"C'est un scandale !" doit marteler mon vieux camarade Georges Marchais des tréfonds de sa sépulture...
L'opérateur privé de téléphonie dont Pôle Emploi s'offre le service pour contacter les demandeurs d'emplois s'est planté...
Un bug informatique ! C'est bien vrai ma pauv' dame, les ordinateurs ça n' fait pas tout, ' faut s'en méfier ça tombe en panne...
Le système informatique a bon dos !
Outre le fait que chez l'opérateur privé l’appât du gain risque fort de pousser les feux de l'optimisation des moyens au détriment de la sécurité et de la qualité du service, on peut mesurer à cette occasion la grande misère d'un service public
Quand il s'agit d'acheminer les trois phrases pour dire qu'on arrive quand on est en bas de la cage d'escalier, qu'importe ! mais quand il y a derrière le SMS émis par Pôle Emploi la vie d'une personne ou d'une famille privée d'emploi et qui attend son indemnisation du chômage pour faire les courses, c'est autre chose.
Le ridicule ne tuant plus depuis longtemps, et la parole politique engageant plus celui qui l'entend d'une oreille crédule que celui qui use de sa langue de bois blanc, les statistiques bidonnées par la panne avaient pu être commentée avec force satisfecit !
Comment peut-on imaginer que des services de l'Etat puissent être rendus à ce point faillibles ? Le dogme du "moins d'Etat", du "moins de fonctionnaires", si bien transféré d'un pouvoir à l'autre...
Des classes sans enseignants remplaçants, ça existe...
Des lits d'hôpitaux fermés faute de personnels suffisant, ça existe...
Des tournées de facteurs bricolées ou pas faites faute de préposé, ça existe...
Des "territoires" sans couverture téléphonique mobile, ça existe...
Des routes où l'état du revêtement limite dangereusement la vitesse, ça existe...
Des milliers de kilomètres de voies ferrées en si piteux état que la vitesse y est abaissée pour retrouver le temps du tacot d'avant-guerre, ça existe...
Des exemples ne manquent pas qui montrent que cette formidable régression sociale, économique et démocratique est indissociable du hold-up organisé sur la richesse commune par le petit clan des privilégiés de la fortune.
Personne ne bronche quand on annonce tranquillement que les revenus financiers progressent de 10 ou 15% et que les revenus du travail, les salaires, les retraites ou les minimas sociaux ne gagnent que quelques dixièmes de pour-cent quand ils ne régressent pas.
Gageons que si le "bug informatique" avait touché la distribution des dividendes des gros actionnaires, le scandale aurait été vu d'un autre oeil.
Raison de plus pour refuser la poursuite du démantèlement des services de l'Etat au prétexte d'économies ; la revendication doit bien porter sur la réappropriation par les citoyens des moyens de leur organisation collective sans laquelle la démocratie vacille et se meurt.
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