mercredi 30 octobre 2013

Coucou, fais moi peur !

Cela fait bien des décennies que l'épouvantail de l'extrême droite est brandi ou agité sous les vagues de l'opinion pour servir la cause de celui qui est aux manettes.
Qu'il s'agisse de la droite qui enfourche les chevaux de bataille de son extrême en s'imaginant qu'elle en assèche les viviers... ou d'une gauche maladroite à droite qui s'imagine qu'elle va s'en servir de repoussoir, tous les pinocchio de la politique n'ont jamais servi qu'une cause, celle de la normalisation de l’extrême droite en France, une forme de légitimation qui précipite dans ses filets tout ce que le pays compte d'esprits faibles oublieux du passé du pays et de son l'histoire.
Faut-il avoir peur de voir les assemblées du pays, des communes aux départements, aux régions, jusqu'aux palais Bourbon ou au Luxembourg gagnés par la vague brune d'une extrême droite portée au pouvoir ?
OUI, si on s'en tient au tintamarre médiatique qui peut donner plus d'importance à dix nigauds braillards qu'à un million d’honnêtes gens taiseux. Et chacun pourrait se souvenir s'il l'avait jamais appris qu'Hitler vint un jour au pouvoir sans être élu mais dans un processus électoral sur fond de crises majeures économiques, sociales, morales et politiques.
NON, si on s'en remet au réflexe républicain d'un peuple de France qui a su faire ses Révolutions porteuses de progrès social, la Commune de Paris... et rédiger la meilleure des promesses démocratique du Programme du Conseil National de la Résistance dans les pires années noires du siècle dernier... une France qui a su décoloniser -parfois péniblement puisqu'il en reste des stigmates- ses colonies chasses gardées de ses capitalistes...
PEUT-ETRE, si on persiste dans l'alimentation des peurs et la dérive d'abandon des forces badigeonnées aux couleurs de la gauche quand elles sont au pouvoir pour mettre en cuisine les recettes de la droite.
Si l'extrême droite doit faire peur, ce devrait être plutôt du côté de celles et ceux qui la couvent, tels des coucous benêts qui se réveilleront trop tard quand l'oisillon auxquels ils donneront la becquée leur montrera ses dents de loup.

Il y a près d'un siècle, les socio-démocrates allemands, trop contents d'être débarrassés de Rosa Luxemburg et des communistes allemands n'avaient-ils pas ouvert la voie à une droite marche-pied consentante à l'élévation de son extrême au pouvoir ?

Le pouvoir de l'extrême droite en France ne sort pas nécessairement des urnes, il peut opportunément entrer dans les palais de la République dans les bagages d'autres espèces peu scrupuleuses sur les valeurs de leurs porteurs de valises. La vigilance doit être de tous les instants, y compris vis-à-vis de celles et ceux pour qui la peur est un instrument du pouvoir.
La devise de la République est porteuse de confiance et de d'intégration, pas de haine ni d'exclusion, et encore moins de soumission.

La France est belle rebelle, combattante, résistante, tenant le haut du pavé hors des caniveaux suintants des collaborations d'hier ou d'aujourd'hui... La France d'aujourd'hui peut éradiquer les germes de la haine, simplement, en nettoyant son paysage économique et social des inégalités, de la misère et des privilèges  associés qui les alimentent. Pour faire une politique de gauche, le plus simple quand on est déboussolé, c'est de tourner le dos à celle de la droite et d'avancer... en marche avant !

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