d'antan.
Maintenant l'industrialisation du système fait s'évaporer cet avantage humain et la pression économique commence à faire ses ravages...
Le service d'aide à la personne, qu'il s'agisse du maintien à domicile, de la gestion des suites d'hospitalisation, etc. relève d'une politique publique dont le cadrage, la gestion et l'opération se doivent d'être nationaux.
C'est un service public; il relève de la fonction publique et la garantie d'égalité de traitement ne peut être assurée que par des fonctionnaires dans le droit public.
L'intervention des conseil généraux n'est qu'une facilité démagogique d'autant mieux acceptée tant que les contraintes budgétaires ne sont pas trop fortes qu'elle renvoie sur les élus départementaux la reconnaissance d'un service rendu aux plus faibles, l'illusion de la proximité en prime. L'Etat peut ensuite facilement tenter de s'exonérer des responsabilités qui sont les siennes dans l'étranglement financier des collectivités...
L'Etat, gouverné à droite, a-t-il vraiment intérêt à contester les pouvoirs locaux des collectivités gouvernées "à gauche" (essentiellement par les socialistes), et dont il dicte la feuille de route en déléguant ses compétences dans le processus de décentralisation et de réforme de l'Etat ?
Non ; bien au contraire, et de ce fait il fait de ses adversaires les cibles faciles du mécontentement et les disqualifient en les réduisant à l'impuissance dans l'exercice de leurs responsabilités locales, confinés qu'ils sont dans le rôle d'exécuteurs d'une politique qui n'est pas la leur.
La dérive libérale du pouvoir, le processus de privatisation généralisée des services, la réduction des droits à la protection sociale et au travail... Tout conduit à la nécessité d'un sursaut comparable à celui du programme du Conseil National de la Résistance en 1943-1944.
Il avait fallu alors 9 mois pour que les organisations engagées dans la Résistance accouche de ce programme à la fois axé sur la lutte contre l'occupant conduisant à la libération et sur le modèle politique, économique et social qui devait conduire le processus de reconstruction du pays ruiné par la guerre.
Aujourd'hui l'occupation n'est pas militaire sous les bottes de l'armée nazie... mais la guerre économique est tout aussi mondiale qu'elle l'était il y a plus d'un demi siècle.
Les enjeux démocratiques sont aussi mis à mal par la guerre économique et les peuples sont nombreux à souffrir sous la férule des marchés financiers du capitalisme...
15 juin pour FO, 24 juin pour les autres... la réaction syndicale aux coups portés par le pouvoir au peuple de France est dramatiquement dérisoire ! Il est grand temps pour les politiques de gauche comme pour les responsables des organisations syndicales de porter le regard plus loin que le nombril de chacun.
C'est de rassemblement que les français et les peuples du monde ont besoin; d'un rassemblement pour faire capituler le capitalisme dans un premier temps et pour offrir ensuite des perspectives politiques, économiques et sociales qui visent le bonheur des hommes.
La terre est assez riche de possibles pour servir ce qui serait un beau projet.
Changeons la vie, DEFINITIVEMENT !     

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